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Internationale de l'Education
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La qualité de la formation des enseignants, garante de la réussite des étudiants finlandais

Publié 22 décembre 2009 Mis à jour 22 décembre 2009

Ces dernières années, la Finlande n’a eu de cesse d’arriver en tête des enquêtes du programme PISA de l’OCDE. On s’enquiert souvent auprès de l’OAJ, syndicat finlandais de l’éducation : Comment faites-vous ? Quel est le secret de votre réussite ?

On considère comme un facteur essentiel à la réussite du système éducatif public finlandais la longue tradition qui existe autour de la formation de haute qualité des enseignants. Les professeurs du primaire suivent une formation universitaire de niveau mastère depuis les années 70.

Erkki Kangasniemi, Président de l’OAJ, a déclaré que la réussite scolaire des jeunes finlandais s’appuyait sur le bon niveau de formation universitaire de leurs professeurs.

La formation universitaire de haut niveau des enseignants a également rendu la profession plus attrayante. Pour pouvoir entamer leurs études, les enseignants finlandais doivent passer des concours d’entrée rigoureux. En fait, seuls quelque 11% des étudiants candidats à une formation d’enseignant dans le primaire sont admis, déclare Erkki Kangasniemi, soulignant que les volumes de candidatures ne sont pas identiques dans tous les secteurs de l’enseignement.

La réorganisation de la formation des enseignants 30 ans plus tôt était étroitement liée à une réforme de l’ensemble du système éducatif finlandais. Les années 70 ont assisté à une transition entre un système d’écoles parallèles et un système d’enseignement public global uniforme, au sein duquel tout étudiant accomplit au moins neuf années de scolarité de base.

Au cours de ces années, les étudiants évoluent dans des classes relativement petites. Une classe de niveau 1 à 6 accueille en moyenne 20 enfants et 18 enfants pour une classe aux niveaux 7 à 9. Mais il ne s’agit-là que de moyennes et certaines classes peuvent accueillir jusqu’à 36 élèves.

D’un point de vue international, la scolarité ne devient obligatoire en Finlande que relativement tard : à partir de sept ans seulement. Les conditions sont les mêmes pour tous les enfants dans l’éducation fondamentale, après quoi ils choisissent de s’orienter soit vers une école secondaire supérieure, soit vers une école professionnelle — ou les deux.

L’apprentissage universitaire des enseignants s’appuie sur de solides connaissances pédagogiques et une compétence particulière pour la matière qui sera enseignée. Tous les apprentis enseignants pour le primaire s’engagent également dans la recherche, qui leur assurera un soutien tout au long de leurs carrières en termes de réflexion pédagogique et de développement professionnel.

Depuis 1995, la formation des assistantes maternelles en jardin d’enfants, qui travaillent avec des enfants âgés de un à six ans, se base sur la licence universitaire en sciences de l’éducation. Elles suivaient auparavant une formation dans un établissement d’enseignement supérieur.

L’OAJ s’est fixé comme défi de relever le niveau de formation des assistantes maternelles au niveau master. « Beaucoup reste encore à accomplir à cet égard, » déclare Erkki Kangasniemi. « Malheureusement, tous les décideurs n’ont pas encore réalisé que les enfants en bas âge, eux aussi, ont besoin de professeurs extrêmement qualifiés. »

La réforme de l’enseignement général et la réorganisation de la formation des enseignants a coïncidé avec l’émergence de l’OAJ en tant que syndicat général de l’éducation. Il représente aujourd’hui tous les secteurs, des aides maternelles en jardins d’enfants aux professeurs d’université. Quatre-vingt quinze% des enseignants finlandais sont syndiqués.

L’OAJ interagit étroitement et de façon constante avec les universités dans le but d’améliorer en permanence la formation des enseignants. Dans cette tâche, les étudiants enseignants qui, au travers de leur propre association adhèrent déjà à l’OAJ, constituent une source importante de soutien et d’énergie, dans la salle de classe comme au sein du syndicat.

Par Ritva Semi.

Ancienne enseignante en milieu préscolaire, Ritva Semi est professeure syndicaliste active depuis 1984, année où les enseignants finlandais sont descendus dans la rue pour protester dans le cadre d’une grève historique. Elle travaille actuellement sur les questions éducatives et la coopération au développement pour le compte de l’OAJ. Cet article a été publié dans Mondes de l’Éducation, No 32, décembre 2009.