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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Priorité donnée à l’éducation des enfants dans les situations d’urgence

Publié 9 octobre 2012 Mis à jour 15 octobre 2012

Préalablement au lancement, le mois dernier, de l’Initiative ‘Education First’ (L’Education avant tout) du Secrétaire général de l’ONU, l’IE a participé le 24 septembre à un événement organisé par le Partenariat mondial pour l’éducation en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Des dirigeant(e)s internationaux/ales de différents gouvernements et organisations internationales et de la société civile ont demandé que l’on mette l’accent sur l’éducation des enfants dans les pays en crise.

L’événement avait pour but de profiter de l’élan créé par le lancement de ‘L’éducation avant tout’ pour tenir une réunion stratégique complémentaire et progresser en vue de ‘préserver le droit à l’éducation dans les situations d’urgence humanitaire’, comme le stipule le programme du Secrétaire général de l’ONU en matière d’éducation.

Appel à l’action:‘L’éducation ne peut attendre: protéger les enfants et le droit des jeunes à une éducation de qualité dans les situations d’urgence humanitaire et de conflit’

Des dirigeant(e)s internationaux ont demandé que des mesures soient prises d’urgence en faveur des 28 millions d’enfants – quasiment la moitié des enfants non scolarisés – qui vivent dans des pays minés par la guerre et les conflits, ainsi que les millions d’autres victimes de situations d’urgence humanitaire, telles qu’inondations, famine, tremblements de terre ou autres.

A l’issue de la réunion, les dirigeant(e)s internationaux/ales ont fermement appelé à:

• multiplier au moins par deux le taux d’aide humanitaire consacrée à l’éducation,

• faire appliquer la législation internationale visant à protéger des attaques les enfants, les enseignant(e)s et les écoles,

• renforcer les plans et les budgets nationaux relatifs aux situations d’urgence, et

• soutenir l’initiative ‘L’Education avant tout’ du Secrétaire général de l’ONU, qui comprend des mesures visant à aider les enfants dans les situations de conflit et autres urgences.

Un appel à l’action a été lancé: ‘L’éducation ne peut attendre: protéger les enfants et le droit des jeunes à une éducation de qualité dans les situations d’urgence humanitaire et de conflit’. Parmi les actions à entreprendre, citons la désignation par toutes les parties des écoles comme zones protégées des conflits.

Etaient représentés, outre l’IE, les gouvernements d’Australie, de Côte d’Ivoire, du Danemark, du Libéria, du Niger, de Norvège, du Qatar, du Ruanda et du Royaume-Uni, ainsi que Comic Relief, la Campagne mondiale pour l’éducation, le Partenariat mondial pour l’éducation, le Réseau inter-agences pour l'éducation en situations d'urgence, Pearson International, Plan International, Save the Children, l’UNESCO, l’UNICEF, l’OCHA (ONU) et la Banque mondiale.

Quarante-deux pour cent des enfants non scolarisés dans le monde vivent dans des situations de conflit et les taux d’inscription dans les établissements d’enseignement secondaire sont près de trois fois moins élevés dans les pays touchés par un conflit que dans les autres pays en développement. En outre, les catastrophes naturelles interrompent l’éducation de millions d’enfants et d’adolescent(e)s. Les jeunes générations se voient donc privées de leur droit à la pleine réalisation de leur potentiel, victimes de la pauvreté, de la discrimination et des conflits.

Ces enfants et adolescent(e)s n’abandonnent pas leur droit humain à l’éducation dans les situations de conflit ou d’urgence. Ce droit doit être maintenu et préservé à tout moment.

Les organisateurs/trices ont fait remarquer que la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies sur ‘le droit à l’éducation dans les situations d’urgence’ rappelle l’obligation d’assurer l’éducation de tous les enfants en toute circonstance.

Déclaration de 2009 de l’IE ‘Les établissements scolaires doivent être des havres de paix’

Teopista Birungi Mayanja, membre du Bureau exécutif de l’IE, comptait parmi les orateurs/trices de cette réunion. Elle a souligné la nécessité, pour la communauté enseignante et la société en général, de s’impliquer dans cette initiative.

En 2009, l’IE avait également adopté la Déclaration ‘Les établissements scolaires doivent être des havres de paix’, appelant la communauté internationale à intensifier ses efforts afin d’éviter les violations du droit à l’éducation et d’assurer la sécurité des élèves, des enseignant(e)s et du personnel universitaire. La Déclaration de l’IE comporte sept articles:

1. réaffirmer l’engagement à respecter le principe du droit à l’éducation en toute sécurité,

2. prendre des mesures concrètes de protection,

3. mettre fin à l’impunité qui entoure les actes de violence,

4. renforcer le contrôle des attaques,

5. accorder la priorité à l’action et échanger les expériences en termes de résilience et de reconstruction,

6. faire de l’éducation un agent de la paix, et

7. soutenir les campagnes de solidarité.

Une initiative soutenue par des personnalités de haut rang

« Les enfants victimes de conflits ou de situation d’urgence humanitaire ne demandent qu’à aller à l’école », soutenait Gordon Brown, Envoyé spécial des Nations-Unies pour l'éducation mondiale. « Nous devons agir ensemble pour veiller à ce que les enfants les plus démunis et les plus vulnérables aient autant de chance que les nôtres et j’aimerais voir un renforcement de l’aide humanitaire consacrée à l’éducation et un soutien pour faire respecter le droit à l’éducation indépendamment des frontières. »

« L’éducation renforce l'égalité et permet de sortir de la pauvreté. Elle apprend aux enfants à devenir de bonnes citoyennes et de bons citoyens. L’éducation n’est pas l’apanage de quelques privilégiés, elle s’adresse à tout le monde. Elle constitue un droit humain fondamental », a souligné le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon au cours de sa visite au Timor-Leste en août.

« Les enfants et adolescent(e)s qui vivent dans les zones de conflit figurent parmi les plus vulnérables au monde », a souligné Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO. « Leur assurer l’accès à une éducation de qualité est la meilleure manière de rompre les cycles de violence et de leur donner un sentiment de sécurité et de l’espoir en l’avenir. Mais pour cela, il faut changer les mentalités et faire de l’éducation une priorité, quand il s’agit de réagir à une situation d’urgence, et un fondement de stratégies plus larges de pacification. Ensemble, nous devons œuvrer afin de protéger davantage l’éducation en toute circonstance. »

« L’éducation en situation d’urgence est largement sous-financée, elle représente moins de 2% de l’aide humanitaire », constatait Carol Bellamy, Présidente du Conseil d’administration du Partenariat mondial pour l’éducation. « Nous devrions multiplier ce montant au moins par deux, mieux le rentabiliser et améliorer la coordination entre les gouvernements, les bailleurs de fonds et les agences humanitaires. »