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En Asie du Sud, les éducateur·rice·s font appel à l’épargne publique pour financer l’éducation

Publié 14 juin 2023 Mis à jour 22 juin 2023

Plus de 140 délégué·e·s syndicaux·ales de l’Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), dont l’Inde, le Sri Lanka, le Bangladesh et le Népal font partie, se sont réuni∙e∙s pour réfléchir et apprendre les un∙e∙s des autres afin de jouer un rôle actif dans la transformation de l’éducation en Asie du Sud. Les délégué·e·s ont participé à la Conférence des enseignant·e·s d’Asie du Sud de l’Internationale de l’Éducation, qui s’est tenue du 11 au 13 juin à Katmandou, au Népal, sur le thème « La force du public : ensemble on fait école ! »

Les délégué·e·s ont discuté du financement de l’éducation — y compris les défis posés par la privatisation et la commercialisation croissantes — des droits des enseignant·e·s, de la précarisation croissante de la profession et des questions de salaire, de pension et de sécurité sociale.

« La pénurie d’enseignantes et enseignants est une urgence. Il manque près de 70 millions d’enseignantes et enseignants dans le monde, dont plus d’un million dans les écoles primaires rien qu’en Inde, et 65.000 au Népal. Des centaines de millions d’enfants parmi les plus vulnérables restent exclus de l’éducation. Les filles sont touchées de manière disproportionnée », a déclaré la présidente de l’IE, Susan Hopgood. Elle a également souligné la crise du financement de l’éducation et la pénurie d’enseignant·e·s — qui va de pair avec le recours aux emplois contractuels à court terme — comme l’un des principaux défis à relever pour parvenir à un enseignement public de qualité pour toutes et tous.

En outre, Hopgood a expliqué que les politiques d’austérité et les contraintes de la masse salariale publique dans la région, imposées par les institutions financières internationales telles que le Fonds monétaire international, exacerbent les pénuries d’enseignant·e·s et diminuent l’attrait de la profession : « En limitant délibérément la ’masse salariale des enseignantes et enseignants’, les agences de financement internationales bloquent le recrutement et les salaires des enseignantes et enseignants, ce qui réduit encore le corps des éducatrices et éducateurs professionnels. »

Pour relever ces défis, Hopgood a poursuivi en disant « qu’il est temps pour les enseignantes et enseignants de se mobiliser une fois de plus et d’élever la voix pour un nouveau contrat social. Cette mobilisation est bien engagée dans la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! » lancée en début d’année par l’Internationale de l’Éducation. »

La campagne est un appel urgent aux gouvernements pour qu’ils donnent la priorité à l’enseignement public et investissent dans la profession enseignante afin de garantir un avenir meilleur pour toutes et tous. « Les gouvernements doivent investir dans l’enseignement public en augmentant à la fois la taille des budgets nationaux et la part des fonds alloués à l’éducation. Nous appelons tous les gouvernements à investir dans les enseignantes et enseignants, à investir dans l’éducation », a conclu Hopgood.

Le dernier jour, la conférence a publié une déclaration contenant quatre demandes clés adressées aux dirigeants de la SAARC :

  1. Les gouvernements doivent recruter et retenir davantage d’enseignant·e·s ;
  2. Il est nécessaire de renforcer la formation professionnelle des enseignant·e·s ;
  3. Les enseignant·e·s doivent bénéficier de la sécurité de l’emploi, d’une pension et de prestations médicales ;
  4. Il est nécessaire d’investir dans l’enseignement public.

Pour lire l’intégralité de la déclaration de la Conférence des enseignant·e·s de l’Asie du Sud de l’Internationale de l’Éducation (2023), veuillez cliquer ici.