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Internationale de l'Education
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La sécurité et le financement au cœur du Comité régional africain

Publié 15 octobre 2015 Mis à jour 20 octobre 2015

Le Comité africain de l’Internationale de l’Education se réunit actuellement afin de se pencher sur les deux problématiques majeures qui entravent l’éducation de qualité sur le continent, à savoir le manque de sécurité dans les établissements scolaires et le besoin urgent de financement.

Du 12 au 17 octobre, la ville d’Accra, au Ghana, accueille la réunion du Comité régional africain de l’Internationale de l’Education (IE). A cette occasion, les participant(e)s se sont accordé(e)s sur le fait qu’aux quatre coins du monde, l’éducation est en proie à une situation extrêmement complexe qui requiert une mobilisation et des ressources adéquates pour pouvoir préserver les progrès accomplis au cours de ces dernières années.

Premier obstacle: la sécurité

La question de la sécurité et de la sûreté des travailleurs/euses de l’éducation et des élèves demeure particulièrement inquiétante dans de nombreux pays de la région. Les répercussions considérables de la violence, et plus particulièrement de la violence fondée sur le genre, au sein des établissements scolaires comme en dehors de ces derniers, ont été considérées comme radicalement inacceptables par les participant(e)s. Les terribles épidémies, telles que la crise Ebola, les troubles politiques, la guerre civile, ou encore la migration massive figurent également au nombre des défis qui mettent à mal la sécurité dans les écoles. Certain(e)s dirigeant(e)s des affiliés de l’IE ont même fait l’objet de menaces et se sont retrouvé(e)s derrière les barreaux.

Deuxième obstacle: le manque de financement et la déprofessionnalisation

Charlie Lennon, Secrétaire général adjoint de l’IE, a mis en lumière le plaidoyer fructueux mené par l’IE en vue de convaincre la communauté internationale de mieux soutenir les efforts déployés par le monde de l’éducation, comme le démontre l’adoption par les Nations Unies d’un Objectif de développement durable indépendant lié à l’éducation, au mois de septembre dernier. « Nous devons à présent garantir la mise en œuvre efficace des engagements et des cibles de cet Objectif », a-t-il déclaré.

Ces dernières années, l’IE est parvenue à nouer de nombreuses relations bénéfiques avec certaines organisations de la société civile et agences intergouvernementales qui décident des politiques à mettre en œuvre et de l’attribution des fonds. Charlie Lennon a également déclaré que l’IE était ravie que Teopista Birungi Mayanja (Ouganda), ancienne membre de son Bureau exécutif, nommée à la Commission internationale sur le financement des opportunités éducatives mondiales, l’une des instances consultatives les plus éminentes dans le domaine de l’attribution des fonds de développement et de soutien en faveur de l’éducation.

Cependant, le Secrétaire général adjoint de l’IE a tiré la sonnette d’alarme face à la menace que la tendance croissante à la privatisation fait planer sur l’éducation publique. « Lorsqu’un système éducatif est faible, que ses établissements sont sous-financés et que ses enseignantes et enseignants se voient privés de leur statut professionnel, les vautours de la privatisation et du marché se mettent alors à tournoyer et attendent le bon moment pour attaquer », a-t-il ajouté. « La campagne intitulée ‘Réponse mondiale à la privatisation et à la commercialisation de l’éducation’ constitue notre réponse à cette vision négative et abusive de l’éducation. »

Dans de nombreuses régions du monde, et particulièrement en Afrique, un nombre toujours plus important d’enseignant(e)s sont tenu(e)s de travailler sous contrats à durée déterminée, leur charge de travail ne cesse de croître, leur marge de manœuvre se réduit comme peau de chagrin et leur autonomie est mise à mal. Leur accès au développement professionnel s’en trouve réduit et ils/elles sont souvent rémunéré(e)s en dessous du salaire minimum, et ainsi en dessous du seuil de pauvreté. Dans certains pays, ils/elles ne disposent pas des qualifications, des compétences, du soutien et du matériel d’apprentissage nécessaires pour pouvoir enseigner, et bien enseigner. Les participant(e)s à la conférence se sont accordé(e)s sur le fait que cette « déprofessionnalisation », comme l’appelle l’IE, constituait probablement le plus important défi à relever pour les enseignant(e)s.

« L’éducation de qualité pour tous n’est pas un luxe, ni l’apanage de certaines régions du monde, ni l’héritage d’une poignée de pays », a conclu Charlie Lennon. Ce dernier a également appelé les participant(e)s à continuer d’œuvrer conjointement aux côtés de la plus grande organisation de la profession, qui représente aujourd’hui plus de 32 millions d’enseignant(e)s et d’éducateurs/trices réparti(e)s à travers le monde.