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Participants to EIAP Conference on Climate Change Education adopt a statement to be presented at COP 26.
Participants to EIAP Conference on Climate Change Education adopt a statement to be presented at COP 26.

Les éducateur·trice·s d’Asie-Pacifique appellent à un engagement urgent en faveur d’une éducation de qualité sur le changement climatique

Publié 13 octobre 2021 Mis à jour 22 octobre 2021

Les participant·e·s à la conférence de l’Internationale de l’Éducation de la région Asie-Pacifique, intitulée « Mobiliser les éducateur·trice·s pour l’éducation au changement climatique », exhortent les gouvernements, les syndicats de l’éducation de la région et les délégué·e·s à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 26) de 2021 à garantir une éducation de qualité au changement climatique (ECC) pour tou·te·s et à reconnaître son rôle dans une transition juste vers un monde plus durable.

« L’éducation, nous le savons, est un outil puissant. L’éducation change les vies. Elle éclaire. Elle donne du pouvoir. Et elle peut contribuer à sauver notre planète. Cependant, pour que l’éducation tienne ses promesses en tant que catalyseur du développement durable, elle doit apporter aux élèves les connaissances, les compétences et les attitudes nécessaires pour agir en faveur du climat. » Tel était l’appel à l’action lancé par David Edwards, secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, alors qu’il s’adressait aux éducateur·trice·s et aux syndicalistes participant à la conférence Asie-Pacifique « Mobiliser les éducateur·trice·s pour l’éducation au changement climatique. »

Dans son discours d’ouverture de la conférence, Edwards a souligné : « Le message que je vous adresse aujourd’hui est simple. Mobilisez-vous. »

Il a rappelé que l’humanité n’a pas un instant à perdre pour réduire radicalement les émissions de carbone et maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 1,5 degré Celsius. Edwards a souligné que les éducateur·trice·s ont un rôle clé à jouer pour y parvenir.

Manifeste de l’Internationale de l’Éducation

Le Manifeste de l’Internationale de l’Éducation sur l’éducation de qualité au changement climatique pour tou·te·s souligne le droit des élèves à une éducation de qualité en période de crise climatique. Pour ce faire, les élèves doivent recevoir une éducation de qualité sur le changement climatique, a ajouté Edwards.

L’Internationale de l’Éducation estime que l’éducation climatique doit être fondée sur des faits scientifiques, a-t-il déclaré. « Mais elle doit également être centrée sur la justice climatique, ce qui implique de comprendre les causes et les implications économiques, sociales, culturelles, historiques et politiques de l’augmentation de la température mondiale. »

Pour lui, l’éducation climatique doit inclure une composante d’action civique et figurer au programme de toutes les classes. Elle doit être considérée comme une priorité afin que chaque élève quitte l’école en sachant ce qu’est le climat.

Edwards a expliqué que le Manifeste de l’Internationale de l’Éducation souligne l’importance de la formation et du soutien des enseignant·e·s pour fournir une éducation climatique de qualité. Il a déploré le fait que « dans la réalité, les enseignants, bien qu’ils soient motivés pour enseigner le changement climatique, ne sont pas suffisamment soutenus pour le faire. Trop souvent, ils manquent de compétences, de matériel, de ressources et de soutien de la part de la direction de leur école. Les enseignants travaillant dans les zones les plus difficiles à atteindre ou dans les écoles défavorisées sont souvent confrontés aux plus grandes difficultés. Le temps est également un défi majeur. Les systèmes éducatifs qui mettent l’accent sur les tests à enjeux élevés et les programmes d’études surchargés ne laissent que peu de place à ces leçons essentielles. »

« Enseignez pour la planète » place les enseignant·e·s au cœur de la prise de décision concernant l’ECC

Alors que la campagne « Enseignez pour la planète » de l’Internationale de l’Education plaide pour que tous les pays incluent l’éducation dans leurs politiques climatiques, il a déclaré qu’il était regrettable que l’étude de l’Internationale de l’Éducation, L’ambition en matière d’éducation au changement climatique à l’heure du bilan : l’IE fait le point, montre que tous les pays n’ont pas réussi à inclure de manière exhaustive l’éducation dans leurs politiques climatiques.

« Mais il est encore temps pour les pays d’actualiser et de soumettre à nouveau leurs contributions déterminées au niveau national et d’accroître leur ambition en matière d’éducation climatique », a-t-il déclaré. « C’est pourquoi nous devons nous mobiliser. »

Enfin, a-t-il souligné, la campagne « Enseignez pour la planète » vise à promouvoir une définition de l’éducation climatique de qualité prise en main par les enseignant·e·s. « Nous pensons que chaque enseignant et enseignante — de la petite enfance, du primaire, du secondaire, de l’université, d’arts, de mathématiques, de sciences, d’histoire ou de langues — peut et doit enseigner pour l’action climatique. Chaque enseignant est un expert en éducation, et leurs représentants devraient être consultés et inclus dans la prise de décision concernant l’éducation climatique. »

Actuellement, la voix des enseignant·e·s est trop souvent mise de côté et l’expertise de la profession ainsi que sa précieuse contribution à la mise en œuvre réussie d’une éducation climatique de qualité sont ignorées, a-t-il condamné.

Plaidoyer à la COP 26

L’Internationale de l’Éducation appelle à des engagements forts en matière d’éducation climatique lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 26) dans le cadre de la campagne « Enseignez pour la planète ». L’Internationale de l’Éducation se joindra à d’autres partenaires de la société civile pour accueillir un pavillon à la conférence sur le climat. L’objectif est d’accroître la visibilité de l’éducation en tant que solution climatique et de faire entendre la voix des éducateur·trice·s en tant que partenaires clés dans ce domaine.

« Les défis sont nombreux », a-t-il souligné. « Beaucoup d’entre vous ont des hommes ou femmes politiques au pouvoir dans leur pays qui ne considèrent pas le changement climatique comme la menace majeure qu’il représente, et le négationnisme et les infox sont encore monnaie courante dans divers milieux. Mais une éducation au changement climatique de qualité peut changer cela. Donc, pour conclure, je réitère mon message... Mobilisez-vous ! »

Lancement de la boîte à outils de la région Asie-Pacifique sur le plaidoyer pour l’éducation au changement climatique

Le 12 octobre, les éducateur·trice·s et les syndicalistes de la région Asie-Pacifique se sont vu présenter la boîte à outils sur la défense de l’éducation au changement climatique. Il·elle·s ont également discuté des différents défis de l’éducation au changement climatique dans les sous-régions de l’Asie-Pacifique.

La boîte à outils « Teach for Climate Action : An Advocacy Toolkit for Educators and Their Unions » (en anglais), a été présentée par son auteur, Richard Cornelio, de l’Institute of Environmental Science and Meteorology de l’Université des Philippines Diliman.

La boîte à outils est basée sur le concept qu’il est nécessaire de construire une citoyenneté mondiale avec une boussole morale aiguisée qui exigera que la justice climatique soit au centre des politiques conçues pour lutter contre le changement climatique.

Elle peut être utilisée comme « un tremplin », a déclaré Cornelio, qui est également rédacteur en chef de la publication officielle des étudiant·e·s de son université, le Philippine Collegian. Avec cette boîte à outils, « nous espérons que les éducateurs et éducatrices et les syndicalistes de l’éducation apprendront des conseils utiles sur la manière de faire pression pour l’inclusion de l’éducation climatique dans les plans d’action climatiques de leurs pays respectifs ».

Il a également détaillé les trois parties principales du document : L’éducation au changement climatique : Perspectives mondiales et régionales ; L’éducation au changement climatique en classe et dans les programmes d’études ; et Faire progresser l’éducation au changement climatique en classe et au-delà.

Perspectives sous-régionales

Au cours de la troisième session de la conférence, « Favoriser des efforts transrégionaux plus importants et significatifs dans la mobilisation pour l’ECC », les dirigeant·e·s des syndicats de l’éducation ont exposé les perspectives de leurs syndicats. Des contributions ont été apportées par la présidente fédérale de l’ Australian Education Union, Correna Haythorpe, la présidente du PGRI/Indonésie, Unifah Rosyidi, le secrétaire général du Fiji Teachers’ Union, Agni Deo Singh, la vice-secrétaire générale de la National Teachers’ Association de Taiwan, Ya-Ling Li, et le président de l’ All India Primary Teachers’ Federation, Ram Pal Singh.

Les participant·e·s se sont ensuite réparti·e·s en petits groupes de travail liés aux sous-régions de l’Asie-Pacique : Asie du Sud-Est, Asie du Nord, Asie du Sud et Pacifique.

Déclaration régionale appelant à une éducation de qualité sur le changement climatique pour tou·te·s

Au cours de la conférence de l’Internationale de l’Éducation, Région Asie-Pacifique, les syndicalistes de l’éducation de la région ont également adopté une déclaration intitulée « Les syndicats de l’Internationale de l’Education d’Asie-Pacifique demandent une éducation de qualité sur le changement climatique pour tou·te·s » (en anglais). Cette déclaration exige qu’une éducation au changement climatique de qualité soit dispensée dans tou·te·s dans les salles de classe. Elle sera présentée lors de la COP 26 à Glasgow, en Écosse, dans le cadre de la campagne « Enseignez pour la planète » de l’Internationale de l’Éducation.

Par cette déclaration, les organisations membres de l’Internationale de l’Éducation en Asie-Pacifique exhortent les gouvernements, les syndicats de l’éducation de la région et les délégués à la COP 26 « à garantir une éducation de qualité au changement climatique pour tous et toutes et à reconnaître son rôle dans une transition juste vers un monde plus durable ».

Elles soulignent « l’urgence d’une action climatique dans le secteur de l’éducation comme une étape clé, parmi d’autres, pour faire face à la crise la plus urgente à laquelle l’humanité est confrontée aujourd’hui ».

Tout en réaffirmant que « l’éducation est un investissement à long terme dans la formation d’une citoyenneté mondiale dotée des connaissances, des attitudes et des compétences nécessaires au maintien de notre planète pour les générations actuelles et futures », elles regrettent que « les décideurs n’aient pas encore investi dans la transformation et le renforcement des systèmes éducatifs pour qu’ils soient à la hauteur de cet objectif ».

Ténacité, confiance, vision partagée et partage de l’information

Lors de la conclusion de la conférence, la présidente de l’Internationale de l’Éducation, Susan Hopgood, a souligné la nécessité de tirer les leçons des connaissances indigènes sur le climat. Elle a également déclaré que les éducateur·trice·s avaient besoin d’aide pour prendre confiance en suivant une formation initiale et continue sur l’éducation au changement climatique.

« C’est dans cet esprit de ténacité collective, de confiance et de vision partagée que nous continuerons à remplir nos engagements en matière d’action climatique en tant que voix mondiale des éducateurs et éducatrices », a-t-elle déclaré.