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Internationale de l'Education
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RDC: l’enseignement pâtit à nouveau des remous politiques

Publié 22 décembre 2016 Mis à jour 9 janvier 2017

Les tensions politiques liées au maintien au pouvoir du Président de la République démocratique du Congo rendent impossible la délivrance d’une éducation de qualité dans le pays, où les écoles sont fermées.

Alors que la rentrée scolaire en septembre avait été prise en otage par le conflit politique en République démocratique du Congo (RDC), le Secrétaire général de la Fédération Nationale des Enseignants et Educateurs sociaux du Congo (FENECO-UNTC), affiliée à l’Internationale de l’Education (IE), Augustin Tumba Nzujia, a indiqué que la situation est « grave », avec « trop de morts à travers le pays et des activités suspendues ».

Même si le pouvoir appelle en vain la population à vaquer à ses occupations en faisant confiance aux agents de l’ordre présentes pour sécuriser, a-t-il expliqué, il n’y a pas d’école, ni de marché.

Nzujia a aussi informé que, après environ 10 ans dans ses fonctions, Maker Mwangu n’est plus le Ministre de l’Enseignement de la RDC.

Il a par ailleurs expliqué qu’il y a peu de circulation dans la capitale Kinshasa, où « des taxis roulent timidement et tous les coins sont ornés des policiers et militaires en tenue ». Il a ajouté que des pneus sont brûlés dans plusieurs quartiers de Kinshasa et de certaines provinces, et que des attaques des milices sont enregistrées.

Cette situation fait suite à la décision du Président de la RDC, Joseph Kabila, de faire tirer sur des manifestants désarmés. Les 19 et 20 décembre, ce sont plusieurs dizaines de personnes, vingt-neuf, selon l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch, qui sont tombées sous les balles des forces de sécurité. En septembre déjà, cent autres Congolais, qui manifestaient contre la détermination du Président Kabila à demeurer sur son siège, avaient subi le même sort.

Bien que la Constitution nationale lui interdise de briguer un troisième mandat, le Président Kabila a fait réécrire le calendrier électoral, et le scrutin présidentiel a été repoussé à 2018, alors que son mandat s’est terminé le 19 décembre. Il a récemment nommé un nouveau gouvernement, sans se soucier du dialogue politique avec l’opposition.