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Internationale de l'Education
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Les dirigeantes syndicales jouent un rôle crucial pour la communauté au sens large

Publié 22 juillet 2015 Mis à jour 23 juillet 2015

Les dirigeantes syndicales sont non seulement actives au sein de leur école, mais également au sein de leur communauté. C’est ce qu’a souligné la Présidente de l’Internationale de l’Education, Susan Hopgood, le 21 juillet dernier, dans son allocution à l’occasion du Caucus des femmes de l’IE, organisé dans le cadre du 7e Congrès mondial de l’IE, qui se déroule à Ottawa, au Canada.

« Nous sommes également actives au sein de la société civile », a déclaré Susan Hopgood, avant d’ajouter que si elle avait été invitée à aborder les thèmes de l’éducation publique et des syndicats de l’éducation lors d’un certain nombre d’événements, c’était précisément en raison de son rôle de dirigeante syndicale. Elle participait alors à une discussion en panel intitulée « Souligner l’importance des dirigeantes syndicales en dehors des syndicats ». En Australie, son pays d’origine, il n’est pas inhabituel que des dirigeant(e)s syndicaux/ales se lancent en politique, a-t-elle indiqué. « Cette reconversion peut s’avérer positive, particulièrement s’ils emmènent avec eux leurs compétences syndicales, notamment en matière de négociation. »

Compétences syndicales

C’est notamment le cas de Teopista Birungi Mayanja, syndicaliste de longue date au sein de l’ Uganda National Teachers’ Union(UNATU), qui a quitté le monde syndical pour rejoindre la sphère politique. La passion qu’elle voue à l’éducation l’a poussée à syndiquer les enseignant(e)s, afin que ces derniers/ères puissent œuvrer collectivement en faveur du changement. Aujourd’hui, elle s'appuie sur ces mêmes compétences et cette même passion en tant que Directrice adjointe des services d’éducation des autorités locales de la capitale Kampala, où elle est responsable de la planification, de la coordination, du suivi et de l’offre de l’éducation dans la région.

Justice sociale

L’affiliation des femmes à un syndicat procure également des avantages indirects. « Les femmes qui appartiennent à un syndicat gagnent 24 pour cent de plus que celles qui ne sont pas syndiquées. La hausse du nombre de femmes syndiquées a donc un impact positif sur les communautés », a déclaré Lily Eskelsen García, Présidente de la National Education Association(NEA) aux Etats-Unis. La plus forte représentation des femmes à la tête des syndicats modifie également le travail accompli par ces derniers, a-t-elle poursuivi. « Lorsqu’ils sont dirigés par une femme, les syndicats deviennent alors plus sensibles à certaines questions, telles que l’immigration, la violence armée, ou encore l’égalité du mariage. »

Carmen Brenes, Secrétaire générale de l’ Asociación Nacional de Educadores(ANDE) au Costa Rica, a elle aussi mis l'accent sur la justice sociale, indiquant qu'en œuvrant à un niveau néolibéral, les syndicats pouvaient faire naître une véritable justice sociale.

En outre, les femmes occupant des postes de dirigeantes peuvent également atteindre des objectifs supplémentaires en travaillant de concert avec d’autres groupes. « Au Costa Rica, les femmes appellent à une alternative à la pédagogie traditionnelle, ainsi qu’à un développement politique et culturel plus important », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter que les tables rondes réunissaient des personnes spécialisées dans des différents domaines au sein de la communauté.

Une visibilité primordiale

Au vu de l’invisibilité des femmes aux postes de direction dans de nombreuses autres sphères de notre société, la visibilité des dirigeantes syndicales au sein de leur communauté est essentielle. Johanna Jaara Åstrand, Présidente du syndicat suédois Lärarförbundet, a déclaré que si 50 pour cent des ministres du gouvernement suédois sont des femmes, « ces dernières ne comptent que pour 3,5 pour cent seulement des membres des conseils d’administration des entreprises publiques. Il nous reste donc encore un long chemin à parcourir ».