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Internationale de l'Education
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Canada: la FCE condamne l’atteinte du gouvernement à la démocratie

Publié 19 décembre 2012 Mis à jour 4 janvier 2013

La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE), un des affiliés de l’IE au Canada, a vivement critiqué le gouvernement conservateur de Stephen Harper pour avoir fait adopter à la hâte le projet de loi C-377 à la Chambre des communes sans tenir un débat équitable et sans écouter la voix des personnes concernées par cette mesure législative. Elle qualifie le projet de loi de malveillant, de partial et de coûteux pour les contribuables

Le projet de loi C-377 obligera les syndicats à rendre publics en détail leurs états financiers ainsi que leurs dépenses. « Le gouvernement de Stephen Harper a fait preuve de mépris à l’égard de tous les travailleurs et travailleuses canadiens et de leurs organisations », a déclaré le Président de la FCE, Paul Taillefer. « La précipitation pour faire adopter ce projet de loi est une parodie de la procédure parlementaire, sans parler de la honte pour tous les Canadiens aspirant à l’ouverture, à l’équité et à un débat sincère sur les questions ».

Rapports financiers: un fardeau inutile pour les syndicats de l’éducation

Le projet de loi C-377 restreindra la capacité des syndicats et des organisations d’enseignant(e)s à représenter efficacement leurs membres, a indiqué Paul Taillefer. « Il imposera inutilement à ces organisations – dont la FCE et ses organisations membres – le fardeau de la responsabilité, au moyen de modifications apportées à la loi de l’impôt sur le revenu, de fournir des informations financières détaillées sans précédent. Le prétexte avancé est la nécessité de garantir la transparence aux membres, bien que la plupart des provinces et des territoires – tout comme les syndicats et les organisations d’enseignants –  disposent de mécanismes permettant un libre accès à ces états financiers ».

Un projet de loi néfaste pour les enseignantes

Il a poursuivi en indiquant: « Comme les femmes représentent 70 pour cent de la profession enseignante au Canada, elles seront considérablement touchées par le projet de loi C-377 tant comme membres d’un syndicat que comme contribuables, en raison de la perte des services financés par les ressources des syndicats qui sont désormais affectées à cet exercice comptable inutile ainsi que des coûts de mise en œuvre devant à présent être supportés par les contribuables ».

« Le gouvernement de Stephen Harper s’est fait élire en promettant l’honnêteté. Ce projet de loi a été adopté à la Chambre des communes par les députés sous prétexte qu’il soutient les travailleurs et les travailleuses alors que, en réalité, il repose sur une idéologie et affaiblit le rapport de force de ces derniers. Dans les propos qu’il a adressés à la Chambre des communes, un député a même qualifié les réunions des organisations syndicales de ‘rassemblements communistes’ », a déclaré Paul Taillefer.

Les enseignant(e)s partagent l’engagement démocratique

Selon Paul Taillefer, les enseignant(e)s et leurs organisations ont été la cible d’une tendance selon laquelle l’impératif politique prévaut sur la démocratie au Canada et les représentant(e)s élu(e)s invoquent la primauté du droit pour promouvoir une politique idéologique ou expéditive.

Toutefois, au niveau de la base, les enseignant(e)s prennent leurs responsabilités civiques au sérieux et s’engagent à partager cet engagement avec leurs étudiant(e)s et la communauté, a-t-il ajouté. Les enseignant(e)s adhèrent à la politique de la FCE concernant l’éducation civique selon laquelle tous les programmes d’éducation doivent être destinés à préparer les étudiant(e)s à devenir des membres responsables de la société.

« Les enseignants et les enseignantes en classe dans tout le Canada doivent encourager les étudiants et étudiantes à s’intéresser à la démocratie et aux service publics », a affirmé Paul Taillefer. « En se mobilisant pour veiller au respect des processus démocratiques, les enseignants et les enseignantes contribuent à garantir qu’à l’avenir l’intérêt de l’opinion publique soit renforcé et le débat politique reflète les valeurs qui, en tant que société, nous sont chères ».

IE: respect des droits syndicaux et du dialogue social

« Nous soutenons nos collègues canadiens et exhortons les autorités nationales à respecter les droits syndicaux des enseignants et des enseignantes, ainsi que le dialogue social », a déclaré le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen.

Vous pouvez vous mobiliser pour la démocratie en signant la pétition contre le projet de loi C-377 ici.