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Internationale de l'Education
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Hongrie: les enseignant(e)s demandent à être impliqué(e)s dans les réformes

Publié 23 août 2012 Mis à jour 27 août 2012

L'un des affilié hongrois de l'IE, le Workers Councils’ Teacher Branch (KPSZ-KPT), a récemment exprimé son désir d'initier des négociations démocratiques avec les décideurs/euses politiques sur les réformes devant être appliquées dans le système éducatif hongrois en 2013.

Les réformes éducatives proposées

Les réformes en question ont trait en particulier à la répartition des heures de travail des enseignant(e)s, ainsi qu'à une augmentation du nombre d'heures de travail par semaine devant être prestées par les éducateurs/trices.

Les nouvelles réformes à mettre en œuvre dans le système éducatif hongrois, à partir de septembre 2013, sont les suivantes:

·         Le nombre de cours financés par l'Etat augmentera de 97% selon la Classification internationale type de l'éducation au niveau 1 (CITE 1) et de 34% aux niveaux 2 et 3, soit une augmentation totale de 65%. Par conséquent, le système éducatif doit prévoir une augmentation de 65% des heures d'enseignement.

·         Le nouvelle répartition des heures de travail des enseignant(e)s devrait inclure 80% d'augmentation des heures prestées par semaine, ce qui signifie que les enseignant(e)s auront 32 heures par semaine à prester pour répondre aux exigences d'un emploi à plein temps, selon la terminologie du Réseau d'information sur l'éducation en Europe. Sur les 80% d'augmentation des heures de travail, 55-65%, soit 22-26 heures par semaine, seront réservées pour l'enseignement normal en classe et des cours supplémentaires pour le travail avec des élèves doué(e)s ou ayant des besoins éducatifs spéciaux (en petits groupes). Cet horaire replacera l'horaire actuel de 22 heures de contact par semaine.

·         Concernant les 20% d'heures restantes à prester, l'enseignant(e) pourra décider à quoi les consacrer.

o   La disponibilité n'est pas pleinement consacrée aux écoles: il est actuellement suggéré que la possibilité soit donnée aux directeurs/trices d'écoles de déclarer 100% du « temps de travail » à passer à l'école.

o   Des heures inhabituelles ou supplémentaires ne seront pas rémunérées, au-delà de la limite légale de 22-26 heures. Ces heures seront à la place redistribuées dans les 80% d'augmentation des heures de cours mentionnés ci-dessus. La plupart de ces heures de cours ne sont toujours pas payées aujourd'hui, ce qui est totalement illégal.

·         L'embauche obligatoire d'enseignant(e)s auxiliaires, 1 pour 100 élèves.

·         Un nouveau schéma salarial pour les enseignant(e)s sera mis en œuvre, à commencer par une augmentation moyenne de 50%.

Un appel à la négociation

Le KPSZ-KPT a spécifiquement demandé la description des tâches des enseignant(e)s soit rendue plus claire, et insiste sur le fait que le Ministère doit employer un nombre suffisant d'enseignant(e)s, afin d'assurer une éducation publique de qualité pour toutes et tous.

Alors que la plupart des enseignant(e)s actuellement employé(e)s pourraient malheureusement perdre leur emploi en vertu des nouveaux amendements, le KPSZ-KPT propose que les enseignant(e)s licencié(e)s soient engagé(e)s comme enseignant(e)s auxiliaires, afin de contrebalancer les pertes en force de travail.

« Nous pensons que  les amendements en train d’être discutés représentent un outil nécessaire du fait de la pression financière résultant de la crise économique régionale. Nous sommes en discussion avec les décideurs politiques, plutôt que de participer à des manifestations organisées contre eux. Nous devons être préparés à négocier, afin de mettre cette politique sur la bonne voie et réaliser nos objectifs. »

Le KPSZ-KPT souhaite poursuivre les négociations avec le Ministère de l'Education sur des questions telles que: établir une égalité des chances pour les enfants défavorisés, pour qu'ils aient l'égalité d'accès à l'enseignement qu'ils méritent; assurer le respect de tous/toutes les éducateurs/trices et autres personnels du secteur de l'éducation; et faciliter des résultats positifs, tant en matière d'augmentations salariales des enseignant(e)s, que sur le plan de la défense des écoles.

La communication est la clé

« Nous saluons la volonté de nos collègues hongrois d'être profondément engagé(e)s dans les réformes actuelles du secteur de l'éducation, et exhortons le Ministère de l'Education nationale d'entamer des négociations en collaboration le KPSZ-KPT ainsi que d'autres syndicats d'enseignants », a dit le Secrétaire général de l'IE, Fred van Leeuwen.

« Permettez-moi de réitérer que l'IE demande aux gouvernementsde toutes les nations d'exercer leur responsabilité qui est d'assurer pour tous les citoyens l'exercice du droit à une éducation publique de qualité. Engager un dialogue avec les syndicats sur d'importantes réformes de politiques est un moyen sain pour les gouvernements d'obtenir l'unanimité en cette période de difficiles décisions . »

Van Leeuwen a également déclaré que « l'IE aimerait voir les autorités hongroises s'engager à  renforcer les efforts effectués sur le plan mondial en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et des objectifs de l'Education pour Tous. »