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Internationale de l'Education
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N.-Z.: parents et enseignant(e)s pour la suppression des écoles à charte annoncée par le Parti travailliste

Publié 19 août 2013 Mis à jour 27 août 2013

Le syndicat New Zealand Educational Institute-Te Riu Roa (NZEI Te Riu Roa), l’un des affiliés nationaux de l’IE, a déclaré qu’il entendait soutenir le Parti travailliste lors des prochaines élections. Ce dernier s’est engagé, s'il était élu, à supprimer la législation actuelle favorisant les écoles gérées par le secteur privé (écoles à chartes) et à accorder la priorité à l’amélioration de la situation et du statut des écoles publiques.

« Tant les parents que la communauté enseignante se féliciteront de l’abrogation de la loi régissant les écoles à charte, l’un des engagements politiques prioritaires du Parti travailliste s’il venait à être élu en 2014 », a déclaré Judith Nowotarski, Présidente du NZEI Te Riu.

Elle a ajouté que tout gouvernement se devait de suivre la bonne voie, c’est-à-dire se concentrer en priorité sur l’amélioration de la qualité de l’enseignement public au bénéfice de tous les enfants et y consacrer l’argent du contribuable à bon escient, et non tenter de mettre en pratique une expérience venue de l’étranger n’ayant jamais fait ses preuves.

Manque de transparence des écoles à charte à but lucratif

« La législation en matière d’écoles à charte introduite par le gouvernement libéral ACT présente des risques pour l’apprentissage des enfants et la qualité du système éducatif national, dans la mesure où les écoles ne sont ni tenues d’engager du personnel enseignant qualifié ni de pourvoir les postes de direction avec du personnel agrégé », a-t-elle précisé. Avant d’ajouter: « Etant donné que les établissements scolaires peuvent être dirigés par des entreprises privées, il existe un réel risque de voir nombre d’entre elles privilégier leurs intérêts financiers, au détriment des besoins éducatifs des élèves. »

En vertu d’une exemption accordée par le gouvernement, les écoles à charte ne sont pas soumises à la loi sur l’accès à l’information (Official Information Act). En d’autres termes, le grand public ne dispose d’aucune garantie permettant de déterminer si ces établissements scolaires mènent leurs activités de manière transparente et éthique. Ils ont en outre la possibilité d’opérer une sélection parmi les candidat(e)s et sont donc susceptibles de se montrer plus réticents à inscrire des élèves ayant des besoins spéciaux, comme l’a démontré ce type d’expérience à l’étranger, a précisé Nowortarski.

IE: les pouvoirs publics se doivent de garantir une éducation de qualité à chaque élève

« Nous soutenons pleinement la campagne menée par le NZEI Te Riu Roa et réaffirmons que des gouvernements élus démocratiquement, au niveau local, régional ou national, doivent être les garants et les premiers prestataires des systèmes d’éducation. Il appartient aux pouvoirs publics de faire en sorte que chaque individu ait accès à une éducation gratuite et universelle, financée de manière appropriée et développée en permanence pour répondre aux besoins actuels », a déclaré Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l’IE.

Il a également souligné que les gouvernements ont non seulement la capacité mais aussi le devoir d’investir une part substantielle du budget de l’Etat dans l’éducation, à hauteur d’au moins six pour cent de leur produit intérieur brut. Un tel investissement doit avoir pour objectif de garantir le développement homogène de tous les secteurs éducatifs, depuis l’éducation de la petite enfance jusqu’à l’enseignement supérieur et l’apprentissage tout au long de la vie, a ajouté van Leeuwen.

Il a poursuivi en soulignant que « compte tenu des valeurs sociales que représente l’éducation, les pouvoirs publics se doivent de protéger ce secteur contre les ambitions néolibérales prônant la privatisation et la commercialisation de l’enseignement ». Loin d’ouvrir des perspectives engageantes, a-t-il précisé, un tel programme englobe la marchandisation de l’éducation et de la propriété intellectuelle, la précarisation de l’emploi dans ce secteur, l’application de modèles de gestion propres au secteur privé dans les institutions éducatives, la privatisation des financements et l’émergence d’une politique lucrative ou axée sur la protection des intérêts commerciaux dans le cadre de la gouvernance et de la gestion des établissements scolaires.