Ei-iE

L’Internationale de l’Éducation appelle à un regain de solidarité envers les personnels de l’éducation et les enfants de Palestine

Publié 5 novembre 2025 Mis à jour 7 novembre 2025

L’Internationale de l’Éducation (IE) salue le cessez-le-feu et l’accord de paix conclus en octobre dans la bande de Gaza mais demeure profondément préoccupée par la poursuite des opérations militaires. La trêve fragile offerte par l’accord n’a pas mis fin au cycle de violences qui dévaste les populations. Le confit actuel continue d’anéantir l’éducation des enfants de Palestine et de dévaster l’environnement d’apprentissage, aggravant encore la crise humanitaire et éducative.

Dans le cadre de son soutien indéfectible, l’IE appelle à un regain de solidarité envers les éducateur·rice·s palestinien·ne·s à Gaza et en Cisjordanie et collabore avec le Syndicat général des enseignant·e·s palestinien·ne·s (GUPT, de son acronyme en anglais) et le Syndicat général des employé·e·s des établissements préscolaires et privés (GUWKPS, de son acronyme en anglais) pour fournir un appui vital et répondre à l’évolution des besoins sur le terrain.

Les chiffres communiqués par l’Organisation des Nations Unies et confirmés par le ministère de l’Éducation palestinien et les membres de l’IE dans le pays sont alarmants. Depuis deux ans, plus de 637 000 enfants en âge d’aller à l’école sont privés d’accès à une éducation formelle en personne, entraînant d’importantes pertes d’apprentissage. Parmi l’ensemble des établissements scolaires de Gaza, 97 % avaient été endommagés et 47 % totalement détruits en juillet 2025, tandis que 92 % doivent subir des travaux de déminage et de reconstruction importants.

En raison des graves pénuries de logement, plus d’une centaine d’écoles publiques sont utilisées pour accueillir les familles déplacées. Sur les 28 établissements encore en activité à Deir el-Balah, Khan Younès et dans l’Ouest de la ville de Gaza, 22 servent également de refuge.

Certaines mesures sont progressivement mises en place pour rétablir le système scolaire gazaoui. Des centaines d’espaces temporaires d’apprentissage ont été mis sur pied, principalement à Deir el-Balah et Khan Younès, et des programmes pédagogiques en ligne ont été lancés par le ministère de l’Éducation palestinien et l’UNRWA. Toutefois, le chantier reste colossal. À ce jour, seules 40 des plus de 2 000 salles de classes nécessitant des travaux de reconstruction ont été rénovées.

Les enseignant·e·s continuent d’assumer leurs responsabilités en tant qu’éducateur·rice·s, aidant·e·s et modèles de résilience, alors même qu’ils et elles ne perçoivent pas l’intégralité de leur salaire depuis deux ans. Aujourd’hui, ils et elles font face à l’immense tâche de retourner dans des environnements scolaires détruits, de reprendre le contact avec les élèves et leur famille et de maintenir un semblant de normalité. Dans ce contexte, les centaines d’enseignant·e·s dont les compétences socio-émotionnelles ont été renforcées via l’initiative de l’IE et du GUPT se sentent mieux équipé·e·s pour relever ces défis de taille.

Le soutien moral et financier apporté par plus de 40 organisations affiliées à l’IE issues de 32 pays du monde entier a déjà fait la différence. Plus de 5 100 membres du corps enseignant ont reçu une aide pécuniaire directe tandis que les enseignant·e·s syndiqué·e·s à Gaza et en Cisjordanie ont bénéficié de formations visant à renforcer leurs compétences socioémotionnelles. Un appui qui s’adresse à celles et ceux qui en ont le plus besoin : les éducateur·rice·s et les enfants.

L’Internationale de l’Éducation appelle de toute urgence ses membres à prolonger leurs efforts financiers afin de venir en aide à nos organisations sœurs en Palestine. Toute contribution, qu’elle soit grande ou modeste, concourt à notre engagement mondial : soutenir les enseignant·e·s, protéger les enfants, renforcer les syndicats et défendre les droits humains.