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Résolution sur la place de la religion dans les écoles

Publié 25 juillet 2007 Mis à jour 31 mars 2017

Le cinquième congrès mondial de l'Internationale de l'Education, réuni à Berlin du 22 au 26 juillet 2007

1. constatant avec inquiétude la montée des dogmatismes et intégrismes de tous ordres, sources de conflits niant la valeur absolue de la personne humaine dans son universalité ;

2. Observant que les programmes scolaires deviennent un problème pour autant que de nombreuses croyances religieuses sont concernées, comme en témoigne les attaques contre l'enseignement du Darwinisme aux Etats-Unis et en Europe concernant la théorie de l'évolution ;

3. rappelant à ce propos que les académies nationales des sciences de 67 pays ont signé un appel pour alerter parents et enseignants ;

4. rappelant que l'IE a organisé une réunion à Marrakech en mai 2006 sur l'éducation et les valeurs universelles, où les causes de l'intégrisme ont été analysées ;

5. réaffirmant le principe fondamental des Droits Economiques Sociaux et Culturels, à savoir la liberté de conscience, liberté de choisir sa religion, ou bien de choisir de n'en pas avoir ;

6. réaffirmant son attachement indéfectible à la liberté d'expression (Pacte International des Droits Civils et Politiques) ;

7. réaffirmant que l'école publique a pour mission de dispenser un enseignement de qualité pour tous, sans discrimination de religion ou de croyance, en vue du bien commun ;

8. considérant que l'éducation à la citoyenneté exige l'exercice de l'esprit critique pour se forger un jugement éclairé et autonome ;

9. considérant la distinction entre l'enseignement de l'histoire des religions et l'enseignement religieux lui-même, fondé sur des dogmes ;

Demande à l'IE :

10. de réaffirmer que l'enseignement public doit rester un lieu d'éducation, de transmission du savoir ainsi que de formation et d'exercice de l'esprit critique ;

11. de se prononcer pour un enseignement de l'histoire des religions, indispensable à la culture, au dialogue interculturel et à la formation du citoyen ;

12. de soutenir ses syndicats affiliés dans leur lutte contre l'influence croissante du rôle des religions à l'école qui s'exprime par l'instauration de cours de religion, par la subordination des contenus ou de l'existence même de disciplines scolaires aux dogmes religieux, par la discrimination à l'égard de comportements non conformes à leurs normes ;

13. de reconnaître le rôle des syndicats dans le dialogue interculturel, comme vecteurs de la reconnaissance de la diversité culturelle et comme porteurs des valeurs universelles fondées sur le respect de la personne humaine quelle qu'elle soit.