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Internationale de l'Education
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France: les enseignant(e)s mobilis(é)s pour étendre l’enseignement prioritaire

Publié 28 novembre 2016 Mis à jour 29 novembre 2016

Les enseignant(e)s français(e)s sont prêt(e)s à la grève le 29 novembre afin d’exiger du gouvernement la construction rapide d’une carte élargie des lycées de l’éducation prioritaire.

Les personnels des lycées, établissements de l’enseignement secondaire supérieur, de l’éducation prioritaire sont actuellement mobilisés, ils seront de nouveau en grève le 29 novembreà l’appel de l’intersyndicale SNES-FSU, SNUEP-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ’action et SUD éducation.

Les syndicats s’opposent à l’éviction des lycées de la carte de l’éducation prioritaire imposée en 2014, alors qu’ils avaient alerté alors sur les difficultés que connaissent ces lycées et continué à demander leur maintien dans l’éducation prioritaire.

Les ressources sont vitales

Dans leur lettre ouverte à la Ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem, les syndicats insistent sur le fait que la situation des lycées n’est pas différente de celle des collèges, établissements d’enseignement secondaire inférieur en France, car les difficultés économiques, sociales et au final scolaires sont aussi présentes dans les lycées.

Les syndicats demande à la ministre, « de façon urgente, l’extension des clauses de sauvegarde à tous les collègues mais aussi aux moyens accordés aux lycées de l’éducation prioritaire pour les rentrées prochaines. C'est indispensable afin d’améliorer les conditions de travail des personnels et d’étude des élèves. »

Ils ont aussi appelé au dialogue sur la construction d’une carte élargie de l’éducation prioritaire pour les lycées généraux, technologiques et professionnels, établie sur des critères nationaux et transparents, et sur la base des besoins des établissements.

Un manquement à agir

La grève attendue le 29 novembre fait suite à une mobilisation similaire le 17 novembre en réponse à l’appel de l’intersyndicale régionale, et après notamment un appel de plusieurs sections académiques du Syndicat National des Enseignements de Second Degré (SNES-FSU). Cette journée de grève exigeait la construction rapide d’une carte élargie des lycées de l’éducation prioritaire.

Les syndicats ont expliqué que ces actions répondent à ce qu’il considère comme un manquement de la ministre de l’Education nationale de remplir son engagement pris en 2015 de construire une nouvelle carte des lycées de l’éducation prioritaire sur la base de critères transparents.

SNES-FSU: liste des demandes

« La sortie des lycées de l’éducation prioritaire aggraverait les inégalités, et dégraderait considérablement les conditions d’études et d’enseignement des élèves et des personnels. Les difficultés économiques et sociales ne s’arrêtent pas au collège », a prévenu la Secrétaire générale du SNES-FSU Frédérique Rolet. « Dans un contexte de crise économique qui perdure l’école doit être l’instrument privilégié de lutte contre les inégalités à tous les niveaux. »

Le SNES-FSU a réaffirmé que les lycées généraux, technologiques et professionnels ont toute leur place dans l’éducation prioritaire et revendique:

·         une carte élargie des lycées en Education Prioritaire qui parte des besoins du terrain et qui donne lieu à une dotation horaire spécifique, permettant notamment une diminution significative du nombre d’élèves par classe;

·         un renforcement des équipes pluri-professionnelles; et

·         l’attribution pour les personnels d’une indemnité et le maintien des droits aux bonifications de carrière.

Vidéo du SNES: « Pour une carte élargie des lycées de l'éducation prioritaire »

SGEN-CFDT: un maquis de sigles

Pour l’heure, la carte des lycées de zones d’éducation prioritaire ressemble à un maquis impénétrable de sigles créés au fil du temps, et « la situation est d’autant plus complexe que certaines appellations survivent alors qu’elles n’existent plus réglementairement », a également observé Catherine Nave-Bekhti, duSyndicat général de l'éducation nationale (SGEN-CFDT).

En effet, certains lycées relèvent de l’éducation nationale, d’autres de la politique de la ville (comme les 58 lycées en « zones sensibles »). D’autres encore cumulent plusieurs dispositifs. Par ailleurs, chaque label se traduit par différents avantages: heures en plus pour limiter le nombre d’élèves par classe ou travailler en demi-groupes, soutien scolaire, projets, indemnités, ou avantages pour les mutations et les carrières.