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Internationale de l'Education
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Mort d’un ancien enseignant, fervent défenseur des droits humains

Publié 28 juin 2011 Mis à jour 4 juillet 2011

Le professeur Kader Asmal est décédé à l'âge de 76 ans. C'était l'un des membres fondateurs d'un affilié de l'IE en Irlande. Il avait fait partie du premier gouvernement sud-africain élu démocratiquement et avait, en outre, dirigé le Mouvement irlandais anti-apartheid.

Asmal est né en 1934 à Stanger, dans la province du KwaZulu-Natal. Fils d'un commerçant indien, il fait partie d'une famille de huit enfants. D'après ses souvenirs d'enfance, son père le sensibilise très tôt aux notions de liberté et d'anti-colonialisme.

Après avoir étudié au Teachers’ Training College de Springfield, Asmal sort diplômé en 1957 de l'Université d'Afrique du Sud. Il déménage ensuite à Londres, où il fonde, en 1960, le Mouvement anti-apartheid. En 1962, Asmal décroche son diplôme de droit, à la London School of Economics, qu'il complète par un master deux ans plus tard.

En 1963, il intègre la faculté de droit du Trinity College de Dublin, où il enseigne pendant 27 ans. Entre 1980 et 1986, Abdul Kader Asmal occupe le poste de doyen de la faculté des arts.

En 1963, il participe également à la fondation du Mouvement irlandais anti-apartheid, au sein de laquelle il occupe la fonction de Vice-président. Entre 1972 et 1991, il siège à la présidence de cette organisation. Asmal dirige alors un groupe militant, qui fait preuve d'une grande efficacité, et joue un rôle considérable dans la prise de position de l'opinion publique irlandaise contre l'apartheid en Afrique du Sud. Ce groupe parvient à obtenir le soutien politique de plusieurs partis pour obtenir une réforme dans ce pays.

Membre fondateur de l' Irish Federation of University Teachers, un affilié de l'IE, Asmal joue également un rôle dans la création de Centres d'aide judiciaire entièrement gratuits. En 1976, il compte parmi les membres fondateurs de l' Irish Council for Civil Liberties, une organisation qui, selon lui, s'oppose à l'« extrémisme des Etats et des individus ».

Asmal avait également qualifié de « néo-coloniales » les actions des pays riches, qui n'hésitaient pas à « débaucher » des enseignants dans les pays les plus pauvres. Il avait déclaré que l'Afrique du Sud perdait 2.000 enseignants par an, et avait tout particulièrement épinglé le Royaume-Uni à cet égard.

Après la levée de l'interdiction frappant l'ANC, Asmal retourne en Afrique du Sud, où il enseigne les droits humains à l'Université du Cap occidental.

Elu Président de l'ANC en 1991, il fait partie de l'équipe de l'ANC lors du forum de négociation multipartite de 1993. En 1994, il est élu député, et est également été nommé au gouvernement d'unité nationale. Entre 1994 et 1999, il occupe la fonction de ministre des Eaux et forêts, puis celle de ministre de l'Education. En 1998, on lui diagnostique un cancer de la moelle osseuse, mais Asmal poursuit néanmoins sa carrière ministérielle et parlementaire pendant six ans.

En 1985, on lui décerne le prix UNESCO de l'enseignement des droits de l'Homme. Il avait également reçu le titre de Docteur honoris causa de la Queen's University de Belfast, de l'Université de Rhodes, du NUI Galway, ainsi que du Royal College of Surgeons of Ireland. En outre, il avait reçu le titre de Docteur honoris causa de la London School of Economics.

Asmal était l'auteur de deux livres et de plus de 150 articles sur les aspects juridiques de l'apartheid, de la législation au travail et de la décolonisation.

Il laisse derrière lui sa femme, Louise, et ses fils, Rafiq et Adam.