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Internationale de l'Education
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Eradiquer l’homophobie dans la société commence dans la salle de classe

Publié 17 mai 2016 Mis à jour 23 mai 2016

Un nouveau rapport de l’UNESCO met l’accent sur la protection de la santé mentale et du bien-être des élèves en tant qu’éléments essentiels d’environnements d’enseignement et d’apprentissage de qualité afin de célébrer la Journée internationale contre l’homophobie.

La Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOT) 2016, célébrée le 17 mai, met en évidence le fait que les écoles et les autres établissements d’enseignement sont censés être des lieux sûrs où les enfants et les jeunes peuvent apprendre à l’abri des menaces et de la violence.

La violence à l’école

Pourtant le rapport Out In The Open, Réponses du secteur de l’éducation à la violence basée sur l’orientation sexuelle et l’identité/expression de genre, révèle que les élèves lesbiennes, gays, bisexuel(le)s et transgenres (LGBT, pas de données pour les personnes intersexuées) font état d’une prévalence supérieure de violence à l’école par rapport à leurs pairs non LGBT.

Le rapport de l’UNESCO sera présenté lors d’une réunion ministérielle internationale, qui se tiendra au siège de l’UNESCO à Paris, les 17 et 18 mai.

Il explique comment, en Nouvelle-Zélande, par exemple, les élèves lesbiennes, gays et bisexuel(le)s courent trois fois plus de risques d’être harcelé(e)s que leurs pairs hétérosexuels. En Norvège, entre 15 et 48 pour cent des élèves lesbiennes, gays et bisexuel(le)s ont déclaré avoir été harcelé(e)s contre sept pour cent des élèves hétérosexuel(le)s.

Un impact considérable

Selon des études analysées dans le rapport Out In The Open, la violence homophobe et transphobe dans les établissements d’enseignement a un impact considérable sur l’éducation et les perspectives d’emploi des étudiant(e)s, qui ont de moins bons résultats académiques. Les victimes se sentent souvent mal à l’aise à l’école, évitent les activités scolaires, manquent des cours ou décrochent complètent. Les victimes de cette forme de violence ont un risque accru de souffrir d’anxiété, de dépression, d’autodestruction, voire de suicide.

Un élément particulièrement préoccupant est la violence dirigée contre des étudiant(e)s qui sont – ou sont perçu(e)s – comme des LGBTI et d’autres dont l’expression de genre ne cadre pas avec les normes binaires, comme des garçons perçus comme efféminés ou des filles considérées comme masculines.

Rôle du secteur de l’éducation

Le rapport de l’UNESCO rappelle la responsabilité du secteur de l’éducation dans la fourniture d’environnements d’apprentissage sûrs, qui permettent à tous les enfants et à tous les jeunes d’accéder à l’éducation. En 2015, lors du Sommet des Nations unies pour le développement durable, durant lequel les dirigeant(e)s mondiaux/(ales) sont convenus d’assurer l’accès de tou(te)s à une éducation de qualité sur un pied d’égalité, la promesse a été faite d’assurer des vies saines et de promouvoir le bien-être pour tous à l’horizon 2030.

Toutefois, aucun pays ne sera en mesure de respecter cet engagement tant que des étudiant(e)s seront victimes de discrimination ou de violence en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité/expression de genre réelles ou perçues, indique le rapport.

« Le secteur de l’éducation devrait jouer un rôle dans la prévention et la lutte contre la violence », peut-on lire dans le rapport Out In The Open, qui appelle à suivre une approche exhaustive, comprenant des politiques efficaces, des programmes de cours et du matériel de formation adéquats, une formation et un soutien pour le personnel et un soutien pour les étudiant(e)s, leurs familles et leurs communautés.

Recommandations

Out In The Open formule diverses recommandations afin que le secteur de l’éducation contribue à lutter contre l’homophobie et la transphobie, par exemple: suivre systématiquement la prévalence de la violence dans les établissements d’enseignement, y compris la violence fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité/expression de genre; veiller à ce que les programmes de cours et le matériel didactique soient inclusifs; fournir une formation et un soutien aux enseignant(e)s et aux autres personnels afin de prévenir et de combattre la violence dans les établissements d’enseignement, y compris la violence fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité/expression de genre; et veiller à ce que les environnements scolaires soient sûrs et inclusifs et qu’ils soutiennent les élèves victimes de la violence, y compris celle basée sur l’orientation sexuelle et l’identité/expression de genre, et leurs familles.

Vous pouvez consulter le rapport de synthèse ici(anglais)

Le rapport complet Out In The Open de l’UNESCO peut être téléchargé ici(anglais)

Vous pouvez également écouter ici l’émission RadioLabour sur l’IDAHOT 2016, qui parle des manières dont les éducateurs/trices enseignent les droits des personnes LGBT.