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Internationale de l'Education
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Les syndicats d'enseignants cherchent de nouvelles mesures pour défendre les droits des enseignants migrants

Publié 25 mars 2011 Mis à jour 13 avril 2011

Les migrations internationales, y compris de main-d'œuvre qualifiée, sont devenues un phénomène mondial prioritaire en matière de politiques. Les données fournies par l'ONU montrent que près de 214 millions de personnes, soit 3,1% de la population mondiale vivent hors de leur pays d'origine. Les femmes constituent près de 50% des migrants internationaux (1).

Les enseignants migrants, en particulier, continuent d'être traités en tant que main-d'œuvre bon marché et facile à remplacer. Ils sont exploités par les employeurs et les agences de recrutement et doivent souvent faire face à des difficultés, telles que la perte de leur statut professionnel, des conditions de travail inadaptées, des frais exorbitants à payer, la précarité de l'emploi, des contrats peu flexibles et des obstacles à l'obtention du statut de résident légal.

Les violations répétées des droits syndicaux des enseignants, ainsi que de leurs droits en tant que travailleurs, ont amené l'IE et ses affiliés à étendre la portée de leurs mesures afin de protéger les enseignants migrants et leurs familles et promouvoir leur droit à un travail décent.

Les syndicats défendent les droits des enseignants migrants

Le travail effectué par le Groupe des enseignants du Commonwealth (CTG), qui regroupe les organisations membres de l'IE situées dans les pays du Commonwealth, constitue un excellent point de départ pour la mise en place d'une stratégie concernant la migration des enseignants. Le CTG a également participé au développement et à la mise en œuvre d'un plan d'action appelé Commonwealth Teachers’ Recruitment Protocol. Ce protocole est un outil clé dans la protection de l'intégrité de systèmes éducatifs vulnérables. Il est soutenu par l'IE, l'UNESCO et l'OIT et garantit le droit des enseignants à migrer, ainsi que leurs droits en tant que travailleurs et professionnels.

Le Conseil des syndicats mondiaux a également établi un Groupe de travail sur les migrations, afin de coordonner la position des Fédérations syndicales internationales (FSI) sur les politiques visant les migrations internationales des travailleurs et de participer conjointement au Forum mondial sur la migration et le développement.  Les FSI soutiennent actuellement une pétition qui préconise à tous les pays européens, et autres, de ratifier la Convention de l'ONU sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants, entrée en vigueur en juillet 2003. Cette pétition doit envoyer un message fort en vue de la Journée mondiale des migrants, le 18 décembre.

L'IE développe actuellement une campagne pour la mobilité et la migration des enseignants, dirigée par un Groupe de travail composé d’affiliés de l'IE venant de pays d’origine et d'accueil. Leur travail permettra à l'IE de concevoir et développer des politiques et stratégies visant à lutter contre l'exploitation des enseignants migrants et à créer un réseau mondial de ceux-ci à l'aide du site Internet de l'IE.

Par Dennis Sinyolo, Internationale de l'Education

Cet article a été publié dans Mondes de l’Éducation, No 37, avril 2011.

(1) Source: Rapport sur les migrations internationales 2010: « L'avenir des migrations: renforcer les capacités face aux changements », publié par l'Organisation internationale pour les migrations