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Conférence mondiale des peuples autochtones sur l’éducation : les syndicats s’unissent pour faire avancer les droits des peuples autochtones

Publié 4 octobre 2022 Mis à jour 21 octobre 2022

La Conférence mondiale des peuples autochtones sur l’éducation (WIPCE) s’est tenue cette année sur les terres ancestrales de la nation Kaurna, le peuple originel des plaines d’Adélaïde, à Tarndanya, en Australie. La WIPCE est le forum d’éducation autochtone le plus important et le plus diversifié au monde. La délégation de l’Internationale de l’Éducation (IE) à la conférence était composée de plus de 70 syndicalistes de l’éducation, qui ont participé à la fois en présentiel et en virtuel.

La conférence WIPCE a lieu tous les trois ans dans différents endroits du monde. Depuis sa création en 1987, la conférence réunit des dirigeant.e.s, des enseignant.e.s et des universitaires autochtones qui célèbrent et partagent leurs cultures, leurs traditions, leurs connaissances et leurs stratégies en matière d’éducation des peuples autochtones. L’Internationale de l’Éducation et ses organisations affiliées participent à la conférence depuis sa première édition.

Présence en force de l’Internationale de l’Éducation

Plus de 70 délégué.e.s de l’IE ont participé à la WIPCE 2022. Les syndicats de l’éducation œuvrent pour que les peuples autochtones aient accès à une éducation équitable et de qualité, à des possibilités de travail décent, ainsi qu’à une protection sociale. L’éducation étant le droit qui sous-tend la pleine jouissance des autres droits humains des peuples autochtones, les connaissances partagées lors de cette conférence sont essentielles.

« La WIPCE offre un espace pour permettre aux enseignant.e.s, aux dirigeant.e.s syndicaux.ales et aux militant.e.s de renforcer notre réseau collectif et nos connaissances au niveau mondial. Grâce à ce réseau et à ces connaissances, nous ramenons l’innovation à nos syndicats, à nos communautés et à nos salles de classe. »

Raymond Basilio | Membre du Bureau exécutif de l’IE ; Secrétaire général de l’ACT-Philippines

Pour accueillir la délégation de l’IE à Adélaïde, une réception a été organisée conjointement par l’Internationale de l’Éducation, l’ Australian Education Union, l’ Independent Education Union et le National Tertiary Education Union. Cet événement a permis de créer un espace de solidarité et de communauté en vue de la conférence.

La conférence a réuni des membres et des dirigeant.e.s de l’AEU (Australie), de l’IEU (Australie), du NTEU (Australie), de la Fiji Teachers’ Association, de l’ Alliance of Concerned Teachers (Philippines), de la PPTA Te Wehengarua (Nouvelle-Zélande), de la NZEI Te Rio Roa (Nouvelle-Zélande), de la Solomon Islands National Teachers Association, du Vanuatu Teachers’ Union, du Cook Islands Teachers Union, de la Federation of Post-Secondary Educators of British Columbia (Canada) et de l’ Alberta Teachers’ Association (Canada).

« Bien que nous soyons peu nombreux parmi les 2.300 délégué.e.s (dont 900 délégué.e.s internationaux.ales), nous avons fait sentir notre présence ! La fierté et la force syndicales. »

Kevin Bates | Secrétaire fédéral de l'AEU

Les syndicats pour la souveraineté de l’éducation autochtone

Sous le thème « Souveraineté de l’éducation autochtone : nos voix, nos futurs » ( Indigenous Education Sovereignty: Our Voices, Our Futures), la WIPCE a proposé pendant une semaine plus de 400 ateliers, séminaires, expériences culturelles, cercles de connaissances et exposés thématiques. Cinq séminaires ont été organisés et animés par des affiliés de l’IE.

Le National Tertiary Education Union (NTEU) a organisé une session intitulée « Conventions collectives du personnel et Politiques : promouvoir l’emploi des Aborigènes et des autochtones du détroit de Torres dans le secteur de l’enseignement supérieur australien ». La direction et les collègues du NTEU ont exposé le travail du NTEU dans la négociation des revendications des Aborigènes et des autochtones du détroit de Torres en matière d’emploi ainsi que d’autres droits, tels que le congé culturel/cérémonial et l’allocation linguistique, dans les conventions collectives du personnel universitaire. Ces revendications intègrent des objectifs contraignants qui peuvent être mis en œuvre si nécessaire, ce qui confère un plus grand niveau de responsabilité aux universités par rapport à une simple politique.

La Federation of Post-Secondary Educators of British Columbia a organisé une session sur les approches syndicales visant à rendre opérationnelle la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, en partageant les bonnes pratiques et les luttes en cours pour mettre la Déclaration en pratique. Il s’agissait notamment de s’attaquer aux difficultés rencontrées par les universitaires indigènes en matière de titularisation, d’action positive et de pratiques d’embauche plus équitables, afin d’augmenter le nombre de professeur.e.s et d’employé.e.s autochtones, entre autres.

La New Zealand Post Primary Teachers’ Association (PPTA) Te Wehengarua a organisé une session sur le thème « Faire progresser notre relation Tiriti (Traité) ». La PPTA Te Wehengarua est fière de son histoire de partenariat biculturel avec les Maoris tanga te whenua (peuple appartenant aux Premières nations d’ Aotearoa Nouvelle-Zélande), comme en témoigne le fait que le syndicat a inclus parmi ses trois objectifs constitutionnels celui de « maintenir et faire progresser le Te Tiriti o Waitangi (le traité de Waitangi) ». En outre, l’organisation est dotée d’un exécutif maori ( Te Huarahi) et organise une conférence annuelle des enseignant.e.s maori.e.s. Bien que le syndicat constitue un excellent exemple de l’implication des Maori.e.s au sein de l’organisation, le sentiment s’est fait jour ces dernières années, parmi les membres, tant marori.e.s que non maori.e.s, que des progrès supplémentaires devaient être réalisés, afin que le syndicat puisse non seulement survivre, mais aussi prospérer en tant qu’organisation biculturelle. Le séminaire a exploré leur parcours, y compris les changements politiques apportés au cours des cinq dernières années pour intégrer le nouveau poste de vice-président maori dans la direction du syndicat et le Te Kaihautū (personnel maori au sein de l’équipe politique) afin d’élever la PPTA Te Wehengarua au stade suivant du processus de partenariat Tiriti.

La New South Wales Teachers’ Federation a organisé une session sur le film documentaire «  naa muru gurung - To see a path for children ». Le documentaire relate l’histoire passionnante des nombreux guerriers, membres de la Fédération, aborigènes et non aborigènes, d’hier et d’aujourd’hui, qui ont fait campagne, soutenu et défendu l’éducation aborigène, les droits des enfants et l’inclusion des Premières nations au tout début du système d’éducation public australien.

La New South Wales Teachers’ Federation a également organisé une session au cours de laquelle les participant.e.s et les intervenant.e.s ont partagé leurs points de vue sur la mise en œuvre de la politique d’éducation aborigène de la Nouvelle-Galles du Sud. Le séminaire s’est concentré sur les stratégies visant à favoriser la compréhension et le respect des étudiant.e.s, des histoires et des communautés aborigènes, ainsi que des autochtones du détroit de Torres. Il a exploré les réflexions personnelles et professionnelles, les liens avec les normes professionnelles australiennes pour les enseignant.e.s, les politiques et les déclarations, l’utilisation des données sur les étudiant.e.s, l’établissement de liens et de relations à l’école pour améliorer les résultats scolaires des étudiant.e.s.

La prochaine WIPCE aura lieu en 2025 en Aotearoa/Nouvelle-Zélande.

L’Internationale de l’Éducation et ses affiliés remercient le peuple Kaurna de nous accueillir sur ses terres ancestrales et rendent hommage aux anciens d’hier et d’aujourd’hui.

Un rapport plus détaillé de l’événement suivra prochainement.