Argentine: Appel à la solidarité avec les enseignant·e·s et les syndicalistes de l’éducation
L’Internationale de l’Éducation (IE) a lancé un appel à la solidarité avec les enseignant·e·s et les syndicalistes de l’éducation en Argentine, confronté·e·s à de graves attaques contre leurs droits à la grève et à la négociation collective.
L’IE exprime son entière solidarité avec ses organisations membres dans le pays, la Confederación de Educadores Argentinos (CEA), la Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina (CTERA), la Federación Nacional de Docentes Universitarios (CONADU) et le Sindicato Argentino de Docentes Privados (SADOP), dans leur lutte pour les droits syndicaux, la justice sociale et l’éducation publique.
Le 21 mai 2025, le gouvernement argentin a émis le décret 340/25, limitant le droit de grève pour les enseignant·e·s et d’autres secteurs publics. Ce décret qualifie l’éducation de « service essentiel » uniquement dans le but de restreindre le droit de grève. Les syndicats d’enseignant·e·s ont unanimement dénoncé ce décret comme étant inconstitutionnel et abusif, ainsi qu’une violation flagrante du droit de grève. Des tentatives similaires de limiter le droit de grève des enseignant·e·s en Argentine ont déjà été jugées inconstitutionnelles par les tribunaux nationaux et rejetées par des instances internationales telles que l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
Les syndicats d’enseignant·e·s s’opposent également à une proposition de modification de l’article 10 de la loi 26.075 sur le financement de l’éducation. Si elle était adoptée, cette modification mettrait fin à la participation du gouvernement national aux négociations sur le salaire minimum des enseignant·e·s, abolissant de facto un mécanisme de négociation tripartite garantissant un salaire minimum commun à tou·te·s les enseignant·e·s du pays. Ce mécanisme est essentiel pour assurer des conditions de travail décentes et harmonisées, tout en reconnaissant le caractère fédéral du système éducatif argentin.
Ces décisions, qui s’inscrivent dans le programme régressif du gouvernement de Javier Milei, constituent un profond recul pour les droits syndicaux des enseignant·e·s en Argentine et compromettent gravement la cohésion sociale et la justice sociale. Le gouvernement met en péril l’éducation publique ainsi que les droits de celles et ceux qui la défendent.
L’IE a condamné fermement ces deux mesures et a exhorté les autorités argentines à retirer la modification proposée de l’article 10 de la loi 26.075 et à abroger le décret 340/25.
L’IE invite votre organisation à agir rapidement pour soutenir nos collègues argentin·e·s :
- Envoyez une lettre de protestation aux représentant·e·s du gouvernement argentin ci-dessous, leur demandant de revenir sur ces mesures antisyndicales et de respecter les droits des enseignantes et enseignants en matière de travail et de négociation collective. Vous pouvez utiliser le modèle de lettre joint à cette circulaire.
- Sandra Viviana Pettovello, Ministre du capital humain : [email protected]
- Carlos Horacio Torrendell, Secrétaire à l’éducation : [email protected]
- Copie à l’IE : [email protected]
- Copie aux représentations diplomatiques de l’Argentine accréditées dans votre pays. Merci de transmettre également une copie à l’IE.
- Informez votre gouvernement des violations des droits syndicaux en Argentine.
- Donnez de la visibilité à la situation des enseignant·e·s et des syndicalistes argentin·e·s.
L’Internationale de l’Éducation continuera à lutter aux côtés de ses membres et partenaires à travers le monde pour défendre la démocratie, les droits des travailleuses et des travailleurs, et la dignité de toutes et tous.