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Internationale de l'Education
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Chypre: les syndicats d’enseignants demandent la fin des pressions politiques et économiques turques

Publié 3 mars 2011 Mis à jour 5 avril 2011

L'affilié de l'IE, le Cyprus Turkish Teachers’ Trade Union (KTOS), s'est joint à d'autres syndicats nationaux pour dénoncer l'impact des politiques de l'AKP sur les citoyens de leur pays, surtout les travailleurs.

Dans une lettre(en anglais) adressée au Premier ministre de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, la plateforme des syndicats chypriotes turcs a déploré que « l'AKP poursuive sa politique de marginalisation culturelle et sociale des Chypriotes turcs, d'appauvrissement des travailleurs et de conduite de ces derniers vers l’exil par une propagande religieuse ». La plateforme syndicale, créée afin de préserver et développer les droits démocratiques, sociaux et personnels des travailleurs des organisations syndicales, a déclaré que Erdogan ne respectait pas la volonté exprimée par des dizaines de milliers de personnes, qui ont exercé leurs droits démocratiques en manifestant contre le programme et les mesures économiques et politiques de la Turquie. Les syndicalistes ont ajouté : « Nous assistons avec horreur à l'impact des politiques islamiques néolibérales de l'AKP sur les travailleurs turcs, et souhaitons déclarer, en tant que communauté vivant à l'étranger et au nom de nos travailleurs patriotes, que nous ne tolérerons pas ces politiques et ne reculerons pas. » Ils ont également clairement rejeté les déclarations d'Erdogan selon lesquelles le salaire minimum national des fonctionnaires se monte à 10.000 lires turques, en indiquant qu'il s'élève en réalité à 1.540 lires turques. Le Secrétaire Général de KTOS, Sener Elcil, a déclaré: « La Turquie procède, en violation des conventions de Genève de 1949, au transfert de sa population dans la partie Nord de notre île et a accordé sa citoyenneté à l'intérieur de l'Etat séparatiste créé en 1983. La crise économique mondiale sert, d'une part, d'excuse pour diminuer les salaires de 40% et les travailleurs paient le prix de cette crise; et d'autre part, les prérogatives du peuple chypriote turc sont transférées à des autorités proches de la République turque. » Elcil a également déploré la « destruction d'une communauté », et fait part de « la détermination de nos organisations à poursuivre leur lutte par le biais de grèves et d'actions dans les écoles, les institutions publiques et les ports ». L’IE appuie le KTOS dans sa lutte pour garantir les droits humains et syndicaux, en particulier le droit à un travail et un salaire décents, et condamne les faits rapportés par son organisation membre. Elle appelle les autorités turques à mettre fin à l'occupation et à laisser les citoyens chypriotes déterminer eux-mêmes leur avenir. Le Comité syndical européen de l'Education, le Bureau européen de l'IE, signale également tous ces incidents à la Commission européenne qui est en négociation avec la Turquie en vue d'une possible adhésion à l'UE.