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Internationale de l'Education
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Liban: Le gouvernement doit soumettre une nouvelle échelle salariale du secteur public

Publié 14 décembre 2012 Mis à jour 18 décembre 2012

Le 12 décembre, des centaines d'enseignant(e)s et autres employé(e)s du secteur public sont descendu(e)s dans la rue, lors d'une manifestation organisée par le Comité de coordination des syndicats (UCC) pour protester contre le fait que le gouvernement n'ait pas soumis une nouvelle échelle salariale du secteur public à l'approbation du Parlement. Les manifestant(e)s exigeaient une augmentation salariale.

En s'adressant à la foule assemblée devant le Sérail, le Palais du gouvernement, Nehmeh Mahfoud, le Président du Teachers Syndicate of Lebanon(TSL), un des affiliés libanais de l'IE, a dit que les travailleurs/euses du secteur public ne pouvaient plus tolérer le retard du gouvernement, qui dure depuis plus d'un an. Les gens en ont assez des fausses promesses.

Il a également menacé que l'UCC, qui rassemble tant les enseignant(e)s du secteur public, que du secteur privé, ainsi que les fonctionnaires, paralyse les institutions publiques, chaque fois que le gouvernement se réunit, jusqu'à ce que ses exigences soient prises en compte.

Dans son discours aux manifestant(e)s, Hanna Gharib, le Président de la Ligue des professeurs de l’enseignement secondaire public du Liban (LESPL), un autre affilié de l'IE, a dit que, selon la stratégie économique proposée par le gouvernement, les employé(e)s du secteur public et les enseignant(e)s des écoles publiques recevraient une augmentation salariale différente de celle des enseignant(e)s des écoles privées. Les enseignant(e)s des écoles publiques sont actuellement traité(e)s sur un pied d'égalité avec ceux/celles des écoles privées, lorsqu'il s'agit d'augmentation de salaire.

« Cela met en péril l'unité des enseignant(e)s et divise le Comité de coordination des syndicats », a déploré Gharib.

A propos d'une étude revendiquant une augmentation salariale étalée sur une période de cinq ans, il a ajouté que cela minerait l'augmentation dans les cinq années à venir, étant donné l'inflation.

Le gouvernement a dit qu'il n'aborderait pas l'échelle salariale lors de sa séance du 12 décembre. Il a souligné que la finalisation du projet de nouvelle réglementation de l'échelle des salaires devrait être accompagnée par des mesures de réforme administratives et financières, qui tiennent compte des intérêts des gens et de l'état de l'économie nationale.

Les comités économiques du pays se sont prononcés fermement contre l'échelle des salaires et prétendent qu'une augmentation salariale, si elle était adoptée, causerait des pertes d'emplois majeures, tant dans le secteur public que privé, et aurait des effets catastrophiques sur la dette publique du Liban. Des chefs d'entreprise, des marchands et des banquiers importants ont demandé aux autorités de rejeter tout projet de loi soutenant une nouvelle échelle des salaires ou envisageant de nouvelles taxes pour financer ce projet.

La nouvelle échelle salariale du secteur public doit être débattue au Parlement et financée

L'UCC a continuellement critiqué le gouvernement et l'a accusé de manipuler les enseignant(e)s, de reporter leurs exigences à plus tard et d'exercer des pressions sur l'UCC par le biais de Comités économiques nationaux.

Il a exhorté le gouvernement de mettre en œuvre de nouvelles taxes sur les propriétés côtières, afin d'assurer le financement des salaires et de limiter la corruption au sein des institutions publiques libanaises.

Les fonctionnaires et les enseignant(e)s refusent toute concession par rapport à leurs exigences. Pour l'UCC, le gouvernement est le seul responsable de la paralysie du pays.

L'UCC a déjà tenu plusieurs grèves pour protester contre cette impasse, depuis que le gouvernement a approuvé la nouvelle échelle salariale pour les employé(e)s du secteur public, en début d'année. Toutefois, le gouvernement prétend qu'il retarde délibérément cette question, afin de discuter de manière approfondie des plans visant à stimuler les recettes du Trésor en vue de couvrir les dépenses générées par les augmentations salariales.

L'UCC s'est juré de rester dans la rue jusqu'à ce que la nouvelle échelle des salaires soit déposée devant le Parlement et de tenir des rassemblements hebdomadaires jusqu'à ce que le gouvernement satisfasse ses revendications.

« L'IE a exhorté les autorités libanaises à déposer immédiatement la nouvelle échelle salariale du secteur public devant le Parlement », a dit la Coordinatrice de l'IE, Huda Khoury. « Le gouvernement doit tenir ses promesses et comprendre que des salaires et des conditions de travail décents pour le personnel enseignant sont essentiels pour assurer une éducation de qualité pour toutes et tous au Liban. »