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Ghana: pourquoi les enseignant·e·s disent non aux écoles de l’association Ark

Publié 20 mars 2019 Mis à jour 22 mars 2019

Une nouvelle étude lève le voile sur les plans douteux d’une organisation philanthropique qui entend promouvoir l’enseignement privé dans le pays.

L’Internationale de l’Education lance aujourd’hui sa dernière étude à l’University College London Institute of Education. Les recherches portent en particulier sur les actions menées par l’association caritative britannique Absolute Return for Kids(Ark) en faveur de la privatisation de l’éducation au Royaume-Uni et dans d’autres pays. Cette enquête, menée par le chercheur Antonio Olmedo et la chercheuse Carolina Junemann, soulève des questions sur le conflit d’intérêts qu’incarnent les organisations philanthropiques, à la fois défenseuses et bénéficiaires de certaines réformes éducatives.

Une expansion vivement critiquée

L’étude souligne l’implication de l’association Ark dans un programme de privatisation controversé au Liberia et met en garde contre le rôle croissant que les organisations soi-disant philanthropiques jouent dans plusieurs pays, en contournant les contrôles et l’obligation de rendre des comptes auxquels les autorités publiques sont soumises.

Le futur projet au Ghana a déjà été critiqué par les enseignant·e·s, qui s’y opposent au motif qu’il entend privatiser et commercialiser l’enseignement public dans leur pays et la reléguer au rang de marchandise.

David Edwards, Secrétaire général de l’Internationale de l’Education, a remis en cause l’expansion « irréfléchie » de ces politiques en faveur de la privatisation. Après la controverse autour du modèle académique promu par Ark, « il est essentiel que les organisations qui exportent de telles politiques répondent aux critiques exprimées dans leur propre pays avant de commencer à les mettre en œuvre ailleurs », a-t-il déclaré.

Et Christian Addai-Poku, Président du Comité régional africain de l’Internationale de l’Education, d’ajouter: « Ces organisations ne viennent pas en Afrique pour des raisons altruistes. Sans égard pour les contextes locaux ni pour les parties prenantes des pays, elles tentent d’imposer des programmes de privatisation à grand renfort de moyens de pression financiers et de ‘politiques’ pour faire ployer les gouvernements africains. »

L’étude « In sheep’s clothing: Philanthropy and the privatisation of the ‘democratic’ state »(« Un loup dans la bergerie: philanthropie et privatisation de l’Etat ‘démocratique’ »), par A. Almedo et C. Junemann, peut être téléchargée (en anglais) en cliquant ici.

Vous pouvez en télécharger un résumé (en anglais) ici.