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Le Comité régional Asie-Pacifique de l’IE souligne l’importance de l’éducation de qualité et de la coopération au développement

Publié 2 avril 2014 Mis à jour 4 avril 2014

Education de qualité, lutte contre la privatisation de l’enseignement et renforcement de la coopération au développement, tels étaient les thèmes mis sur la table lors de la réunion du Comité régional de l’IE pour l’Asie-Pacifique (IEAP), tenue les 2 et 3 mars à New Delhi, en Inde.

Le Comité a expliqué qu’il poursuivrait ses activités en faveur de l’éducation publique de qualité pour tou(te)s, en veillant à garantir un nombre suffisant d’effectifs qualifiés pour dispenser un enseignement de qualité et en permettant même aux plus pauvres d’y accéder, y compris au stade de la petite enfance.

Il continuera également à mettre l’accent sur les trois piliers de l’éducation de qualité – enseignant(e)s de qualité, outils de qualité et environnements pédagogiques de qualité – et prendra toutes les mesures nécessaires pour garantir que les affiliés de l’IE dans la région participent à la campagne « Uni(e)s pour l’éducation de qualité».

Les membres du Comité ont souligné que cette campagne avait pour mission concrète d’unir les forces des organisations d’enseignant(e)s en vue de promouvoir la qualité de l’éducation, des ressources pédagogiques et des environnements scolaires.

Ils/elles ont également félicité l’ All India Primary Teachers Federation pour avoir organisé, en février 2014, des yatras (marches) couronnées de succès, destinées à défendre l’éducation de qualité.

L’éducation publique prise pour cible

Selon le Comité, les gouvernements semblent avoir adopté une approche stratégique bien définie et très méthodique pour s’en prendre à l’éducation publique.

Les membres ont identifié les domaines où il est nécessaire d’agir:

  • Insuffisance des ressources, entraînant un manque de qualité dans les régions concernées.
  • Précarisation et déprofessionnalisation de l’éducation, à l’origine de l’embauche de personnel enseignant sous-qualifié ou sans formation. Ces facteurs portent préjudice au statut des enseignant(e)s et sont responsables de la perte d’attractivité et du déclassement de la profession.
  • Commercialisation de l’éducation – Dans bon nombre de pays de la région, la profession s’est transformée en un véritable marché industriel, détenu par des chefs d’entreprise bien plus motivés par le profit que par les idéaux de l’éducation.
  • Evaluation basée sur la performance – Ce système nuit au statut de la profession, dans la mesure où le personnel enseignant est censé répondre aux exigences des parents d’élèves, alors qu’il ne bénéficie d’aucune sécurité d’emploi.

Importance de la coopération au développement

Le Président du Comité régional de l’IEAP, également Secrétaire général du Japan Teacher’s Union, a déclaré: « La coopération au développement est d’une importance cruciale, car elle permet aux organisations de tirer des enseignements mutuels et de s’entraider, tout en créant des liens de solidarité au sein de la communauté enseignante. »

Okamoto a demandé instamment aux affiliés régionaux de l’IE de se mobiliser dans le cadre de toutes les initiatives mondiales, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de promouvoir le travail décent, les Recommandations conjointes de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’UNESCO et les Conventions 87 et 98 de l’OIT. Il est convaincu que les travaux menés par l’IE dans le domaine de la coopération au développement permettront d’unir les enseignant(e)s en vue de bâtir une société plus juste.

Les membres du Comité de l’IEAP ont également discuté des problèmes spécifiques auxquels se heurtent les enseignant(e)s syndicalistes aux Fidji, en Irak et en Corée pour faire respecter les droits humains et syndicaux par leurs gouvernements respectifs.

Parmi d’autres résolutions, le Comité de l’IEAP a décidé ce qui suit:

·         Adopter un rapport d’activité régional de l’IEAP et continuer à travailler dans les domaines identifiés par les Congrès mondiaux de l’IE, notamment les priorités définies par le plus récent d’entre eux au Cap, et ceux mentionnés dans les résolutions des conférences régionales de l’IEAP.

·         Etudier les possibilités d’entrer en contact avec les organisations d’enseignant(e)s en Chine, notamment l’ All China Teachers’ Union.

·         Encourager les organisations membres à participer à la Conférence mondiale des femmes de l’IE, à la Conférence « Uni(e)s » de Montréal, à la Conférence sur l’enseignement supérieur d’Accra et au Congrès mondial de l’IE, prévu à Ottawa, au Canada, en 2015.

·         Mandater le Bureau régional de l’IEAP pour étudier la possibilité de faire siéger l’IE au Conseil syndical des employés des services de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est et prendre toutes les mesures nécessaires pour y parvenir.

IE: garantir un accès égalitaire à l’éducation de qualité est crucial pour le développement des régions

La Coordinatrice régionale de l’IEAP, Shashi Bala Singh, a déclaré: « La détérioration de la situation économique dans bon nombre de pays de la région risque d’empêcher les gouvernements de maintenir et d’accroître leurs investissements dans l’éducation, les services sociaux et les infrastructures publiques. Par ailleurs, la déréglementation et la privatisation des services publics, en particulier l’éducation, réduisent l’accès à l’enseignement et renforcent les inégalités au sein de la société, sans compter que les difficultés économiques dans la plupart des Etats de notre région servent de prétexte pour justifier les violations des droits syndicaux, réduire les salaires et baisser les prestations de retraite. »

Elle a souligné que le Comité régional de l’IEAP avait réitéré ses appels à l’ensemble des pays de la région en vue d’accorder la priorité à l’investissement dans l’éducation publique, considérant qu’il s’agit du moyen le plus efficace de stimuler la croissance économique et de garantir la stabilité et la cohésion sociales.

Bala Singh a ajouté que les gouvernements nationaux se devaient de reconnaître l’utilité de former des partenariats avec les organisations syndicales dans le cadre de la planification et de la mise en œuvre des programmes de développement et de relance de l’économie.

Elle a également exhorté les gouvernements nationaux et les institutions financières internationales à mettre un terme à leurs agissements préjudiciables aux conditions d’emploi, déjà fort discutables, de bon nombre d’employé(e)s de la fonction publique et de l’éducation travaillant dans la région d’Asie-Pacifique, sous prétexte de relancer les économies nationales.