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Internationale de l'Education
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Zimbabwe: les syndicats de l'éducation déplorent l'utilisation d'enseignant(e)s temporaires

Publié 10 mai 2012 Mis à jour 25 mai 2012

Le Progressive Teachers' Union of Zimbabwe (PTUZ) et la Zimbabwe Teachers' Association (ZIMTA) déplorent l'utilisation étendue de contrats d'emploi temporaires offerts aux enseignant(e)s. Les affiliés de l'IE au Zimbabwe soutiennent également le droit des élèves à recevoir une instruction dans leur langue maternelle.

Les écoles de la région de Matabeleland, principalement pourvues en personnel temporaire, ont obtenu de mauvais résultats aux examens de niveau ordinaire et avancé en 2011. Malgré l'opposition des syndicats de l'éducation à l'engagement d'enseignant(e)s temporaires, le Ministre de l'Education, des sports, des arts et de la culture, David Coltart, a dit que le gouvernement n'abandonnerait pas cette pratique, étant donné que les enseignant(e)s temporaires étaient cruciaux pour le secteur de l'éducation.

Le Secrétaire général du PTUZ, Raymond Majongwe, a souligné qu'une enquête effectuée par son organisation avait récemment révélé que 70 pour cent des écoles de Matabeleland étaient pourvues d'enseignant(e)s temporaires, principalement parce que la destruction des infrastructures avait provoqué le désintérêt du personnel qualifié dans cette région.

Les écoles gérées par des éducateurs/trices non qualifié(e)s

« Nos affiliés sont confrontés à une situation catastrophique. Dans certains districts, les enseignants temporaires gèrent bel et bien les écoles », a-t-il dit. « Dans certaines écoles, la seule personne qualifiée est le directeur et tous les enseignants sont temporaires, et c'est la raison principale pour laquelle les écoles obtiennent de mauvais résultats aux examens, comme cela a été le cas l'année dernière. »

Majongwe a également attribué la mauvaise performance des écoles au fait que très peu d'enseignant(e)s de Matabeleland étaient recruté(e)s par le Zimbabwe School Examination Council pour noter les examens de fin d'année. « Les enseignants doivent enseigner, tout comme noter les examens, de façon à ce qu'ils soient en position de déterminer les forces et les faiblesses de leurs élèves », a-t-il dit.  « Mais notre rapport indique que peu d'enseignants de Matabeleland sont recrutés pour noter les examens. »

Le responsable principal de la ZIMTA, Sifiso Ndlovu a ajouté: « Nous avons près de 13.000 enseignants temporaires dans le pays. C'est un chiffre élevé comparé à nos besoins d'avoir des enseignants qualifiés pour tous les élèves. »

L'héritage malheureux de Gukurahundi

Alors que les syndicats d'enseignants blâment l'utilisation d'enseignant(e)s temporaires pour les faibles résultats des écoles, certains analystes citent le colonialisme et le manque d'entretien des écoles de Matabeleland depuis le début des années 80, durant le conflit de Gukurahundi dans la région, semblable à une guerre civile.

Après cette période, peu d'écoles secondaires ont été construites. Ces restrictions ont limité le nombre d'apprenants atteignant l'enseignement tertiaire.

Le droit des élèves d'apprendre dans leur langue maternelle

Les syndicats de l'éducation ont également exhorté le gouvernement à revoir sa politique relative à la langue de l'instruction.

Ils ont noté une mise en œuvre incorrecte de la politique éducative gouvernementale de 1988 qui prévoit que les élèves de la 1ère à la 4ème année devraient être instruits dans leur langue maternelle.

A un âge précoce, les enfants comprennent aisément la matière enseignée dans leur langue maternelle, mais il y a eu de nombreux cas où des enfants de ces classes et jusqu'à la 7ème année n'étaient pas instruits dans leur langue maternelle.

Ces élèves courent le risque d'être à la traîne, ce qui conduit aux mauvais résultats continuels des écoles aux examens.

« Gukurahundi a conduit à la destruction des infrastructures éducatives dans la région de Matabeleland », a dit la Coordinatrice régionale principale, Assibi Napoe. « Alors que d'autres régions recevaient des fonds pour développer l'éducation, la région était en proie à des conflits et elle accuse du retard depuis lors. »

« L'éducation est un puissant outil pour le développement d'un pays », a-t-elle ajouté. « Les autorités zimbabwéennes doivent s'engager dans le dialogue social avec les syndicats de l'éducation, afin d'assurer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier l'Education pour Tous, au niveau national. »