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Le plus grand syndicat d'enseignants des Etats-Unis défie l'administration Trump sur les écoles à charte

Publié 4 juillet 2017 Mis à jour 5 juillet 2017

La National Education Association refuse de rencontrer la Secrétaire à l’Education Betsy DeVos tant qu'elle ne répond pas à de simples questions sur son engagement en matière de responsabilité et de transparence pour les écoles à charte et la protection des étudiant(e)s les plus vulnérables d’Amérique.

« Je ne permettrai pas que la National Education Association(NEA) soit utilisée par Donald Trump ou Betsy DeVos », a déclaré la Présidente de la NEA Lily Eskelsen Garcia aux délégué(e)s présent(e)s lors de de la 155e réunion annuelle de l’organisation, qui s'est tenue à Boston du 2 au 5 juillet.« Je ne fais pas confiance à leurs motifs. Je ne crois pas leurs faits alternatifs. Je ne vois aucune raison de supposer qu'ils feront ce qu'il y a de mieux pour nos étudiantes et étudiants et leurs familles. Il n’y aura pas de séance photo. »

La Présidente de la NEA a déclaré aux délégué(e)s de l'Assemblée que l’administration Trump pourrait « tenter de supprimer la liberté syndicale et de négociation collective. Ils vont essayer de nous faire taire parce que quand nous gagnons, c’est toute la communauté qui gagne. Les gens qui travaillent sans même pouvoir accéder à un syndicat gagnent car nous sommes là pour lutter pour les écoles de leurs enfants et pour des collèges abordables. »

L'Assemblée a discuté d’une déclaration politique s'opposant aux écoles à charte non soumises au principe de responsabilité et gérées par le secteur privé, qui menacent l'enseignement public. Les charters sont acceptables lorsqu'elles répondent à un certain nombre de critères. Elles doivent être autorisés, contrôlées par des organes locaux démocratiquement élus et « se conformer aux mêmes garanties de base que les autres écoles publiques ».

Bailey Danielson, 25 ans, qui enseigne à une classe de 4e année à Provo, en Utah et est membre de la délégation de l'Utah auprès de l'Assemblée représentative, explique que le plus grand défi auquel son Etat doit faire face est la pénurie d'enseignant(e)s. « Dans mon école, nous avons vu jusqu'à 14 enseignants quitter l’école après les vacances d'été. Certains partent à cause de la faible rémunération et dans de nombreux districts, la pénurie mène à l'embauche, à titre permanent et à temps plein, de personnel enseignant suppléant. » Les pénuries ont également causé la baisse des normes d'entrée, affectant ainsi la qualité de l'éducation. Danielson explique que pendant sa session, la Utah's Education Association organise des réunions publiques hebdomadaires avec les législateurs de l'état.

Danielson a initié la création en Utah d’un réseau de jeunes enseignant(e)s proposant des programmes de développement professionnel. Le syndicat a réussi à obtenir une augmentation de 12 % pour les enseignant(e)s de Granit District, ce qui a permis d’amorcer une diminution du roulement des enseignant(e)s dans ce district.

La Présidente de l’Internationale de l'Education (IE) Susan Hopgood, le Secrétaire général de l’IE Fred van Leeuwen et le Secrétaire général adjoint de l’IE David Edwards se sont rendus à l'Assemblée des représentant(e)s de la NEA.