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Internationale de l'Education
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Suisse: un syndicat lance une initiative afin de promouvoir des retraites décentes pour les enseignant(e)s

Publié 29 juillet 2016 Mis à jour 1 août 2016

Lorsque les citoyen(ne)s suisses seront appelé(e)s aux urnes le 25 septembre prochain, ils/elles auront l’occasion de s’exprimer au sujet d’une initiative populaire baptisée AVSplus, lancée par des syndicalistes enseignant(e)s, et visant à offrir des pensions de retraite plus élevées aux éducateurs/trices.

Cette initiative, qui implique des coûts supplémentaires relativement faibles pour les employeurs et les employé(e)s, permettrait de garantir une meilleure retraite à long terme. L’AVS est un régime suisse d’assurance-vieillesse et survivants, conçu pour soutenir les assuré(e)s lorsqu’ils/elles ne sont plus en mesure de travailler en raison de leur âge avancé (retraite) ou en cas de décès de leur pourvoyeur.

« Dire 'oui' à l’initiative AVSplus, c’est redresser la tendance au sein de laquelle les enseignants et la plupart des employés doivent verser toujours plus aux caisses de retraite pour bénéficier de prestations de retraites toujours plus maigres, sur le long terme », a déclaré Franziska Peterhans, la Secrétaire générale du syndicat d’enseignants Dachverband Lehrerinnen und Lehrer Schweiz(LCH).

Elle a ajouté qu’au lieu de diminuer les pensions et de fixer l’âge de départ en retraite à 67 ans, la profession et le gouvernement devraient veiller à compenser ces pertes dans les pensions. A défaut, de moins en moins de personnes « seront en mesure de maintenir de manière appropriée leur niveau de vie antérieur », comme l’exige la Constitution, avec l’argent de l’AVS et des fonds de pension après leur départ en retraite.

Une alternative plus sûre

En 2014, le LCH et le Syndicat des Enseignants Romands, tous deux affiliés à l’Internationale de l’Education, ont proposé, avec le concours d’autres organisations, l’initiative populaire AVSplus de l’Union syndicale suisse. Cette initiative appelle à une hausse de 10 % des pensions de l’AVS. Les défenseurs de ce projet proposent de le financer en prélevant 0,4 % du salaire des employé(e)s et des employeurs. Pour les employé(e)s, ceci entraînerait un coût supplémentaire raisonnable d’environ 40 CHF (francs suisses), soit l’équivalent de 38 € par mois pour un(e) enseignant(e) d’école primaire. Cette mesure permettrait aux travailleurs/euses de bénéficier de pensions de retraite bien plus élevées. Un(e) enseignant(e) célibataire percevrait 200 CHF (180 €) de plus par mois, soit 2 400 CHF (2 200 €) par an. Pour un couple marié, l’augmentation de la pension s’élèverait à 350 CHF (environ 320 €) par mois, soit 4 200 CHF (3 800 €) par an.

D’après les syndicats, l’AVS constitue l’assurance vieillesse la plus sûre et la plus efficace étant donné que, pour une faible proportion du salaire des employé(e)s (0,4 %), ainsi qu’une contribution sur salaire équivalente versée par l’employeur, chacun(e) pourra bénéficier d’une pension de retraite bien plus confortable. « Aucune caisse de retraite ne peut parvenir à ce résultat », a souligné Franziska Peterhans.

Des contributions plus élevées pour des prestations réduites

D’après la Secrétaire générale du syndicat suisse, les prestations de retraite et les fonds de pension ont entre autres pâti des incertitudes majeures qui pèsent sur les marchés financiers. Elle a ajouté qu’au vu des revers essuyés par la bourse, les caisses de retraite devaient mettre en place des mesures correctives afin de compenser les déficits, et a rappelé qu’avec les taux d’intérêt constamment bas, le rendement généré par les investissements était quasi nul, entraînant ainsi des contributions plus élevées ou des prestations plus limitées pour les assurés.