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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Toute personne a droit à l’éducation

Publié 16 janvier 2009 Mis à jour 16 janvier 2009

Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite. L’enseignement élémentaire est obligatoire...

La Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 est très claire : depuis 60 ans, les enfants du monde entier, sans distinction de race, classe, sexe, aptitudes ou inaptitudes, devraient pouvoir bénéficier du droit à l’éducation. Pourtant, la vérité est la suivante : 72 millions d’enfants ne sont pas scolarisés et un adulte sur cinq (une femme sur quatre) dans le monde, autrement dit 774 millions de personnes, est analphabète. Selon le rapport mondial de suivi 2008 de l’UNESCO, 101 pays sont encore loin de l’alphabétisme universel.

L’éducation est la clé du développement social et multiplie les opportunités pour chaque individu. Ce n’est pas une coïncidence si la grande majorité de ces jeunes non scolarisés et de ces adultes analphabètes se trouvent dans les pays les plus pauvres du monde. Le lien direct entre la pauvreté et le manque d’opportunités d’éducation a été démontré à plusieurs reprises.

En 2000, 164 gouvernements se sont engagés à accroître les opportunités d’éducation pour les enfants, les jeunes et les adultes d’ici 2015. A mi-parcours, bon nombre de pays en développement n’approchent même pas les objectifs de l’Education pour tous.

Depuis 2000, 33 pays, dont l’Arabie Saoudite, le Bhoutan, l’Ethiopie, la Mauritanie, le Népal, le Pakistan et Singapour, ont pris des mesures juridiques en faveur de l’enseignement obligatoire. Cependant, 38 pays n’ont toujours inclus aucune disposition dans leur constitution pour instaurer l’enseignement gratuit et obligatoire.

L’enseignement primaire est un droit fondamental et les gouvernements ont pour responsabilité de fournir cette éducation. Les énormes fossés que nous constatons dans notre monde en termes d’opportunités d’éducation ne sont qu’une forme d’injustice parmi d’autres, et les Etats sont tenus par le devoir et par la loi de tâcher de garantir la justice. Les gouvernements n’investissent tout simplement pas assez dans l’éducation, condamnant ainsi des millions d’enfants à devenir de pauvres ouvriers agricoles, tout comme leurs parents.

Selon l’UNESCO, les gouvernements devraient chaque année augmenter de 6% la part de leur produit intérieur brut allouée à l’enseignement public. En 2008, le rapport mondial de suivi de l’UNESCO signalait que 34 pays ont en fait diminué leur part de produit national brut allouée à l’éducation depuis 1999, notamment certains des pays les moins avancés sur la voie de l’Education pour tous. En outre, 24 pays ont alloué moins de 3% de leur PNB à l’éducation.

Un point positif est que 14 pays ont totalement supprimé les droits d’inscription, offrant ainsi des opportunités d’éducation aux personnes les plus défavorisées dans des pays tels que le Bénin, le Cambodge, le Kenya, le Lesotho, le Timor oriental, le Viêt-Nam, le Yémen et la Zambie.

De nombreux dirigeants de pays pauvres soutiennent que le coût que représente le fait d’offrir une éducation décente est prohibitif. Cependant, il ne s’agit pas réellement d’un problème de manque de ressources mais d’un problème d’allocation de ressources, aussi bien dans les pays en développement que dans certains pays plus riches. Les ressources nécessaires pour fournir des services d’enseignement de qualité existent. Il suffit de changer les priorités et de réorienter les ressources de sorte qu’elles profitent aux défavorisés du monde entier.

Cet article a été publié dans Mondes de l'Éducation, No. 28, Décembre 2008.