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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Introduire la question et discuter / liste résolution de l'IE du Congrès

Publié 1 février 2016 Mis à jour 1 mars 2017
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Renforcer nos systèmes publics d’éducation

Cette édition spéciale de « Mondes de l’Education » est entièrement consacrée à la privatisation et à la commercialisation de nos secteurs éducatifs. Parmi les principales priorités de l’Internationale de l’Education actuellement mises en œuvre, notre campagne de lutte contre la privatisation des systèmes scolaires publics englobe un large éventail de défis touchant les éducateurs/trices à travers le monde.

C’est la raison pour laquelle notre rédactrice invitée, Carol Anne Spreen de l’Université de New York, a formé un groupe hétéroclite de contributeurs/trices ayant illustré avec beaucoup de clarté la portée des défis auxquels sont confrontés nos affiliés. Présentant à la fois la position des universités, des établissements scolaires et des syndicats d’enseignants, cette édition offre un large aperçu des effets de la privatisation sur les enseignant(e)s, les élèves et l’enseignement public dans son ensemble. Qu’il s’agisse de la campagne elle-même, des entreprises cherchant à tirer profit de nos systèmes publics ou des efforts consentis actuellement pour instaurer une législation protégeant l’enseignement public, cette édition analyse en profondeur la menace que représentent les intérêts des entreprises, mais également les initiatives actuellement mises en œuvre au niveau mondial pour y répondre.

En septembre dernier, les Nations Unies ont adopté le nouveau programme pour le développement mondial, en déclarant notamment que l’enseignement primaire et secondaire devait être gratuit. Si cette décision a effectivement renforcé l’importance de l’enseignement public, trop nombreux sont les Etats qui empruntent la voie opposée. Les autorités confient, dans une mesure alarmante, la gestion de l’enseignement public à des entreprises commerciales privées. Le principe est simple: payer pour apprendre. Dans les pays les plus pauvres du monde, les frais de scolarité soi-disant « peu élevés » pèsent de plus en plus lourd sur le budget des ménages disposant de maigres ressources financières. Même dans les pays où l’enseignement public repose sur un socle solide, nous observons l’influence des entreprises privées au travers des tests et des programmes scolaires. La marchandisation de l’enseignement public doit cesser - raison pour laquelle le septième Congrès mondial de l’Internationale de l’Education a adopté, en juillet dernier, une résolution pour lutter contre la vague de privatisation du secteur.

Il est clair que nous ne souhaitons pas voir des sociétés organiser et gérer nos écoles sur le modèle des entreprises commerciales, ni leur permettre d’accentuer les inégalités sociales, en instaurant des chaînes d’approvisionnement, en envahissant l’espace professionnel des enseignant(e)s et en imposant leurs programmes scolaires et leurs méthodes pédagogiques. Il ressort de nos recherches qu’une application simpliste des principes chers au monde des entreprises ne contribue en rien à améliorer la qualité de nos systèmes scolaires. Il est faux de croire que la qualité de l’éducation pourra être améliorée au travers de tests normalisés, d’évaluations, de tableaux, de classements, ou encore de systèmes de rémunération au mérite. Cela ne fonctionne pas.

Les articles présentés dans cette édition offrent une analyse approfondie de ces différentes problématiques et expliquent clairement pourquoi nos systèmes scolaires publics représentent la plus belle des entreprises jamais réalisées - raison pour laquelle nous devons lutter contre toute tentative de les affaiblir.

Nous vous souhaitons une agréable lecture de cette nouvelle et importante édition spéciale de Mondes de l’Education, et serons heureux de pouvoir répondre à toutes vos questions et commentaires.