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Internationale de l'Education
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Australie: Selon un syndicat d’enseignant(e)s, la politique prônant des écoles publiques indépendantes est un échec

Publié 26 août 2014 Mis à jour 28 août 2014

L’Australian Education Union (AEU), l’un des affiliés nationaux de l’IE, a réagi à la déclaration de l’Etat de Tasmanie selon laquelle il n’avait pas soutenu le plan du gouvernement Abbott de créer un système d’éducation publique à deux vitesses.

Il est évident que les gouvernements fédérés voient le plan du Ministre de l’Education, Christopher Pyne, sur les écoles publiques indépendantes (IPS) pour ce qu’il est, à savoir une politique erronée, a déclaré le Président fédéral de l’AEU, Angelo Gavrielatos, le 21 août.

« Le Ministre tasmanien de l’Education, Jeremy Rockliff, a admis que la décision du Gouvernement Abbott d’enterrer l’accord Gonski avec la Tasmanie réduira de 264 millions d’AUD le budget des écoles pendant 10 ans. C’est l’équivalent de la suppression de 2.640 enseignantes et enseignants. »

Du fait du rejet de la politique inadéquate des IPS par les gouvernements de certains Etats et Territoires, le gouvernement fédéral a libéré des fonds de son enveloppe de 70 millions d’AUD en faveur de programmes favorisant l’engagement des parents, comme celui annoncé pour la Tasmanie, a indiqué Gavrielatos.

Politique des IPS: « pas d’avantage éducatif »

Il est clair que le Gouvernement de Tasmanie et son Ministère de l’Education considèrent que les écoles bénéficient déjà d’une autonomie suffisante, a-t-il observé, tout en ajoutant que « conformément aux données internationales, l’AEU s’est toujours opposée à la politique des IPS en affirmant qu’elle ne présentait aucun avantage éducatif et détournait l’attention des problèmes de financement que rencontrent les écoles publiques. Rien ne prouve que le type d’« autonomie » scolaire que le Ministre Pyne essaie de promouvoir améliore les résultats éducatifs. »

L’édition 2009 du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE a conclu qu’il n’y avait pas de rapport entre l’autonomie locale en matière de personnel et de budget et les performances des élèves ou des établissements, a souligné Gavrielatos. Le rapport indiquait que « les pays qui créent un environnement plus compétitif dans lequel de nombreuses écoles se font concurrence pour attirer des élèves n’obtiennent pas systématiquement les meilleurs résultats. »

La Tasmanie a rejeté les IPS et tant le Territoire de la capitale australienne que l’Australie méridionale ont déclaré qu’ils acceptent le financement du gouvernement fédéral, mais sans s’engager à créer des écoles publiques indépendantes, a déclaré Gavrielatos.

Coupes dans les financements prévus par les accords Gonski

Gavrielatos a indiqué que le Ministre Pyne manque de vision pour améliorer les écoles publiques et a pour seul but de réduire leur financement à partir de 2018 en enterrant les accords Gonski. Selon lui, le problème majeur des établissements scolaires est de trouver des ressources et tous les établissements doivent bénéficier d’un seuil standard de ressources afin que tous les élèves bénéficient du soutien dont ils ont besoin et qu’ils méritent.

Le Ministre Pyne doit reconnaître le tort que la décision du Gouvernement Abbott d’abandonner les accords Gonski causera aux élèves issus de familles à bas revenu, aux élèves handicapés, aux élèves provenant des communautés rurales d’Australie, aux élèves d’origine non anglophone et aux élèves indigènes, ajoute Gavrielatos.

« Sans le financement calculé sur les besoins des accords Gonski, nous ne serons pas en mesure de combler les écarts scolaires entre élèves favorisés et défavorisés », estime-t-il. « Les tentatives de mettre en œuvre des idées creuses comme le plan IPS ne remplacent pas l’octroi de ressources adéquates aux écoles publiques en vue d’assurer à tous les élèves l’accès à une éducation de qualité. »

IE: Restrictions et privatisation portent préjudice à une éducation de qualité

L’IE soutient pleinement la lutte de ses collègues australiens pour obtenir des fonds suffisants pour le personnel enseignant, les établissements scolaires et le système éducatif en général, a déclaré le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen. « Nous rappelons aux autorités publiques australiennes leur responsabilité d’offrir à tous un accès à une éducation de qualité dans ce pays », a-t-il ajouté. « Les coupes dans le financement public et la privatisation du secteur de l’éducation ne sont pas et ne seront jamais la solution pour parvenir à une éducation de qualité. »