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Internationale de l'Education
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L’enquête TALIS souligne les principales difficultés des enseignant(e)s dans les salles de classe

Publié 19 décembre 2014 Mis à jour 13 janvier 2015

Le dernier rapport TALIS publié par l’OCDE se concentre sur les enseignant(e)s du primaire et du second cycle de l’enseignement secondaire et révèle les difficultés auxquelles ils/elles se heurtent.

Alors que l’enquête internationale sur les enseignant(e)s, l’enseignement et l’apprentissage (TALIS) conduite par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) mettait jusqu’à présent l’accent sur l’enseignement secondaire du premier cycle, ce rapport va plus loin en s’intéressant aux enseignant(e)s du primaire ainsi que du deuxième cycle du secondaire.

Des difficultés similaires dans l’enseignement primaire et le deuxième cycle du secondaire

Le rapport révèle d’importantes similarités entre ces deux niveaux d’enseignement, à l’instar de l’absolue nécessité d’un appui afin de mobiliser des ressources financières, humaines et de formation à tous les niveaux des systèmes éducatifs.

L’enseignement primaire semble avant tout manquer d’enseignant(e)s qualifié(e)s et de ressources dans le domaine des technologies de l’information et la communication. Le déséquilibre hommes-femmes au niveau des postes de direction d’établissement scolaire est le plus frappant dans l’enseignement primaire. Dans le même temps, les enseignant(e)s du primaire tendent à coopérer davantage et se montrent plus disposé(e)s à enseigner en équipe.

Dans le deuxième cycle du secondaire, la principale difficulté réside dans la charge administrative pesant sur les directeurs/trices d’établissement, qui ne leur laisse que peu de temps pour se consacrer aux tâches véritablement liées à l’enseignement. Les activités de tutorat et d’initiation sont plus largement proposées à des niveaux supérieurs, mais les enseignant(e)s n’y participent pas de manière systématique.

Les enseignant(e)s, des professionnel(le)s passionné(e)s par leur métier

Le rapport TALIS 2013 révèle pour la plupart des enseignant(e)s, et tous niveaux scolaires confondus, un sentiment de non-valorisation de leur profession au sein de leur société. Parallèlement, les données révélées par TALIS indiquent clairement qu’une grande majorité d’enseignant(e)s se disent satisfait(e)s de leur profession, tous niveaux scolaires et tous pays confondus. « Ces données statistiques frappantes sont le reflet de la passion vouée par les enseignantes et enseignants à leur métier, » a souligné le Secrétaire général de l’Internationale de l’Education (IE) Fred van Leeuwen.

Nécessité d’une répartition adéquate des ressources

L’une des recommandations politiques les plus importantes de l’enquête TALIS suggère d’assurer une répartition adéquate des ressources humaines et matérielles à travers le système éducatif. Les données révélées par TALIS montrent que la pénurie d’enseignant(e)s qualifié(e)s s’accentue à mesure que le niveau de scolarité augmente. Selon van Leeuwen, le fait que près d’un(e) enseignant(e) du primaire sur cinq travaille dans un établissement qui, selon le/la directeur/trice dudit établissement, connait une pénurie d’enseignant(e)s qualifié(e)s empêchant d’offrir un enseignement de qualité constitue « un constat particulièrement alarmant ».

Les écoles primaires font par ailleurs état d’une importante pénurie en matière de personnel de soutien éducatif, particulièrement préoccupante pour l’IE dès lors que ces établissements connaissent les plus fortes proportions d’élèves ayant des besoins spécifiques et des problèmes comportementaux.

Van Leeuwen a poursuivi en déclarant que l’IE soutenait fermement la conclusion du rapport selon laquelle les gouvernements se devaient de revoir l’affectation des ressources à tous les niveaux du système éducatif – dans les établissements situés en zones urbaines et rurales, ou dans des établissements jugés comme étant plus ou moins difficiles. Ainsi il est possible d’assurer « une répartition juste et équitable des ressources en mettant particulièrement l’accent sur les lacunes observées dans l’enseignement primaire », au moment où les élèves acquièrent les connaissances élémentaires qui leur permettront d’accéder aux prochains cycles d’enseignement.

Un plan de carrière clair pour les enseignant(e)s

Une autre recommandation politique essentielle de TALIS invite les gouvernements à revoir le rôle des directeurs/trices d’établissement à tous les niveaux de l’enseignement. Si les gouvernements souhaitent recruter et maintenir les meilleurs candidats au poste d’enseignant(e)s, la profession doit être considérée comme une carrière offrant des possibilités d’évolution.

Le Secrétaire général de l’IE a insisté sur les autres recommandations importantes de cet important rapport, à savoir de « proposer des activités de tutorat et de formation continue, des commentaires pertinents en lien avec tous les aspects du travail de l’enseignant(e), et d’accroître leur sentiment d’efficacité personnelle et leur satisfaction professionnelle ».