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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Pour des mesures combattant la déprofessionnalisation de l'enseignement

Publié 23 octobre 2012 Mis à jour 25 octobre 2012

Le problème de la déprofessionnalisation de l'enseignement a été soulevé par l'IE lors de la réunion triennale avec le Comité d'experts sur l’application des Recommandations concernant le personnel enseignant (CEART), tenue à Genève, du 8 au 12 octobre.

Le CEART est un comité conjoint impliquant l'UNESCO et l'Organisation internationale du Travail (OIT), ayant pour rôle de contrôler la mise en œuvre des Recommandations de 1966 et de 1997. La Recommandation de 1966 concernant la condition du personnel enseignant définit les responsabilités et les droits des enseignant(e)s, et donne des directives pour le dialogue entre les autorités et les syndicats d'enseignants. En 1997, cette recommandation a été complétée par la Recommandation de l'UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de l'enseignement supérieur.

Sept signes de la déprofessionnalisation de l'enseignement

Durant sa présentation au CEART, le Secrétaire général adjoint de l'IE, David Edwards, a souligné sept signes actuels de la déprofessionnalisation de l'enseignement. Ceux-ci vont de l'afflux d'enseignant(e)s non-qualifié(e)s à la précarisation de l'enseignement, en passant par l'expansion rapide des tests standardisés.

« Ces sept signes vont tous dans la même direction et font passer un message déformé: L'éducation est trop précieuse pour la laisser aux enseignants », a indiqué Edwards.

Il a recommandé que le CEART, l'OIT et l'UNESCO prennent des mesures concrètes en vue d'inverser la tendance à la précarisation de la profession enseignante. Cela devrait être fait par le biais de l'offre d'une formation et d'un développement professionnel adéquats, d'une autonomie, ainsi que de conditions de travail et de salaires appropriés.

« L'IE recommande de faire face à la pénurie d'enseignants en engageant des enseignants qualifiés », a ajouté Edwards. « Des programmes adéquats de formation en cours de service devraient également être à la portée de tous les enseignants, afin de leur donner les compétences nécessaires pour exercer efficacement leur travail. »

La quête d'une éducation de qualité

L'intervention de l'IE a été très bien reçue et a donné lieu à des questions et commentaires de la part du panel d'expert(e)s. Parmi les principales questions soulevées figuraient l'éducation de la petite enfance, la formation, les conditions de travail et les salaires des enseignant(e)s.

Faisant allusion à la crise économique et aux attaques perpétrées contre l'éducation publique à travers le monde, Edwards a signalé: « En tant qu'éducateurs, nous ne sommes pas et n'avons jamais été qu'un simple mouvement de protestation figé dans le temps. Notre mouvement cherche à proposer et à innover, dans le but de façonner un monde de l'après-crise, qui soit juste et durable, par le biais de l'éducation publique de qualité pour tous. »

Les activités du CEART

En tant que comité d'experts indépendants, le CEART se réunit tous les trois ans pour analyser la condition des enseignant(e)s dans le monde et présenter un rapport sur le sujet. Durant sa réunion, le CEART fait des recommandations aux Etats membres, aux partenaires sociaux, à l'OIT et à l'UNESCO. Le CEART invite les parties prenantes sur le terrain, telles que l'IE, à présenter leurs vues sur l'application des deux recommandations.

Les organisations nationales et internationales d'enseignants peuvent également présenter au CEART des allégations concernant la non-application des dispositions contenues dans les recommandations. Le Comité examine les allégations reçues et fait des suggestions en vue de la résolution des conflits.