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Internationale de l'Education
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Belgique: les écoles surchargées n'approuvent pas les coupes budgétaires du gouvernement

Publié 11 mars 2015 Mis à jour 17 mars 2015

Alors que le gouvernement belge poursuit les mesures d'austérité impopulaires visant à régler le problème de la dette et du ralentissement économique du pays, les opposant(e)s ont pointé du doigt les écoles surchargées comme l'exemple flagrant de promesses non tenues et ont appelé à l'action.

La semaine dernière, ce qui ressemblait à une foule de fans en train de squatter dans l'air glacial pour acheter des tickets de concerts dans la région flamande de la Belgique, était en fait l'étrange réalité de parents patientant pour inscrire leurs enfants dans une école publique.

« C'est humiliant d'être entassés comme du bétail dans le froid », déclarait Petra Gwyn-Jones, une maman qui, à tour de rôle avec son mari, a passé toute la nuit à faire la queue pour pouvoir obtenir une des places les plus prisées pour leur fille. Ayant dû attendre sans avoir accès à des toilettes, Petra Gwyn-Jones, qui travaille également en tant que coordinatrice à l'Internationale de l'Education (IE), a rapporté que le point positif qu'elle a retenu de l'expérience était que « l'école a été assez sympathique pour leur fournir du café et des viennoiseries ».

Elle fait partie des 160 parents qui ont campé toute la nuit pour pouvoir être dans les premiers/ières à inscrire leurs enfants à l'école secondaire de Zavo à Zaventem, une ville qui se trouve juste à l'extérieur de Bruxelles, la capitale de la Belgique. Malheureusement, il ne s'agit pas d'un cas isolé.

La longue file de parents était un exemple évident du piètre investissement de la Belgique dans le système scolaire public. D'après certains rapports, à la rentrée de septembre prochain, il manquera 2.800 places dans les écoles primaires de la région flamande uniquement.

Les syndicats d'enseignants de la Belgique ont fait écho au mécontentement des parents en condamnant les mesures actuelles des gouvernements fédéraux pour leur impact négatif sur les enseignant(e)s et l'enseignement public de qualité. Par ailleurs, ils ont proposé des solutions.

COV: la Flandre doit assurer des enseignant(e)s et une éducation de qualité

Marianne Coopman, la secrétaire générale du Christelijk Onderwijzersverbond(COV, Association des instituteurs chrétiens), affilié à l'IE, a indiqué en parlant de la relation entre les syndicats et le gouvernement: « Il n'y a toujours pas de paix sociale. »

La décision du gouvernement belge de renoncer à la hausse de l'indice des salaires cette année, qui aide à réguler l'augmentation du coût de la vie, rencontre de nombreux opposant(e)s, mais permet d'économiser des millions d'euros d'argent public. L'argent, affirme Coopman, devrait être réinjecté dans l'éducation.

« Selon les prévisions de la Flandre, le bond de l'indice rapportera 200 millions d'euros », explique-t-elle. « Si le gouvernement fédéral applique une hausse de l'indice, l'objectif convenu doit être atteint: la création d'emplois supplémentaires. » Pour la COV, l'argent récupéré par l'augmentation de l'indice doit retourner entièrement aux groupes de personnes desquels il provient. Il n'y a pas matière à discuter.

« Ces mesures gouvernementales pèsent lourdement sur les opportunités pour les nouveaux employés, les salaires et les pauses-carrières », ainsi que les retraites, a ajouté la secrétaire générale. « Juste au moment où nous avons désespérément besoin de bons enseignants, la profession devient peu attirante. »

Afin de maintenir le professionnalisme et de soutenir leur engagement, les enseignant(e)s devraient également pouvoir travailler dans d'excellentes conditions, ce qui exige notamment un investissement dans le développement professionnel, la direction des établissements scolaires et de bonnes infrastructures, a expliqué Coopman.

Parmi les mesures concrètes à prendre, la secrétaire générale a mentionné: des emplois à plein temps de longue durée pour le personnel enseignant débutant sa carrière et des systèmes de carrière à mi-temps pour les enseignant(e)s de tout type, qui sont nécessaires pour combiner travail et famille aussi longtemps que possible.

CSC-Enseignement: les enseignant(e)s sont directement touché(e)s par les mesures sociales

La situation sociale dans le pays devient « de plus en plus explosive », a averti Eugène Ernst, Secrétaire général de la Confédération des syndicats chrétiens de l’enseignement(CSC-Enseignement), affiliée à l'IE.

Pour améliorer la situation économique, la CSC-Enseignement propose un plan de relance économique par le biais d'investissements du gouvernement dans les infrastructures et les services publics, au travers de la préservation du pouvoir d'achat, d'une justice fiscale via la contribution de tout revenu (immobilier, investissements, financier) pour réduire l'impôt sur le travail, d'un impôt sur la fortune et d'un investissement dans les services publics, notamment l'éducation.

Prendre position pour une éducation de qualité

La Christelijke Onderwijscentrale(COC), une autre organisation membre de l'IE, a rejoint plus de 9.000 autres syndicalistes dans le centre ville de Bruxelles hier pour exprimer leur opposition à un large éventail de plans économiques, notamment les coupes budgétaires proposées sur les services publics et les négociations pour les employé(e)s du secteur public et de l'éducation.