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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Les éducateurs/trices d'Europe uni(e)s pour l'éducation

Publié 29 octobre 2013 Mis à jour 31 octobre 2013

Le 23 octobre dernier, la région européenne de l'IE, le Comité syndical européen de l'éducation (CSEE), a tenu une réunion exceptionnelle à Bruxelles, intitulée « Que faut-il pour améliorer la qualité de l’éducation en Europe ? ». A cette occasion, des syndicalistes provenant des quatre coins de l'Europe ont pu débattre des défis à venir, ainsi que des mesures permettant d'améliorer la qualité de l'éducation dans la région.

Cette réunion a été présidée par Martin Rømer, Directeur européen du CSEE, et animée par Christine Blower, Présidente du CSEE et Secrétaire générale du syndicat britannique National Union of Teachers.

Les Secrétaires généraux adjoints de l’IE, David Edwards et Haldis Holst, ont présenté l'initiative de l'IE et du CSEE Uni(e)s pour l'éducation en soulignant combien il était important d’unir nos forces et de nous mobiliser au cours de cette année d'action, afin que l’éducation universelle, gratuite et de qualité soit inscrite au rang de priorité dans les agendas politiques du monde entier.

Une éducation démocratique et équitable

David Edwards a mis en lumière l'importance du mot « gratuite » par opposition à « abordable », puis a mis en garde des tendances à la privatisation de l'éducation à l’échelle mondiale. « Ce que nous voulons, c’est une éducation de qualité à la fois équitable et démocratique », a-t-il affirmé.

La Secrétaire générale adjointe de l'IE, Haldis Holst, a ensuite indiqué que le Document politique sur l'éducation constituait un outil essentiel pour assurer un plaidoyer en faveur de l'éducation que nous voulons, dans la mesure où « il reflète une vision commune de l’éducation de qualité, partagée par plus de 400 organisations d'enseignants à travers le monde ».

Stratégie européenne centrée sur l'emploi

L'intervenant principal, Jan Truszczy?ski, Directeur général de la DG Education et Culture de la Commission européenne, a déclaré que l'éducation jouait un rôle clé dans la stratégie Europe 2020 de l'UE.

M. Truszczy?ski a insisté sur le fait qu'en dépit d'un meilleur accès à l'enseignement supérieur, le chômage des jeunes demeure un défi majeur en Europe, particulièrement dans les pays du Sud. Pour aider à relever ce défi, la stratégie de l'Union européenne (UE) mettra « particulièrement l’accent sur la réforme de l’enseignement et la formation techniques et professionnels dans de nombreux pays, afin de les rendre plus pertinentes et axés sur l'emploi ».

Il a également présenté certaines initiatives visant à améliorer l’enseignement et la formation au sein de l'UE. Il s’agit notamment du projet « Erasmus pour tous», de la « Plateforme électronique pour l'éducation des adultes en Europe» et de l' Alliance européenne pour l'apprentissage.

Le Représentant de la Présidence lituanienne de l'UE, Saulius Zybartas, a ensuite abordé la nécessité de « renforcer la compétitivité », d’accroître « l'efficience et l'efficacité », et d'« établir de solides partenariats avec les prestataires de services éducatifs ».

La Présidente du CSEE, Christine Blower, a insisté sur le fait qu’il s’avèrera impossible de remédier au chômage des jeunes ou d’accroître « l’efficacité » des systèmes éducatifs si l'on réduit le financement public et que l'on investit moins de ressources, comme c'est actuellement la tendance en Europe.

Innovation, équité et collégialité

Les analystes de l'OCDE, David Instance et Diana Toledo, figuraient également au nombre des principaux intervenants.

David Instance a présenté les environnements d'apprentissage novateurs, en soulignant combien il était important que la société utilise l’innovation et les connaissances pour progresser vers la qualité.

Pour ce faire, il s’avère nécessaire d’adopter une approche holistique plutôt qu'une approche fragmentée, faite d'évaluations à enjeux importants. « Mesurer les résultats d'apprentissage ne modifie en rien ces résultats. Pour avancer vers une éducation de qualité, il faut faire appel à l'innovation », a-t-il affirmé.

Diana Toledo s'est quant à elle centrée sur l’égalité au sein de l'éducation. « Le Programme international d'évaluation des acquis des élèves (PISA) de 2007 révèle que les étudiants issus de milieux à faibles revenus sont deux fois plus susceptibles d'obtenir de mauvais résultats lors du test de lecture du PISA que ceux provenant de milieux plus aisés », a-t-elle déclaré.

Elle a expliqué que, pour combler cette lacune, des politiques devaient être mises en place au niveau des systèmes et des écoles. La participation de l'ensemble de la collectivité s’avère également cruciale. « Les écoles ne sont pas des îlots séparés. Pour assurer l'équité et la qualité de l'éducation, il nous faut toucher les parents et inciter la communauté à s’impliquer. »

Perspectives: l'année d'action de l'IE

Lors d’une discussion plénière, les participant(e)s se sont ensuite penché(e)s sur les stratégies visant à améliorer la qualité de l'éducation en Europe. Une série de présentations sur divers sujets a également été proposée par différents affiliés de l'IE: ATL (Royaume-Uni), AOB (Pays-Bas), SNUipp (France), FENPROF (Portugal) et OAJ (Finlande).

Avant de clôturer la réunion, les participant(e)s ont débattu d'un document comprenant une déclaration en 10 points clés, affirmant que l’éducation de qualité repose sur trois piliers: un enseignement de qualité; des outils de qualité pour l'enseignement et l'apprentissage; ainsi que des environnements de qualité pour l'enseignement et l'apprentissage.

Le Comité du CSEE a également publié un plan d'action afin de diffuser et de transmettre efficacement sa déclaration en 10 points clés.

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