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Internationale de l'Education
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Le G20 ne répond pas aux questions fondamentales, dont l'investissement dans l'éducation

Publié 25 mars 2011 Mis à jour 25 mars 2011

Le sommet du G20, qui s'est tenu à Séoul (Corée) les 11 et 12 novembre, a été marqué par des tensions croissantes entre les deux plus grandes économies mondiales, les Etats-Unis et la Chine, ainsi que par l'échec d'une réponse aux questions fondamentales nécessaires à une croissance et à une prospérité durables, dont l'investissement dans l'éducation.

Au terme de deux jours de réunions, les dirigeants du G20 ont publié une Déclaration passant outre leurs divergences en matière de déséquilibres commerciaux et monétaires. Ils y ont attaché le « Plan d'action de Séoul », qui ne fait référence qu’à une seule reprise à l'éducation et à la formation.

Les déclarations politiques n'ont pas reconnu le rôle de l'éducation en tant qu'investissement, dont l'importance dépasse le simple concept de compétences pour l'emploi. L'IE est convaincue que l'omission de l'éducation parmi les facteurs clés de la croissance, de la prospérité et de la justice sociale n'est pas à la hauteur des demandes syndicales.

Globalement, le réengagement envers les décisions prises lors du G20 à Toronto pour réduire de moitié les déficits fiscaux d’ici 2013 constitue l’un des éléments les plus inquiétants de la Déclaration du G20 à Séoul.

A Séoul, l'IE a collaboré étroitement avec les Syndicats mondiaux ainsi et la Campagne mondiale pour l'éducation. La Présidente de l'IE, Susan Hopgood, a tenu une conférence de presse, largement diffusée par les médias coréens. Cette conférence s'est déroulée à l'issue de la réunion avec les affiliés de l'IE, le KTU et la KFTA, lors de laquelle la situation des droits syndicaux en Corée et les problèmes en matière d'enseignement ont été abordés. L'une des retombées positives de la rencontre entre les Syndicats mondiaux et le Président coréen a été l'engagement de ce dernier à s'entretenir avec les deux fédérations des travailleurs après le G20 en vue d'aborder les grandes questions en matière de droits syndicaux.

Yuzuru Nakamura, Président du Comité régional d'Asie Pacifique, avait auparavant participé à une réunion du G20 sur l’emploi. La présence marquée de l'IE et des syndicats à Séoul était essentielle pour ouvrir la voie à de futures interventions en matière d'emploi, d'éducation, ainsi qu'à la réalisation des OMD. Cependant, les résultats insatisfaisants du G20 révèlent également l'ampleur des défis auxquels sont confrontés l'IE et ses affiliés.

A l'issue du Sommet, le Secrétaire général de l'IE, Fred van Leeuwen, a déclaré : « Il est nécessaire de revoir la méthode de travail de l'IE avec ses organisations membres en vue de rejoindre un plaidoyer mondial pour mener des actions au niveau national et local. Ce défi considérable nous mènera jusqu'au Congrès mondial de l'IE qui se tiendra au Cap l'année prochaine, et au-delà. »

Le prochain sommet du G20 se tiendra à Cannes, en France, les 3 et 4 novembre 2011. L'IE travaille en étroite collaboration avec la Confédération syndicale internationale, la Commission syndicale consultative auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques  et la Campagne mondiale pour l’Education pour plaide en faveur de l’éducation et des enseignants, tout en travaillant avec ses affiliés dans des pays du G20 ou hors G20.

Par Bob Harris, Consultant principal de l'IE

Cet article a été publié dans Mondes de l’Éducation, No 36, décembre 2010.