Ei-iE

Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Espagne: la FETE-UGT récompense le travail des enseignantes républicaines

Publié 8 mars 2012 Mis à jour 12 mars 2012

A l'occasion de la Journée internationale de la femme, l'un des affiliés de l'IE en Espagne, la FETE-UGT, a souhaité rendre hommage au travail d'envergure accompli par les enseignantes sous la 2e République espagnole, durant la décennie des années trente.

Récompensées pour leur engagement professionnel et syndical axé sur la construction d'un modèle de société progressiste, les enseignantes de la République se sont vu décerner le prix« 8 mars » par la FETE-UGT. Par le biais de cette importante initiative pour la récupération de la mémoire historique, le syndicat a souhaité sauver leurs noms de l'oubli et rendre hommage à ces femmes guidées par le courage et l'engagement.

Ces dernières s'engagèrent en faveur d'un modèle de réforme pédagogique, sans se laisser abattre par les difficultés rencontrées dans une société qui, dans l'ensemble, n'était pas prête à accepter l'introduction de pratiques éducatives avant-gardistes prônant la coéducation, un principe pédagogique favorisant le respect et l'égalité des sexes. De même, elles introduisirent l'apprentissage pratique et expérimental au sein des classes.

L'éducation fut l'un des engagements sociaux les plus importants de 2e République. A cette période, de nombreux efforts furent déployés en vue de créer un modèle éducatif qui permette aux populations économiquement défavorisées d'accéder plus facilement à l'enseignement secondaire et universitaire, notamment par l'implantation d'une école située à proximité des habitant(e)s des zones rurales – particulièrement délaissées à cette époque – et répondant à leurs besoins.

Les enseignantes de la République défendirent un modèle d'enseignement public, obligatoire, gratuit, laïque, bilingue et solidaire, dont l'ambition était de mettre un terme à plusieurs siècles de discrimination fondée sur le genre ou la classe sociale.

Cette période fut violemment ébranlée par l'éclatement de la Guerre civile et, ensuite, par la dictature franquiste qui a sévi durant plusieurs décennies (1939-1975). Pour la plupart de ces enseignantes, la dictature se solda par la répression et l'exil, mais bon nombre d'entre elles continuèrent à enseigner, même sous l'emprise de la peur. L'image de ces femmes libérées de la soumission dictée par les pratiques sociales de l'époque dérangeait fortement le régime franquiste.

Ce n'est que plusieurs décennies plus tard que l'Espagne a pu voir l'émergence d'une génération d'enseignant(e)s ayant une formation de haute qualité, comme auparavant.

Durant une période telle que celle que nous traversons actuellement, où l'éducation publique et l'égalité sont menacées, « il est important de se souvenir du travail accompli par ces femmes qui, dans un contexte à ce point difficile, ont œuvré à l'édification d'une société égalitaire, essentiellement à travers l'éducation mais également à travers la participation sociale et l'engagement syndical », explique Rebeca Sevilla, Coordinatrice de l'IE à l'Unité des droits humains et syndicaux et de l'égalité. Puissent-elles nous inspirer toutes et tous. »

Pour en savoir plus sur les enseignantes de la République (blog en espagnol), cliquez ici.

Pour lire la déclaration rédigée conjointement par la FETE-UGT et la FECCOO à l'occasion de la Journée internationale de la femme (en espagnol), cliquez ici.

Remise des prix « 8 mars » par la FETE-UGT