Ei-iE

Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Selon un rapport, les manuels scolaires sont essentiels pour lutter contre la discrimination sexuelle

Publié 11 janvier 2017 Mis à jour 16 janvier 2017

Un nouveau document d’orientation du Rapport mondial de suivi sur l’Education pour Tous montre clairement que les manuels scolaires peuvent jouer un rôle essentiel en contribuant à développer la tolérance et à forger une vision positive et une acceptation par les jeunes de la diversité sexuelle.

Les manuels scolaires ne sont jamais neutres, selon le nouveau document d'orientation du Rapport mondial de suivi (GEM)« Entre les lignes », qui analyse le contenu des manuels scolaires et la façon dont ils reflètent les concepts clés énoncés dans la cible 7 de l’Objectif de développement durable 4 des Nations Unies sur l’Education pour Tous.

Les manuels scolaires véhiculent des messages qui influencent les lecteurs/trices et contribuent à façonner les idées des enfants et des jeunes sur ce qui est « normal » et légitime dans leur société. Bien que les manuels appellent de plus en plus à tolérer la diversité, la diversité sexuelle est trop souvent exclue et la grande majorité des manuels ne montrent encore que des couples, des relations et des familles hétérosexuelles, selon le rapport.

Lorsqu’il s’agit de couvrir la diversité sexuelle, on recense trois types de manuels scolaires, selon le document d’orientation du GEM: ceux qui couvrent le sujet avec des messages positifs implicites ou explicites, ceux qui occultent complètement la question et ceux qui la présentent avec des messages négatifs instillant des attitudes discriminatoires.

Couverture des personnes LGBTI

Le nouveau document d’orientation révèle que les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI) n’apparaissent que dans seulement trois pour cent des manuels scolaires de sciences sociales de l’enseignement secondaire. Ce chiffre n’a pratiquement pas changé depuis les années 1970, bien que l’on observe des variations régionales considérables: la couverture des droits des personnes LGBTI est la plus large en Amérique latine et dans les Caraïbes (20 pour cent), tandis qu’en Afrique subsaharienne, en Afrique du Nord et en Asie de l’Ouest, moins de 5 pour cent des manuels reconnaissent les personnes LGBTI.

Alors que 25 pays seulement évoquent des questions liées à l’orientation sexuelle et à l’identité/expression de genre dans leurs programmes scolaires nationaux ou régionaux, l’étude de l’UNESCO constate qu’il est plus efficace de lutter contre l’homophobie et la transphobie dans l’éducation lorsque la problématique LGBTI est abordée dans les plans de cours et dans l’enseignement et lorsque les personnes LGBTI sont décrites de manière positive dans différents supports éducatifs.

Lorsque des manuels présentent une image positive des diverses orientations sexuelles et identités et expressions de genre, ils indiquent aux apprenant(e)s que les personnes LGBTI sont une partie légitime et intégrante de la société et ils affirment leur égalité en dignité et en droits.

Nécessité d’élaborer des manuels inclusifs

Le document réaffirme que, selon les orientations fondées sur des données probantes émanant de l’UNESCO et de l’Organisation mondiale de la santé ainsi que de nombreuses associations professionnelles de médecins, de psychologues, d’enseignant(e)s et de parents, il est bon de parler aux enfants et aux jeunes de l’égalité des genres et des diverses orientations sexuelles et identités et expressions de genre en tenant compte de leur âge.

L’Internationale de l’Education (IE) est convaincue que les pays devraient continuer de suivre cette évolution, en développant une éducation sexuelle exhaustive dans le programme scolaire et en donnant, dans les manuels scolaires, toutes matières et tous âges confondus, des exemples qui illustrent diverses configurations familiales et relationnelles et les personnes LGBTI.