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Équateur : grève de la faim des enseignant·e·s pour une éducation publique de qualité

Publié 30 juillet 2021 Mis à jour 6 août 2021

Le syndicat de l’éducation Unión Nacional de Educadores (UNE), organisation affiliée à l’Internationale de l’Éducation, s'est engagé dans un rude combat en faveur d'une éducation publique de qualité pour le peuple équatorien.

Depuis 2011, l’UNE réclame une réforme de la Loi organique sur l’éducation interculturelle (LOEI) qui, dans sa version initiale, privait les enseignant·e·s et les étudiant·e·s de toute une série de droits fondamentaux. Le 8 mars 2012, dans le cadre d’une mobilisation massive, l’UNE, aux côtés d’autres secteurs, a présenté à l’Assemblée nationale une « initiative législative populaire », appuyée par plus de 70.000 signatures, dans laquelle le syndicat proposait de réformer 86 des 143 articles que compte environ la LOEI.

Pour aboutir aux réformes actuelles, 14 ateliers de travail ont été organisés en 2020, avec la participation d’autres secteurs importants de la communauté, qui ont vu dans cette initiative une opportunité de mettre fin aux violences, aux persécutions et aux violations des droits engendrées par la LOEI de 2011 au sein du système éducatif national équatorien. 

La nouvelle LOEI a été adoptée à la majorité absolue par l’Assemblée nationale, approuvée par le pouvoir exécutif et publiée au Registre officiel en avril 2021. Pour la communauté éducative, cette nouvelle loi signifie la restauration des droits des étudiant·e·s et des enseignant·e·s. D’autre part, elle garantit une allocation de 6 % du produit intérieur brut à l’éducation et plaide pour une éducation inclusive et exempte de violence, ainsi qu’une amélioration des conditions de travail du personnel enseignant, notamment une équivalence des salaires entre la profession enseignante et les professions de même niveau.

Toutefois, l’application des réformes de la LOEI est actuellement suspendue à la suite d’une requête introduite par la présidence de la République devant la Cour constitutionnelle, demandant que ces réformes soient déclarées « inconstitutionnelles ».

Face à cette situation, plusieurs enseignant·e·s membres de l’UNE ont entrepris une grève de la faim le 19 juillet dernier pour exiger la mise en œuvre intégrale de la LOEI. Pour l’heure, la grève de la faim s’est étendue à 80 enseignant·e·s et étudiant·e·s à travers l’ensemble du pays.

Dans un communiqué, le Comité régional de l’Internationale de l’Éducation pour l’Amérique latine défend la nature constitutionnelle de la LOEI adoptée en Équateur, laquelle contient des avancées exemplaires pour la région.

Le Comité régional demande à la Cour constitutionnelle de l’Équateur de garantir l’application de la LOEI, considérant que céder à la pression politique des représentant·e·s du pouvoir exécutif et des secteurs économiques, comme dans le cas présent, est contraire à la décision prononcée par cette cour elle-même et porte atteinte à la démocratie.