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Internationale de l'Education
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Les moments forts du discours de Susan Hopgood mis en ligne: l’IE est appréciée, mais la bataille n’est pas terminée

Publié 10 août 2015 Mis à jour 11 août 2015

L’Internationale de l’Education (IE) est plus forte que jamais, mais les défis que doivent relever quelque 30 millions d’éducateurs et d’éducatrices dans plus de 400 syndicats et associations affiliées à l’IE le sont tout autant.

C’est la vision qu’a développée la Présidente de l’IE, Susan Hopgood, dans son allocution devant 2.000 participant(e)s réuni(e)s à Ottawa pour le 7e Congrès mondial de l’IE. La vidéo de cette allocution étant désormais publiée sur la Toile, voici un bref aperçu des extraits les plus saillants du discours, que vous trouverez sur le canal YouTube de l’IE.

Les moments forts apparaissant en gras ci-dessous correspondent au temps de défilement de la vidéo.

Un élément essentiel du travail de l’IE et de ses affiliés au cours des deux dernières années a été la campagne Uni(e)s pour une éducation de qualité, qui a eu une influence majeure sur les délibérations des Nations unies relatives aux Objectifs de développement durable.

(3:28)« Le succès que nous avons rencontré en délivrant le message d’une éducation de qualité pour tous a pour résultat qu’aujourd’hui, l’Internationale de l’Education est connue au sein des cercles de pouvoir les plus élevés dans le monde. Nos idées sont appréciées par des chefs de gouvernement et d’autres organisations internationales. Être la voix de trente-deux millions d’éducateurs et d’éducatrices ouvre de nombreuses portes. »

Hopgood a déclaré que les « portes ainsi ouvertes » ont permis aux défenseurs/euses de l’éducation de faire passer un message clair, très délibérément tiré de la masse des affiliés et de la volonté des dirigeant(e)s de faire entendre la voix de nos membres.

(7:56)« Ces deux dernières années, nous avons mené des études et des consultations nationales et régionales dans le cadre de notre propre évaluation de l’EPT. Nous avons analysé des politiques éducatives, des budgets et des plans en faveur de l’EPT. Et nous avons utilisé nos ressources en tant que voix du personnel de l’éducation en recueillant les avis de 15.000 d’entre eux dans plus de 100 pays… Cela a représenté beaucoup de travail, même s’il était désespérément nécessaire pour nous assurer de ne pas nous trouver demain avec le même sentiment d’échec que celui que nous éprouvons aujourd’hui. Nous avons besoin d’informations précises pour être mieux informés et pour mieux informer la communauté internationale. Si nous ne savons pas ce qui est nécessaire dans une salle de classe, de quoi nos enseignants et nos professionnels de l’éducation ont besoin pour dispenser un enseignement de qualité, nous n’atteindrons jamais nos objectifs. »

Faisant le vœu que l’IE redoublera d’efforts pour parvenir à une éducation de qualité pour toutes et tous, alors que 60 millions d’enfants ne sont toujours pas scolarisés, Hopgood a déclaré que l’IE s’efforcera de faire en sorte que les membres se concentrent sur la reddition de comptes par les gouvernements.

(9:36)« En matière de financement, la seule lacune réelle est l’absence de volonté politique de soutenir nos  éducatrices etéducateurs sur le terrain. Parce que l’argent nécessaire pour combler le soi-disant" déficit de financement" ne représente en réalité que la valeur nette des deux personnes les plus riches du monde. »

Hopgood a également clairement affirmé que l’IE, en vertu du mandat fort donné par les affiliés et les membres, s’engage dans une campagne sans précédent sur la privatisation et la commercialisation croissantes de l’éducation.

Cette campagne a lieu dans une période de crise en termes de prestation de services publics et de statut des travailleuses et des travailleurs dans le monde.

(16:27)« On nous dit souvent que les économies reprennent. Si les marchés sont forts et les banques aussi gonflées qu’elles l’ont toujours été, qu’est-ce qui pourrait ne pas aller? Ce qui a commencé comme une cure d’austérité s’est transformé en habitude dans de trop nombreux pays. Bien trop souvent, la crise financière a servi de prétexte pour justifier une attaque idéologique contre les droits syndicaux et les services publics. Partout dans le monde, on veut nous faire croire que le marché est la réponse à tous nos maux économiques. C’est la faute des services publics et des salariées et salariés qui nous conduisent tous vers un abîme économique, plutôt que celle des actions des banques, des bourses et des multinationales. »

Hopgood a reconnu que les syndicats de l’éducation n’avaient pas prévu l’essor rapide des entreprises d’éducation dirigées par des investisseurs « qui considèrent les enfants non comme des élèves mais comme des unités économiques et qui se réjouissent de remplacer nos enseignantes et enseignants par des tablettes ou des leçons en boîte. »

Elle a formulé le souhait que l’IE élabore une réponse vigoureuse (qui a reçu un soutien unanime dans une résolution du Congrès quelques jours plus tard).

(20:48)« Notre campagne en faveur d’une réponse mondiale à la commercialisation et à la privatisation de l’éducation constitue notre réponse à la menace qui pèse sur l’éducation publique. Nous savons qu’une éducation publique gratuite de qualité reste la seule réponse pour parvenir à une éducation de qualité pour tous. La fourniture de l’éducation doit être réglementée et la recherche du profit n’a pas sa place dans la détermination de ce qui est enseigné, dans la manière de l’enseigner et de l’évaluer pas plus que dans la manière dont nos écoles, nos établissements secondaires et nos universités sont organisés. »

« Le moment est venu de dire non aux politiques destructrices sous-tendues par une idéologie néolibérale qui ne cherche qu’à creuser le fossé entre les nantis et les autres. Le moment est venu de dire non aux accords commerciaux' omnibus' e t de mobiliser nos membres dans l’intérêt du bien général afin de défendre et de promouvoir une éducation gratuite de qualité pour toutes et tous. »