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Photo by Mika Baumeister on Unsplash
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Réunion des ministres de l'Éducation du G20 : une occasion manquée de donner la priorité à l'éducation au climat

Publié 23 juin 2021 Mis à jour 28 juin 2021

Malgré les appels lancés à l’échelle mondiale par les enseignant·e·s, les étudiant·e·s et la société civile, les ministres de l'Éducation et du Travail du G20, réunis sous la Présidence italienne, n'ont pas reconnu le besoin impératif d'une éducation climatique universelle.

Manque d'action à un moment critique

David Edwards, secrétaire général de l'Internationale de l'Éducation, a exprimé sa déception quant au fait que la Déclaration des ministres de l'Éducation du G20 et la Déclaration conjointe des ministres de l'Éducation et du Travail et de l'Emploi du G20 n'ont pas accordé la priorité à l'éducation au climat :

« L'échec des ministres du G20 à parvenir à un accord sur l'importance de l'éducation au climat montre qu'il ne sera pas facile de progresser. L'Internationale de l'Éducation, la voix mondiale des éducateurs et éducatrices, appelle chaque gouvernement à travailler avec les éducateurs et leurs syndicats pour garantir que l'éducation au changement climatique est aussi essentielle que l'enseignement de la lecture et de l'écriture. Avec l'accélération de la crise climatique, la mise en œuvre d'une éducation de qualité pour l'action climatique ne peut pas attendre. »

Ce manque d'action est constaté alors même qu’un nouveau rapport dévastateur de l’ONU, que l’Agence France-Presse a pu se procurer (en anglais), détaille comment l'extinction de certaines espèces, une plus grande fréquence des maladies, la chaleur excessive, l'effondrement des écosystèmes et d'autres phénomènes climatiques dévastateurs prennent de la vitesse et auront un impact considérable avant qu'un enfant né aujourd'hui ait 30 ans. Le rapport est un rappel à la réalité s’opposant à l'indécision politique et aux promesses creuses, avertissant que « le pire est encore à venir, affectant la vie de nos enfants et de nos petits-enfants bien plus que la nôtre ». Celles et ceux qui sont les moins responsables du réchauffement climatique en subiront les conséquences de manière disproportionnée. Si nous voulons éviter le pire, « nous avons besoin d'un changement transformationnel opérant sur les processus et les comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernements ». Ces résultats confirment la conviction des éducateur·trice·s que l'action climatique nécessite une éducation climatique.

Une mobilisation mondiale plus vitale que jamais

Comme Pierre Habbard, le secrétaire général du Comité consultatif syndical, l'a déclaré aux ministres de l'Éducation et de l'Emploi lors de leur réunion :

«Les enseignants et enseignantes du monde entier, dans les pays du G20 et au-delà, sont prêts et disposés à dispenser, pour la planète, un enseignement de qualité au changement climatique, mais ils ont besoin du soutien et de la formation adéquats sur les plans financier, politique et pédagogique pour en faire une réalité. Ils se joignent à l'appel des Youth20 (Jeunesse20) selon lequel le climat et l'éducation sont les principales priorités pour la reprise et au-delà. »

Partout, les éducateur·trice·s sont déterminé·e·s à continuer de travailler avec les étudiant·e·s et les militant·e·s environnementaux·ales pour plaider en faveur d'une éducation climatique universelle en vue de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) en novembre.

« Le manque d'action des ministres du G20 démontre que notre campagne ‘Enseignez pour la planète’ est absolument cruciale. Si les enseignants, les étudiants et la société civile n’exigent pas le changement, il est peu probable que nous parvenions à une éducation de qualité sur le changement climatique pour toutes et tous ou à un avenir durable de quelque nature que ce soit. »

David Edwards, Secrétaire général de l'Internationale de l'Education