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Internationale de l'Education
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Ukraine: des manifestations en défense des enseignant(e)s et d'une éducation de qualité

Publié 24 octobre 2014 Mis à jour 27 octobre 2014

Les syndicats de différents secteurs condamnent d’une seule voix les nouvelles mesures qui pourraient entrainer une baisse des salaires pour les enseignant(e)s, des suppressions d’emplois dans l’éducation et des fermetures d’écoles dans toute l’Ukraine.

Des droits et compensations auparavant garantis pour les enseignant(e)s ont été abolis par le Gouvernement. C’est pour cette raison que le Trade Union of Education and Science Workers of Ukraine(STESU), un membre de l’Internationale de l’Education (IE) a souligné que l’introduction de nouvelles règles pour déterminer les salaires pourrait également mener à des diminutions de salaires généralisées dans le secteur public. En outre, l’accès à l’éducation et la qualité de celle-ci dans les zones rurales pourraient être touchés.

Manifestation de masse

Le 15 octobre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’éradication de la pauvreté, environ 5.000 syndicalistes ukrainien(ne)s de différents secteurs, et notamment 850 membres du STESU représentant l’éducation, se sont rassemblé(e)s et ont dressé des piquets de grèves en face du Cabinet national des ministres. La protestation était organisée par la Fédération des syndicats ukrainiens sous le slogan « Pour un travail décent – pour une vie décente ».

Les participant(e)s ont demandé au Gouvernement de lutter contre l’économie souterraine et la fraude fiscale, de supprimer la discrimination salariale dans le secteur public, de restaurer le droit de l’inspection du travail nationale d’accéder librement aux lieux de travail afin de garantir les droits et la sécurité de tous les travailleurs/euses, et d’assurer la mise en œuvre graduelle des normes sociales européennes lors de l’application des réformes économiques.

Diminution des allocations

Le STESU a également réclamé le rétablissement complet d’une allocation de « prestige ». Cette allocation, qui représente 20 pour cent du salaire de base, a été introduite en 2010 et versée à tous les travailleurs/euses de l’éducation pour reconnaitre la valeur élevée de leur travail et pour rendre la profession plus attractive pour les jeunes. En avril, le Gouvernement a fait marche arrière, en décidant que un montant de « maximum » 20 pour cent du salaire de base devait être déterminé par les autorités locales de l’éducation, dans la limite des fonds disponibles. De nombreux districts et villes en Ukraine ont déjà fixé cette allocation à 10,5 pour cent, et même à seulement 1 pour cent du salaire de base, ce qui entraine une perte de 200 à 500 hryvnia ukrainiens (12-30 euros) par mois pour les enseignant(e)s.

Respect des droits syndicaux

Les principales revendications des participant(e)s à l’égard des ministres du cabinet ukrainien étaient relatives à la pression exercée sur les intérêts et droits sociaux, professionnels et syndicaux des travailleurs/euses.

Les syndicats sont particulièrement inquiets des tentatives du nouveau Gouvernement de réduire les droits des travailleurs/euses et ils ne peuvent pas accepter ses propositions législatives anti-sociales. Ils s’opposent fortement aux suppressions d’emplois, au gel des salaires et des pensions, à l’austérité fiscale aux dépens des travailleurs/euses, retraité(e)s et de leurs familles, ainsi qu’au manque de responsabilité sociale du Gouvernement lors de la prise de décisions socialement importantes.

Le dialogue social doit être rétabli

Les syndicats ont également appelé le Gouvernement à reprendre immédiatement les négociations avec eux et les partenaires sociaux afin de déterminer les tâches pratiques, les échéances, les indicateurs et les mécanismes nécessaires pour atteindre l’objectif principales des réformes, c'est à dire parvenir aux normes européennes, dans le domaine de l’emploi, des salaires, de la sécurité au travail, de la fiscalité et du développement social.

« Cette nouvelle législation a été préparée par le gouvernement sans aucun dialogue social », a déclaré le Président du STESU Georgiy Trukhanov. « Le rassemblement était une action d’avertissement. Les syndicats réclament le respect de la législation nationale et des conventions de l’Organisation internationale du Travail par le Gouvernement, ainsi que la mise en œuvre d’un véritable dialogue social avec eux. »

IE: les normes du travail doivent être respectées

L’IE soutient ses collègues ukrainien(ne)s dans leur lutte pour assurer une éducation de qualité pour tous dans ce pays. « Nous rappelons qu’une éducation de qualité ne peut pas être réalisée sans respecter les normes sociales et du travail nationales et internationales, le dialogue social et des conditions de vie et de travail décentes pour les enseignantes et enseignants », a déclaré Martin Rømer, Directeur de la région européenne de l’IE, le Comité syndical européen de l’éducation.