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Internationale de l'Education
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Liban: les enseignant(e)s se joignent à la grève du secteur public

Publié 12 octobre 2012 Mis à jour 16 octobre 2012

Les membres nationaux de l’IE, la Ligue des professeurs de l’enseignement secondaire public du Liban (LPESPL), le Syndicat des Enseignants au Liban (SEL),et la League of Public Technical and Vocational Teachers (CETO), ont été rejoints par le secteur public lors de leur grève du 10 octobre. Les syndicats d’enseignants et les travailleurs/euses du secteur public au Liban se sont unis pour exhorter le gouvernement à mettre en œuvre un barème des rémunérations attendu depuis longtemps.

Succès pour la grève du secteur public

Le Comité de coordination syndicale (CCS), composé de membres de l’IE et d’autres organisations de représentation des travailleurs(euses) du secteur public  a appelé à la manifestation. Les manifestant(e)s, dont le nombre a été estimé entre 1.500 et 2.000, ont défilé pendant environ une heure du Ministère de l’Education aux bureaux du Premier Ministre à Beyrouth.

La grève a été observée dans pratiquement toutes les écoles publiques et privées, ainsi que dans les administrations publiques. Pour la première fois, trois grèves ont eu lieu en trois mois dans le secteur public au Liban.

Les manifestant(e)s ont menacé de durcir leurs actions si le Cabinet n’appliquait pas l’augmentation salariale attendue de longue date.

« Des mesures de plus en plus dures sont prises et nous irons occuper l’extérieur du Grand Serail pour une durée indéterminée si le gouvernement ne réfère pas le barème des rémunérations au Parlement », a déclaré le Président du SEL, Nehme Mahfoud.

Le gouvernement doit respecter ses engagements précédents

Les travailleurs/euses du secteur public exigent que le projet de loi pour augmenter leur salaire soit envoyé au parlement avant la prochaine réunion du gouvernement le 17 octobre.

Le Gouvernement a approuvé une augmentation substantielle pour les fonctionnaires et les enseignant(e)s des écoles publiques, mais la décision doit encore approuvée par le Parlement.

Le Gouvernement s’est montré réticent à envoyer la loi au Parlement avant d’avoir conclu un accord pour s’assurer des fonds nécessaires au financement de ces augmentations salariales de masse.

Les dirigeant(e)s du syndicat des enseignant(e)s ont dénoncé le fait que les administrations scolaires aient menacé les enseignant(e)s qui faisaient grève, ils les ont accusées d’agir comme des institutions commerciales plutôt que comme des institutions éducatives et leur ont demandé comment leurs enseignant(e)s devaient enseigner les droits civils et syndicaux s’ils (elles) n’étaient pas autorisé(e)s à les mettre en pratique.

En août 2012, des enseignant(e)s des écoles publiques et privées ont débuté leurs actions de protestation en boycottant les corrections des examens officiels. Les partis politiques du gouvernement ont ensuite négocié avec le CCS, parvenant à un accord selon lequel le projet de loi serait référé au parlement avant la fin de ce mois-là, mais cela n’a pas été le cas. Cela a bien entendu permis que les examens nationaux officiaux se soient déroulés normalement et aient été corrigés par les enseignant(e)s qui avaient respecté leur partie de l’accord.

Investir dans l’éducation et les autres services publics face à la crise

Les manifestant(e)s ont également accusé le gouvernement de gaspillages de ressources et ont demandé que des impôts soient levés correctement afin de financer l’augmentation plutôt que de lever des impôts indirects sur la population pour assurer les ressources nécessaires.

La plupart des ministres se sont opposés à des taxes supplémentaires pour financer le barème des rémunérations en pleine récession économique, soutenant qu’une telle mesure pourrait être à la base de protestations dans le pays.

« Nous soutenons nos collègues libanais dans leur lutte pour assurer une vie et des conditions de travail décentes pour eux-mêmes, ainsi qu’une éducation publique de qualité pour leurs étudiantes et étudiants », a déclaré le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen. « Il est indispensable que les autorités nationales comprennent que la diminution des dépenses dans l’éducation et les autres services publics comme la santé sont le reflet d’une vision à court terme, et en aucun cas une solution. L’IE croit fortement qu’en période de crise économique et financière, les investissements dans les services publics, et particulièrement dans l’éducation, sont la clé de la reprise. »