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L’IE demande instamment aux Etats membres de l’UNESCO d’accorder la priorité à l’éducation de qualité et aux professionnel(le)s de l’enseignement

Publié 7 novembre 2017 Mis à jour 8 juin 2018

L’IE a appelé les gouvernements participant à la 39e session de la Conférence générale de l’UNESCO d’inscrire les éducateurs/trices et l’enseignement public de qualité au rang des priorités de leur programme politique.

Au cours de la discussion ministérielle de haut niveau portant sur la responsabilité au sein de l’éducation, le Coordinateur senior de l’Internationale de l'Education (IE), Dennis Sinyolo, a insisté sur le fait que la responsabilité des systèmes d’éducation commence par les gouvernements, lesquels doivent être les garants du droit à l’éducation gratuite et de qualité pour tou(te)s. Il a précisé qu’il appartenait aux gouvernements de garantir le droit à l’éducation à tous les niveaux de leur constitution nationale et de leur législation connexe.

Il a poursuivi en exhortant les gouvernements à prévoir un investissement suffisant dans l’éducation et les enseignant(e)s pour « garantir que l’éducation de chaque enfant, jeune et adulte soit confiée à du personnel enseignant motivé, hautement compétent et qualifié, bénéficiant d’un soutien adéquat et rémunéré correctement, et faire en sorte que leur apprentissage prenne place dans des écoles, des institutions éducatives et des classes sécurisées, saines et bénéficiant de ressources appropriées ».

Sinyolo a demandé aux gouvernements d’engager un véritable dialogue politique et social, institutionnalisé et efficace, avec les enseignant(e)s, le personnel de soutien à l’éducation et les syndicats qui les représentent.

Il a également pointé du doigt les systèmes de reddition des comptes basés sur la concurrence et les tests, soulignant leurs effets dommageables sur l’éducation de qualité, inclusive et équitable pour toutes et tous:

« Ce ne sont pas les évaluations qui déterminent la qualité de nos systèmes d’éducation, mais bien la volonté d’offrir à chaque enfant et étudiant l’opportunité d’atteindre son plus haut potentiel ».

Un système de qualité, a-t-il conclu, affranchit les enseignant(e)s en défendant leur autonomie professionnelle, leurs libertés académiques et leur responsabilité collégiale.

Les gouvernements doivent prendre des mesures concrètes pour la mise en œuvre de l’ODD 4.

Lors de son intervention dans le débat sur les moyens de faire avancer la mise en œuvre du 4e Objectif de développement durable (ODD) pour l’éducation de qualité, Grahame McCullock, ancien membre du Bureau exécutif de l’IE et Secrétaire général du National Tertiary Education Union d'Australie, a rappelé le rôle critique de l’éducation pour les individus et les sociétés:

« L’éducation contribue à développer l’esprit critique de citoyens engagés à respecter les valeurs sociales et démocratiques, facteurs essentiels à la construction des nations, de la cohésion sociale et de la paix ».

McCullock a ensuite exhorté les gouvernements et les bailleurs de fonds à respecter leurs engagements financiers en faveur de l’éducation: « L’IE demande instamment aux Etats membres de réaliser les investissements nécessaires et appelle les pays riches à respecter et à renforcer leurs engagements en faveur de l’aide ».

Il a rappelé aux gouvernements que, si l’on souhaite réaliser l’ODD 4, il sera indispensable de recruter des professionnel(le)s de l’éducation qualifié(e)s et compétent(e)s dans tous les secteurs. Il a également insisté sur le fait que les gouvernements doivent collaborer avec les syndicats, soulignant que « les syndicats de l’éducation font partie de la solution, pas du problème ».

La Coordinatrice régionale principale de l’IE, Assibi Napoe, a rappelé aux gouvernements de s’attaquer aux problèmes actuels que sont l’exclusion et la discrimination au sein de l’éducation. Elle a appelé ces derniers à garantir le droit à l’éducation de qualité aux filles et aux femmes, aux minorités ethniques, aux communautés autochtones, aux populations migrantes et réfugiées, aux personnes en situation de handicap et aux autres groupes vulnérables.

Soralla Bañuelos de la Torre, une représentante du SNTE du Mexique, a engagé les gouvernements à promouvoir la paix, les droits humains et les libertés fondamentales au travers de l’éducation, affirmant que « l’enseignement public est le meilleur outil pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion ».

Elle a également appelé ces derniers à mettre en œuvre la Recommandation de l’UNESCO de 1974 concernant l’éducation pour la compréhension, la coopération et la paix internationales et l’éducation relative aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales.

Ceci ne sera possible, a-t-elle précisé, que si les éducateurs/trices bénéficient d’une formation et d’une autonomie suffisantes pour leur permettre d’amener les jeunes à développer les valeurs que sont la paix et la non-violence, la justice sociale, la démocratie, le respect et la dignité pour tou(te)s.

Il est essentiel de promouvoir la reconnaissance transfrontalière des qualifications dans l’enseignement supérieur

La délégation de l’IE a pris acte du plan de l’UNESCO visant à établir une convention mondiale pour la reconnaissance des qualifications dans l’enseignement supérieur, en soulignant néanmoins qu’un instrument d’une telle importance devrait être conçu en étroite collaboration avec les représentant(e)s de la profession enseignante.

Au cours de son intervention dans le débat de la Conférence générale à ce propos, Yamile Socolovsky, une représentante de la CONADU (Argentine), syndicat affilié à l’IE, a mis en garde les gouvernements contre la privatisation et la marchandisation de l’enseignement supérieur. Elle a également déclaré que, au lieu de reproduire les inégalités, la mobilité internationale devrait intervenir dans le cadre d’une politique de renforcement des capacités des universitaires et des professionnel(le)s au niveau national et régional.

Socolovskya instamment demandé aux gouvernements de mettre en place des mécanismes efficaces pour garantir la reconnaissance des études et des qualifications des personnes migrantes, réfugiées et déplacées.

Elle a ensuite encouragé l’UNESCO et les gouvernements à démocratiser le développement de ces instruments d’importance cruciale : « Nous demandons la participation des syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche à tous les niveaux de la définition et de la mise en œuvre de ces accords... ».

Outre l’adoption de son programme de travail pour les deux années à venir, la 39e Conférence générale de l’UNESCO devra également élire une nouvelle direction générale pour remplacer Irina Bokova, arrivée au terme de son mandat.

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