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Internationale de l'Education
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Fiasco des tests SATS : Echec des tests standardisés en Grande-Bretagne

Publié 9 septembre 2008 Mis à jour 9 septembre 2008

Bérézina du système de tests standardisés en Grande-Bretagne suite au ratage à grande échelle de la société américaine engagée pour noter les tests des étudiants.

La confusion oblige les élèves à attendre jusqu’à l’automne pour obtenir leurs résultats et a remis en cause l’intégrité du classement des établissements scolaires par le gouvernement.

Des problèmes sont apparus début juillet lorsque les résultats des tests d’aptitude standardisés (Standard Attainment Tests – SATS) n’ont pas été livrés aux écoles en temps voulu. Au cours des semaines qui ont suivi, il est devenu manifeste que l’Educational Testing Service (ETS), la société engagée pour 156 millions de livres sterling afin de noter les tests, avait complètement bâclé le travail.

Parmi la pléthore de bévues :

- Des écoles ont reçu les résultats en retard, voire jamais ; - Des étudiants qui ont passé les tests ont été signalés comme absents ; - Des tests non notés ont été renvoyés aux écoles ; et - Des tests n’ont pas été renvoyés au bon établissement scolaire.

Chaque année, au mois de mai, tous les élèves d’Angleterre et du Pays de Galles qui terminent leurs études primaires ainsi que ceux qui terminent leur troisième année de secondaire présentent le test d’aptitude standardisé.

Les tests standardisés obligatoires sont impopulaires depuis longtemps parmi les enseignants britanniques, qui estiment que leur jugement professionnel est remplacé par un examen déterminé au niveau national. Ils sont également mécontents d’être poussés à « enseigner pour le test » aux dépens des autres matières du programme scolaire.

La débâcle des SATS gagnant en ampleur, les enseignants ont massivement contacté les médias pour témoigner.

Mike Blant, directeur de la Winter Gardens Junior School à Essex, a expliqué à la BBC que sur les 59 élèves qu’ils avaient enregistrés comme ayant passé les tests le 16 mai, 58 ont été signalés comme absents par le système d’ETS le 16 juillet.

Les enseignants ont également utilisé ce fiasco comme argument contre les tests standardisés.

Tony Mulgrew, Secrétaire de la National Union of Teachers (NUT) à Norfolk, déclare à l’Eastern Daily Press : « Tout ça n’est qu’une vaste rigolade. Avec un peu de chance, ce sera le coup de grâce pour les SATS. Débarrassons-nous tout simplement de ça et faisons confiance aux évaluations des enseignants ».

Malgré le désordre qu’a engendré le retard des résultats, de nombreuses écoles se sont vues obligées de renvoyer les tests qui n’avaient pas été corrigés complètement. Des doutes sérieux ont également été soulevés concernant la fiabilité des corrections effectuées par ETS.

Le fait que des adolescents récemment sortis de l’enseignement secondaire aient été engagés pour corriger les tests a provoqué l’indignation.

Des évaluateurs travaillant pour ETS se sont plaints aux médias d’une formation inadaptée, de tests renvoyés en retard et de demandes de renseignements laissées sans réponse. Ces commentaires n’ont pas amélioré la confiance du public.

Avec le début des grandes vacances et une enquête annoncée par le gouvernement, les choses se sont un peu calmées alors que l’année scolaire tirait à sa fin. Cependant, étant donné les révélations concernant la généralisation des corrections bâclées, bon nombre d’étudiants vont probablement introduire un recours contre leurs résultats.

Plusieurs parties prenantes, dont la NUT, demandent que le classement des établissements scolaires (attendu pour le mois d’août) soit abandonné cette année. Un mauvais classement peut conduire une école à faire l’objet de « mesures spéciales », voire à devoir fermer ses portes.

Des voix s’élèvent par ailleurs pour se demander s’il est bien judicieux de dépenser de gros montants dans l’externalisation d’un énorme travail administratif qui pourrait être effectué par des enseignants qui perçoivent déjà un salaire du secteur public et observent quotidiennement les progrès réalisés par les étudiants.