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Internationale de l'Education
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Australie: L’alourdissement de leur charge de travail conduit les enseignant(e)s à quitter la profession

Publié 12 mai 2015 Mis à jour 13 mai 2015

Selon une nouvelle étude de l’Australian Education Union, l’alourdissement de la charge de travail constitue la raison première pour laquelle les enseignant(e)s envisagent de quitter la profession.

Un peu moins de la moitié des enseignant(e)s australien(ne)s (42 pour cent) travaillent plus de 50 heures hebdomadaires et 23 pour cent plus de 55 heures. Tels sont les résultats de l’étude State of our Schools Survey de 2015 conduite par l’ Australian Education Union(AEU). L’AEU a interrogé plus de 2.000 enseignant(e)s.

Si les enseignant(e)s étaient, dans l’ensemble, content(e)s de leur emploi, la charge de travail conséquente était citée comme l’aspect le plus important pris en compte par celles et ceux qui envisagent de quitter la profession (70 pour cent des enseignantes et 55 pour cent des enseignants).

« Ce qui interpelle le plus, c’est que 73 pour cent des enseignants interrogés ont fait part d’une hausse de leur charge de travail au cours de l’année passée », a déclaré le 11 mai la Présidente fédérale de l’AEU Correna Haythorpe.

Des moyens insuffisants

« Des comparaisons à l’échelle internationale indiquent que le temps de travail des enseignants australiens est plus élevé que la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques», a-t-elle expliqué. « Par ailleurs, on leur demande davantage de réaliser des tâches administratives et non liées à l’enseignement. »

« Les enseignantes et enseignants se disent en général particulièrement satisfaits de leur emploi et considèrent l’enseignement comme une carrière à long terme, mais il convient de se pencher sur la question de l’alourdissement de leur charge de travail », a-t-elle ajouté.

Nécessité d’un financement axé sur les besoins

Haythorpe a indiqué que si les attentes à l’égard des enseignant(e)s sont plus élevées au sein des établissements publics, on ne leur accorde pourtant ni les moyens, ni le soutien nécessaires pour les appuyer dans leur mission. « A titre d’exemple, 100.000 enfants handicapés ne bénéficient d’aucun soutien financier à l’école, ce qui ajoute encore aux exigences pesant sur les enseignantes et enseignants en classe. »

« Il s’agit d’une véritable urgence à laquelle nous devons répondre à travers un financement tenant compte des besoins réels des élèves handicapés », a-t-elle ajouté.

Rétablir un financement Gonski complet

Haythorpe a souligné combien il était essentiel, en vue de mieux soutenir les enseignant(e)s et d’améliorer les écoles au profit des élèves, d’assurer un financement Gonski basé sur les besoins, conformément aux recommandations du Rapport Gonski – l’analyse la plus approfondie jamais réalisée sur le financement des écoles australiennes au cours des 40 dernières années, qui a été menée par un comité d’experts dirigé par l’homme d’affaires David Gonski.

Elle a du reste condamné la confirmation, à travers le budget national 2014, de l’abandon par le gouvernement Abbott des deux dernières années des accords de financement Gonski basé sur les besoins, dépouillant ainsi les écoles de 3,7 milliards de dollars australiens, un financement « équivalant à 20.000 éducatrices et éducateurs supplémentaires pour les seuls établissements publics ».

Elle a appelé le gouvernement à assurer les cinquième et sixième années du financement Gonski, de même qu’une augmentation immédiate du financement au profit des handicapés, à travers l’aide financière promise dans ce domaine à l’approche des élections de 2013.