Ei-iE

Réponse de l’Internationale de l’Education au Rapport mondial de suivi sur l’éducation, dédié à la reddition des comptes

Publié 24 octobre 2017 Mis à jour 8 juin 2018

Nouvelle avancée majeure pour l'éducation, ce rapport fait état des réalités de la profession enseignante et dresse le bilan des effets dommageables qu’ont eus sur la profession et les systèmes d'éducation la reddition des comptes basée sur les tests et la rémunération au mérite.

L’Internationale de l’Education (IE) souhaite toutefois épingler une omission flagrante dans les conclusions de la dernière édition du rapport, à savoir le principe d’institutionnaliser le dialogue social et politique au sein même de la profession, ce qui aurait pu, selon nous, éviter de commettre certaines erreurs par le passé.

Pour consulter l’édition 2017/2018 du rapport (en anglais), cliquez ici. Le résumé, en français, est disponible ici.

L’Internationale de l’Education (IE) salue le regain d’intérêt accordé aux réalités quotidiennes des enseignant(e)s à travers le monde, et plus précisément lorsqu’il s’agit de la reddition des comptes. En incriminant les systèmes plutôt que les individus, le rapport rompt avec cette tendance à sanctionner et à trouver des boucs émissaires, mettant en lumière toute une série de problématiques depuis longtemps soulevées par l’IE et ses affiliés.

Plus spécifiquement, le Rapport mondial de suivi (RMS) sur l’éducation mentionne clairement qu’il appartient aux gouvernements d’assurer une réglementation transparente et appropriée de leurs systèmes d’éducation. Nous adhérons aux propos du Directeur du RMS Manos Antoninis lorsque ce dernier précise que l’obligation de rendre des comptes en matière d’éducation commence avec les gouvernements. Ces derniers, ajoute-t-il, lorsqu’ils manifestent trop d’empressement à rejeter la faute sur les autres, cherchent surtout à se soustraire à leur responsabilité de créer des systèmes d’éducation solides et collaboratifs.

Egalement de cet avis, le Secrétaire général de l’IE rappelle néanmoins que la mise en place de systèmes d’éducation solides et collaboratifs nécessite la participation de syndicats puissants

« Exiger de rendre des comptes demeure peu crédible si l’on omet de prendre en considération les syndicats et autres associations d’enseignants, considérés comme des acteurs essentiels au sein des systèmes d’éducation », a déclaré le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen. Il ajoute: « Si l’on souhaite instaurer le dialogue au niveau institutionnel, il est crucial d’engager des négociations en toute transparence avec les représentants de la profession enseignante. Quoi qu’il en soit, il nous faut reconnaître que le RMS se fait à présent l’écho des revendications émises de longue date par les organisations d’enseignants: les systèmes d’éducation doivent être dirigés et réglementés par les gouvernements. »

Une réglementation plus stricte permettra d’asseoir la confiance publique accordée aux systèmes éducatifs

Il faut appliquer ces réglementations aux systèmes d’éducation publics et gratuits en vue de renforcer l’équité et la qualité, et non pas, comme le préconise le rapport, envisager une réglementation beaucoup plus stricte des activités du secteur privé, même si ce dernier salue la campagne Réponse mondiale de l’IE et son opposition aux activités de l’entreprise commerciale Bridge International Academies.

Les bailleurs de fonds sont eux aussi responsables des déficits financiers actuels

Le RMS suggère de soumettre les bailleurs de fonds à une réglementation plus stricte lorsqu’ils ne respectent pas leurs engagements à accroître le financement de l’éducation dans les pays les plus pauvres et à court de ressources. Même s’il s’agit d’une vérité incontournable, l’IE réitère néanmoins que le développement à long terme de l’éducation repose inévitablement sur la capacité des pays à mobiliser leurs ressources nationales. Ceci implique de renforcer les systèmes de taxation, de supprimer les échappatoires fiscales dont bénéficient les sociétés et de prendre des mesures sévères contre les paradis fiscaux.

Le lancement officiel du rapport est prévu le 24 octobre à Londres, Dakar et Brasilia, les lancements régionaux sont attendus dans les prochaines semaines. Pour de plus amples informations, cliquez ici. L’Internationale de l’Education se chargera de communiquer les conclusions du rapport à l’ensemble de ses affiliés, et envisage l’organisation d’un webinaire, la réalisation d’un podcast et la création d’un blog dans les semaines à venir.

Pour lire le communiqué de presse relatif au RMS, cliquez ici.