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Internationale de l'Education
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Grèce: signez la pétition lancée par un syndicat pour sauver l'éducation publique

Publié 13 août 2013 Mis à jour 14 août 2013

La Greek Federation of Secondary State School Teachers(OLME), l’un des affiliés nationaux de l'IE, a lancé une pétition en ligne en vue de protester contre le projet de suspension et de licenciement des enseignant(e)s grec(que)s.

Le gouvernement grec prévoit d’imposer de sévères mesures d'austérité qui pourraient entraîner des suspensions et des licenciements de travailleurs/euses du secteur public, principalement dans les domaines de l'éducation, des soins de santé et des autorités locales. Ces suspensions concerneront 12.500 travailleurs/euses d’ici la fin décembre 2013, dont 8.200 pour le seul mois de septembre. De plus, 4.000 travailleurs/euses du secteur public risquent d'être licencié(e)s avant la fin de l'année, un nombre qui pourrait s'élever à 14.000 d’ici la fin 2014.

Conformément aux mesures inspirées par la Troïka européenne, 2.500 enseignant(e)s grec(que)s pourraient se voir infliger une suspension de 8 mois avant d'être licencié(e)s. La politique gouvernementale visant à réduire continuellement les dépenses dans l'éducation entraînera également la fusion ou la fermeture d'un nombre plus élevé d'écoles dans le courant de l'année.

Une nouvelle loi frappe l'enseignement professionnel

Le Ministre de l'Education devrait également soumettre au Parlement une nouvelle loi sur l'enseignement professionnel, qui devrait être adoptée d'ici la fin du mois d'août et mise en œuvre dans les écoles dès le mois de septembre, une mesure que déplore l'OLME.

Ce projet de loi entraînera la fermeture de trois branches de l'enseignement professionnel en Grèce, à savoir la santé, les arts et la cosmétique. En septembre, 20.000 étudiant(e)s ne pourront dès lors plus suivre de cours dans leur établissement d'enseignement professionnel. Selon l'OLME, le gouvernement transfère actuellement une grande partie de l'enseignement secondaire professionnel vers le secteur privé.

En outre, le syndicat désapprouve le fait de recevoir ces informations par la presse uniquement. Aucune possibilité de dialogue n'a été proposée avec le ministre. L'OLME prévoit dès lors d'organiser des grèves et autres actions dès l'ouverture des écoles, au mois de septembre.

Réaffirmant le fait qu'une éducation publique de qualité n'est pas un privilège et que chaque enfant doit pouvoir en profiter, sans aucune discrimination financière ou sociale, l'OLME appelle à ce que:

  • aucun(e) enseignant(e) ne soit suspendu(e) ou licencié(e) ;
  • aucune branche du système d'enseignement public professionnel ne soit fermée;
  • le gouvernement grec mette un terme aux coupes et licenciements massifs qui détruisent véritablement le système d'éducation publique du pays.

L'OIT appelle au dialogue social en Grèce

En juin dernier, la Commission de l’application des normes de l'Organisation internationale du Travail (OIT) s'est également penchée sur la situation actuelle en Grèce.

Elle a observé que « les questions en suspens dans ce cas concernaient de nombreuses interventions dans les conventions collectives et des allégations selon lesquelles, dans le contexte des mesures d’austérité imposées par les accords de prêt entre la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international (FMI) et le gouvernement de la Grèce dans un contexte qualifié de grave et d’exceptionnel, la négociation collective était sérieusement affaiblie et l’autonomie des partenaires de négociation n’était pas respectée ».

La Commission a appelé le gouvernement grec à redoubler d’efforts pour mettre en place un modèle de dialogue social opérationnel sur tous les sujets de préoccupation en vue de promouvoir la négociation collective, la cohésion sociale et la paix sociale.

Le CSEE condamne les attaques à l'encontre des services publics grecs

« Nous avons déjà lancé des actions contre ces licenciements. J'ai personnellement rédigé une lettre à l'attention du Président de la Commission européenne, Monsieur Barroso », a déclaré Martin Rømer, Directeur du Comité syndical européen de l'éducation (CSEE), le Bureau européen de l'IE. « Une réduction des dépenses dans le domaine de l'éducation ne constitue en aucun cas une solution pour surmonter la crise économique et financière. C'est même tout le contraire ! »

Et d'ajouter que le CSEE rencontrera également la Fédération syndicale européenne des services publics dans le but de débattre d'initiatives conjointes pour la Grèce, dans la mesure où le CSEE est convaincu que le secteur public national grec, en particulier l'éducation et les soins de santé, ne fonctionne plus.

L'IE invite ses affiliés, les enseignant(e)s, les parents, les élèves, les syndicalistes, ainsi que tous les citoyen(ne)s qui se sentent concerné(e)s, à signer la pétition ici

Pour consulter l'étude sur la Grèce menée par l'IE et envoyée à l'OIT, veuillez cliquer ici