Iran: L’Internationale de l’Éducation condamne l’escalade dans la répression contre les syndicalistes de l’éducation
L’Internationale de l’Éducation (IE) a fermement condamné l’intensification de la répression exercée par le gouvernement iranien à l’encontre des syndicalistes de l’éducation, en particulier des membres du Conseil de coordination des associations professionnelles iraniennes d’enseignant·e·s (CCITTA), l'affilié de l’IE en Iran.
Dans une lettre adressée à l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei, le Guide suprême de la République islamique d’Iran, le Secrétaire général de l’IE, a fait part de sa profonde préoccupation quant à la répression systématique dont sont victimes les enseignantes et les enseignants qui réclament la justice sociale et l’équité dans l’éducation.
Le 16 septembre, les forces de sécurité iraniennes ont interrompu une réunion de gouvernance statutaire de 18 représentant·e·s du CCITTA à Shahreza, dans la province d’Ispahan. L’ensemble des participant·e·s a été arrêté et leurs affaires personnelles ont été confisquées. Par ailleurs, l’un d’entre eux, M. Masoud Farhikhteh, a été victime d’un traitement dégradant. En dépit d’une ordonnance du tribunal retardant sa condamnation, M. Farhikhteh a été emprisonné et mis à l’isolement dans la prison centrale de Karaj, le 30 septembre.
La répression s’est étendue aux autres provinces. Dans celle de Kerman, huit syndicalistes de l’éducation ont été condamnés sur la base de preuves fabriquées. Au Kurdistan, au moins douze enseignant·e·s ont été renvoyé·e·s, contraint·e·s de prendre leur retraite ou forcé·e·s à un exil interne. Parmi ces personnes figure Mme Somayeh Akhtrashomar, une enseignante et syndicaliste kurde ayant 17 ans d’ancienneté et qui fait l’objet d’une interdiction à vie d’enseigner et d’exercer une activité syndicale depuis mars 2024.
« Ces actions sont le reflet d’une campagne systématique visant à pénaliser l’activité syndicale et à réduire le personnel enseignant au silence », a indiqué M. Edwards. « Elles violent les garanties constitutionnelles de l’Iran et ses obligations au titre des conventions n° 87 et n° 98 de l’OIT, qui protègent la liberté syndicale et la négociation collective. »
L’Internationale de l’Éducation a adressé les demandes suivantes aux autorités iraniennes :
- la libération immédiate et inconditionnelle de M. Masoud Farhikhteh ;
- l’annulation des mesures punitives à l’encontre des enseignant·e·s licencié·e·s, et notamment la réintégration de Mme Akhtrashomar ;
- la fin du harcèlement et de la pénalisation des activités syndicales pacifiques ;
- le plein respect des normes internationales du travail et la protection des droits du personnel enseignant, indépendamment du genre ou de l’origine ethnique.
« La répression des enseignant·e·s sape l’intégrité du système éducatif iranien et porte atteinte aux principes de justice, de dignité et de participation démocratique », a conclu Edwards. « Nous sommes solidaires des enseignant·e·s iranien·ne·s et exhortons le gouvernement à assumer ses responsabilités légales et morales. »