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Internationale de l'Education
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OCDE: les coupes dans les dépenses publiques ne constituent pas une solution satisfaisante et durable

Publié 19 mars 2014 Mis à jour 20 mars 2014

L'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) a attiré l'attention sur le fait que les coupes dans les dépenses publiques au regard des politiques sociales risquaient d'accentuer les effets de la récente récession.

Dans un nouveau rapport sur les indicateurs sociaux, Panorama de la Société 2014, l'OCDE affirme que nombre de ceux qui ont le moins profité de la croissance avant la crise ont aussi été durement frappés par la récession.

Les familles défavorisées et les jeunes, plus durement touchés par la crise

L'OCDE souligne également que, si les gouvernements doivent faire plus avec moins d'argent au regard de leurs dépenses, notamment mettre en place des filets de protection pour les familles défavorisées, ils devront probablement accroître leurs dépenses dans d'autres domaines. L'OCDE précise notamment que ce sont les enfants et les jeunes qui ont été les plus touchés par la pauvreté monétaire.

De plus, si les taux élevés de chômage et de pertes de revenus viennent aggraver la situation sociale dans de nombreux pays, les coupes dans les dépenses publiques risquent d’accroître les difficultés des groupes les plus vulnérables et de créer des problèmes pour l’avenir.

Le rapport souligne que les jeunes qui connaissent de longues périodes de chômage, d’inactivité ou de pauvreté risquent de se trouver confrontés toute leur vie à des perspectives de gains et d’emploi moindres.

Mise en garde contre les coupes dans le financement de l'éducation

L'OCDE met également les gouvernements en garde contre les coupes dans les dépenses d'éducation, ces dernières risquant de fermer l’accès à l’éducation pour certaines familles. Et d'entraîner, selon l'organisation, des préjudices à long terme pour les économies.

La baisse des dépenses dans le domaine de la santé publique est également vivement déconseillée. Pour l'OCDE, ce financement doit se concentrer sur les domaines où il aura le plus d'impact.

Le rapport note également que trois personnes sur cinq, dans les catégories à bas revenu, estiment être dans un état de santé satisfaisant, tandis que la proportion est de quatre sur cinq dans les catégories à haut revenu.

Le rapport de l'OCDE souligne que les pays particulièrement durement touchés devraient veiller à ce que les enfants aient accès à des services de qualité et éviter l’exclusion du marché du travail des jeunes qui sortent du système éducatif. Le maintien et le renforcement de l’aide aux groupes les plus vulnérables doivent demeurer au cœur de toute stratégie de redressement économique et social.

Des politiques « aptes à résister aux crises »

Le rapport exhorte les gouvernements à cibler les dépenses sociales en faveur des personnes qui sont le plus dans le besoin, étant donné que cela pourrait contribuer à réaliser des économies substantielles tout en protégeant les groupes vulnérables. Il indique que les réformes des soins de santé, en particulier, devraient être axées sur la protection des plus vulnérables.

Le rapport de l'OCDE déclare également que les pouvoirs publics doivent accélérer les réformes structurelles des systèmes de protection sociale, que la crise a rendues encore plus urgentes. Lors de l'élaboration des futures politiques sociales, les gouvernements doivent veiller à ce qu'elles puissent « résister aux crises » – autrement dit, qu'elles soient aptes à faire face aux bonnes comme aux mauvaises périodes de l’économie mondiale.

« Pour que nos sociétés soient prospères et restent stables, il est essentiel que les politiques sociales soutiennent les familles dans les temps difficiles et évitent que les problèmes à court terme ne deviennent des handicaps à long terme. », a déclaré José Ángel Gurría, Secrétaire général de l'OCDE.

IE: c'est aux pouvoirs publics qu'il incombe de garantir une éducation de qualité

« La crise ne doit plus servir d'excuse aux gouvernements. C'est à eux qu'il incombe de veiller à ce que tous les citoyens puissent bénéficier de services publics de qualité, tels que l'éducation et les soins de santé, en les finançant de façon appropriée », a déclaré Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l'IE.

Il a ensuite précisé que l'IE et ses affiliés menaient actuellement la campagne Uni(e)s pour l'éducation visant à faire pression sur les autorités et les décideurs politiques du monde entier, afin que ces derniers garantissent l'accès à des enseignant(e)s de qualité, ainsi qu'à des environnements et des outils d'apprentissage et d'enseignement de qualité pour tous, bâtissant ainsi un avenir juste et durable pour tous.