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Internationale de l'Education
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Des enseignants victimes de violences au Zimbabwe

Publié 30 mars 2011 Mis à jour 17 octobre 2011

Des enseignants du monde entier ont condamné des rapports en provenance d’Harare confirmant que des enseignants au Zimbabwe ont subi de manière croissante des menaces politiques et des violences graves accrues depuis novembre 2010.

Le Président du Progressive Teachers’ Union of Zimbabwe(PTUZ), Raymond Majongwe, a exprimé sa consternation suite aux rapports reçus par son syndicat au sujet d’enseignants victimes et menacés d’une extrême violence depuis que le Président Robert Mugabe a annoncé des élections en 2011.

Violence politique

Majongwe a confié la crainte de son syndicat pour la vie des enseignants en raison de l’escalade de la violence et l’intimidation cautionnées par l’Etat. Il a précisé: « Nous souhaitons souligner que la situation dans et autour des écoles nous préoccupe. L’élection annoncée ne résoudra aucun des problèmes auxquels les enseignants sont confrontés. En fait, l’élection augmentera le nombre des tombes et des orphelins. »

Six enseignants de l’école élémentaire Gwangwava à Rushinga ont été mutés sous la contrainte dans d’autres écoles à Bindura, après que des vétérans de guerre et partisans du parti du Président Mugabe, le Zimbabwe African National Union-Patriotic Front(ZANU-PF) eurent affirmé qu’ils ne voulaient pas d’eux  au sein de leur communauté.

Des enseignants, particulièrement dans les zones rurales, ont été victimes de violences politiques et d’extorsion de la part de vétérans de guerre et de partisans du ZANU-PF, qui les accusent de soutenir le parti d’opposition pro-démocratique, le Movement for Democratic Change.

Majongwe confirme que le PTUZ a été informé de cas d’enseignants dont on exigerait l’adhésion au ZANU-PF, des centaines d’entre eux étant forcés de donner leurs revenus s’ils refusent cette adhésion. La situation a décidé de nombreux enseignants du Zimbabwe à s’exiler et à trouver refuge dans des pays voisins comme l’Afrique du Sud et le Botswana, ou bien dans des pays outre-mer.

Ceci n’a fait que renforcer la crise à laquelle les écoles du pays doivent faire face en raison du manque de subventions et des multiples contraintes subies pour atteindre les objectifs de l’Education pour Tous.

Soutien aux enseignants zimbabwéens

Des syndicalistes enseignants du monde entier ont exprimé leur solidarité avec leurs collègues au Zimbabwe. Le Dr. Patrick Roach, membre du Bureau exécutif de l’IE et Secrétaire général adjoint de la NASUWT, un affilié de l’IE au Royaume-Uni, a déclaré: « La NASUWT est très préoccupée par les attaques permanentes contre des enseignants au Zimbabwe. Nous sommes pleinement solidaires de l’appel du PTUZ à un arrêt immédiat de ces attaques à caractère politique visant des enseignants.

Responsable du Groupe des enseignants du Commonwealth (CTG), Christine Blower a ajouté: « Le CTG est extrêmement préoccupé par les attaques visant des enseignants et leurs syndicats au Zimbabwe. Nous condamnons toutes les tentatives du gouvernement du Zimbabwe visant à supprimer les droits démocratiques et humains des enseignants et de leurs syndicats à agir dans l’intérêt de leurs membres, leurs écoles et leurs enfants. Ces attaques sont clairement d’ordre politique et doivent cesser. »

L’IE demande à tous ses membres affiliés d’intervenir auprès des autorités zimbabwéennes au travers de leurs ambassades nationales, pour qu’il soit mis un terme à la violence et aux intimidations contre des enseignants et aussi assurer que toutes les écoles demeurent des sanctuaires surs.

Pour télécharger la brochure « Les établissements scolaires doivent être des havres de paix », allez sur: www.ei-ie.org/go/a

Par la National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers(NASUWT), Royaume-Uni

Cet article a été publié dans Mondes de l’Éducation, No 37, avril 2011.