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Internationale de l'Education
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Etats-Unis: les enseignants de l’Idaho pris pour cibles dans le cadre de futures réformes

Publié 5 juillet 2012 Mis à jour 11 juillet 2012

L’IE condamne la dernière déclaration du directeur des établissements scolaires de l’Idaho, Tom Luna, selon laquelle l’Idaho Education Association mentirait au sujet du programme « Students Come First ».

Ce programme controversé qu’il souhaite mettre en œuvre vise à remplacer l’enseignement traditionnel par des cours en ligne, à rémunérer les enseignant(e)s au mérite et à supprimer la négociation collective. L’Idaho Education Association est membre de la National Education Association(NEA), un des affiliés nationaux de l’IE.

Salaire : diminution plus que probable

Lors du congrès d’Etat annuel des républicains, Tom Luna a affirmé que l’organisation d’enseignants n’avait pas, par exemple, communiqué à ses membres le fait que leur salaire moyen allait augmenter d’environ 2.000 $ lorsque son programme serait tout à fait implanté. En réalité, les salaires n’augmenteront probablement pas tant que la conjoncture ne permettra pas d’enregistrer des recettes publiques bien supérieures à celles d’aujourd’hui.

D’autres affirment en outre que, dans le cadre du programme de réformes de Tom Luna, des fonds ont été prélevés sur les salaires des enseignant(e)s, qui sont gelés depuis quatre ans, en vue de financer l’enseignement en ligne. Par ailleurs, la Chambre des Représentants, présidée par le républicain Bob Nonini, a établi que l’achat d’ordinateurs était plus important que les salaires des enseignant(e)s dans le cadre des futures dépenses d’éducation.

Toutefois, tant que l’Etat n’a pas reçu d’offres pour l’achat d’ordinateurs et de matériel pédagogique associé, nul ne peut évaluer le coût du programme, pas même M. Luna.

Le président de la NEA, Dennis van Roekel, a répondu en affirmant que « Tom Luna ne fait que jouer son rôle, à l’image de ses partenaires qui se sont attaqués aux enseignants et à leurs syndicats l’année dernière ».

« La négociation collective permet aux travailleuses et travailleurs de défendre des conditions de travail sûres et équitables, avantageuses pour eux-mêmes, leurs familles et leurs employeurs », a ajouté Dennis van Roekel. « L’enseignement en ligne devrait être un plus, sans pour autant constituer le seul mode d’apprentissage de l’étudiant. Nous devons donc identifier et présenter ces projets pour ce qu’ils sont, à savoir des initiatives s’inscrivant dans un vaste programme bien financé et extrêmement bien coordonné visant à maintenir les inégalités de revenus considérables qui règnent aux Etats-Unis de nos jours. »

Suppression des droits à la négociation collective

En outre, des contrats ont été imposés aux unités de négociation locales représentant le personnel enseignant dans 21 des 130 districts de l’Idaho. L’année dernière, deux districts ont imposé des contrats. Cela n’était jamais arrivé auparavant.

Tom Luna a affirmé qu’il s’agissait d’une « bonne nouvelle » puisque ces contrats n’ont donné lieu à aucune grève, démission ou litige.

En novembre, les enseignant(e)s réagiront en lançant un référendum visant à annuler les réformes de Tom Luna. Avec peu de possibilités de recours législatif et aucun moyen de négociation, ces derniers/ières n’auront d’autre choix que de montrer leur désapprobation en descendant dans la rue.

Des conditions de travail et des salaires décents pour les enseignant(e)s

« Ce qui arrive dans l’Idaho illustre la tendance persistante et alarmante visant à considérer l’éducation et les enseignants comme un moyen d’équilibrer le budget de l’Etat », a déclaré David Edwards, le secrétaire général adjoint de l’IE.

« L’IE condamne vivement cette tendance. Les dirigeants conservateurs continuent d’utiliser la crise comme un prétexte pour réduire le financement de l’éducation. L’IE souligne à nouveau que les enseignants ne doivent pas être pris comme boucs émissaires et que le budget de l’éducation et les droits syndicaux ne doivent pas être sacrifiés en temps de crise. Au contraire, c’est maintenant que les gouvernements mondiaux doivent investir dans l’éducation afin de favoriser la reprise. ».