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Internationale de l'Education
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Pérou: les enseignant(e)s revendiquent un traitement juste et le respect de leurs droits

Publié 4 septembre 2012 Mis à jour 6 septembre 2012

L'affilié de l'IE, le Sindicato Unitario de Trabajadores de la Educación del Perú (SUTEP), a appelé à une grève nationale illimitée pour le 5 septembre.

Le SUTEP a lancé un appel à la mobilisation après des mois de vaines tentatives de négociation en faveur du respect des droits fondamentaux du travail.

Concrètement, il demande une augmentation immédiate des salaires, sans approbation préalable par le Congrès du projet de loi de réforme de l'enseignement.

Le SUTEP a formé un Comité national de lutte, qui a émis et présenté au ministère du Travail un décret sur la grève, reprenant ses 11 revendications, dont la défense de l'éducation publique universelle, gratuite et de qualité, avec des journées d'école complètes et un budget ne passant pas en dessous de la barre des 6% du PBI ainsi que l'octroi d'une rémunération équivalente à 30% du salaire pour la préparation des cours.

Continuité néolibérale

Le SUTEP exige la reconnaissance et le respect des droits acquis par le corps enseignant. Au terme de sa première année de mandat, le Président Ollanta Humala n'a toujours pas tenu ses engagements envers le corps enseignant, malgré sa promesse, durant sa campagne électorale, d'entendre les demandes des enseignant(e)s, et d'opérer « une révolution dans le domaine de l'enseignement ».

Une nouvelle loi sur le corps enseignant

En parallèle, le corps enseignant exhorte le gouvernement à débattre de l'avant-projet de la nouvelle loi sur le corps enseignant, élaboré par le SUTEP et présenté en juin pour approbation au Congrès de la République, via la Colegio de Profesores del Perú.

Le SUTEP revendique la nécessité d'une nouvelle loi sur le corps enseignant dans la mesure où il existe actuellement deux régimes de travail parallèles en vigueur, « fruit du gouvernement de l'ancien président, Alan García, désireux de soumettre les éducatrices et éducateurs à une dure politique d'austérité ».

Selon l'avant-projet, le précédent gouvernement n'a pas augmenté le salaire des enseignant(e)s d'un centime durant les 5 années de son mandat. Il précise en outre qu'il a « privé les enseignantes et enseignants de leur carrière publique, en abrogeant la loi 24029-2521 et en fragilisant l'unité du corps enseignant, si précieuse aux yeux des organisations de travailleuses et travailleurs.»

Le Comité national de lutte estime que les nouvelles mesures du gouvernement actuel sont « l'expression de la continuité néolibérale avec la division, la discrimination, l'humiliation et le retard des éducateurs professionnels qui en découlent ».

C'est pourquoi le SUTEP déplore la volonté du gouvernement d'imposer la loi de réforme de l'enseignement, une loi « qui ne résout pas les problèmes de l'éducation publique au Pérou », sans s'être auparavant réuni autour de la table de négociation prévue spécialement pour établir le dialogue.

« Loin d'apporter des solutions, la loi porte atteinte aux droits acquis par les enseignantes et enseignants, démontrant par là même que les objectifs de cette proposition de loi ne visent précisément pas à unifier, rendre digne ou développer le corps enseignant mais uniquement à réaliser des économies fiscales, à l'instar des politiques menées par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international », souligne le décret sur la grève.

Le Comité national de lutte du SUTEP réaffirme sa volonté de dialogue, et demande tant au pouvoir exécutif que législatif « d'entamer des négociations avec le Comité national de lutte, pour répondre aux demandes formulées et chercher une solution rapide au conflit ».

Solidarité internationale

L'IE soutient les travailleurs/euses du secteur de l'éducation au Pérou. « Nous sommes unis par notre lutte commune en faveur du respect de nos droit et de l'obtention de politiques d'éducation, résultant d'un consensus, qui respectent la dignité du corps enseignant et garantissent une éducation publique universelle, gratuite et de qualité pour toutes et pour tous », a déclaré Susan Hopgood, la Présidente de l'IE.

Liens complémentaires:

Décret sur la grève émis par le Comité national de lutte du SUTEP (en espagnol) ici

Avant-projet de nouvelle loi du corps enseignant du SUTEP (en espagnol) ici

Lettre aux pères de famille de la Fédération d'APAFAS de la région d'Amazonas (en espagnol) ici